Le trafic RATP sera quasiment normal pour les métros et RER vendredi mais avec de fortes perturbations sur les bus et tramways en raison d’un mouvement de grève pour les salaires et contre l’ouverture à la concurrence, a annoncé la régie de transport mercredi.
Les métros circuleront normalement sauf sur les lignes 2, 7, 8, 9 et 13 où de légères perturbations sont à prévoir. Les RER A et B rouleront eux aussi normalement.
L’impact s’annonce en revanche beaucoup plus fort sur le réseau de bus où environ 30% des lignes seront interrompues, tandis qu’un bus sur deux sera en service sur le reste du réseau. Côté tramway, le T8 sera fermé et un train sur deux ou trois circulera sur l’ensemble des autres lignes.
Les perturbations seront bien moins importantes que lors de la première journée de grève du 18 février qui avait vu la quasi totalité des lignes de métro fermer ou fonctionner seulement aux heures de pointe.
Le mouvement de grève, qui portait initialement sur les salaires, est venu se greffer à une autre journée de revendication contre l’adaptation à l’ouverture à la concurrence.
La direction négocie actuellement avec les syndicats un accord sur le temps de travail des 15 000 conducteurs de bus parisiens et 1 000 conducteurs de tramways pour s’intégrer au “cadre social territorial” (CST) qui imposera les mêmes règles d’organisation et de temps de travail à toutes les entreprises à partir du 1er janvier 2025, date de fin du monopole de la RATP sur le réseau de surface.
“Le CST est un intermédiaire entre ce que prévoit la convention collective du transport urbain et les dispositions actuelles qui régissent le temps de travail des personnels de la RATP”, a précisé Jean Agulhon, DRH du groupe.
Le but des négociations est “de se rapprocher le plus possible, sans l’atteindre” des conditions de travail prévues par le CST. Une quarantaine de réunions ont déjà eu lieu “et elles doivent aboutir à un accord en avril”, a expliqué le DRH.
Ce dernier devrait entrer en vigueur le 1er juillet afin de permettre à la RATP d’être en ordre de marche pour remporter des appels d’offre via sa filiale CAP Ile-de-France sur les douze lots du marché de bus de Paris et de sa proche banlieue.
Pour l’instant, la direction propose de rallonger le temps de travail de 40 minutes par jour, la suppression de six jours de repos par an, le tout compensé par une hausse de salaire d’environ 70 euros par mois, selon les syndicats.
“Ce chiffre est très éloigné du dernier chiffre communiqué aux organisations syndicales”, a réagi Jean Agulhon, sans préciser le montant avancé par la direction.
“L’entreprise se moque un peu de nous”, insiste Arole Lamasse, secrétaire général de l’Unsa-RATP pour qui “les conditions de travail des machinistes vont être bouleversées” et les compensations ne suffisent pas.
La CGT continue elle de demander la suspension du processus et le “maintien d’un monopole public”.
Les syndicats demandent également le dégel de la valeur du point (gelé depuis 2012) comme vont y avoir droit les fonctionnaires. Mais la PDG du groupe public Catherine Guillouard l’a rappelé début mars: “pour nous, (les négociations sur les salaires) sont terminées”.
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