La présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse a sommé la RATP de présenter “un plan d’action” visant à rétablir un trafic normal des bus de la région, alors qu’un quart du service n’est pas assuré, dans un courrier consulté vendredi par l’AFP.
“La situation du réseau de bus est en net décalage avec vos obligations actuelles”, déplore Mme Pécresse dans une lettre adressée à la PDG de la RATP Catherine Guillouard datée de jeudi. “Les informations récemment communiquées par vos équipes mettent en évidence une dégradation très importante de la production, avec un taux de
réalisation de l’offre de transport qui s’établit à environ 75% depuis la rentrée scolaire“, avec “une forte variabilité de l’offre d’un jour sur l’autre“, regrette-t-elle.
“Cette situation, qui représente pour les usagers seulement trois bus sur quatre, est inacceptable”. Elle “ne saurait perdurer et impose une réaction rapide de votre part” pour rétablir les 100% de l’offre prévue par le contrat signé l’an dernier entre IDFM et la RATP, insiste l’élue (LR). Disant comprendre les problèmes d’absentéisme qu’a connus la RATP pendant la crise sanitaire et ses difficultés à recruter des conducteurs, Valérie Pécresse exige “sous quinze jours un plan d’action comprenant des engagements précis de rétablissement du service”.
“Les voyageurs sont en situation de grande détresse“, a-t-elle ajouté à la main en signant la lettre. La RATP reconnait faire face à de grandes difficultés de recrutement mais
celles-ci “concernent l’ensemble des opérateurs franciliens“. “Face à cette situation l’entreprise est mobilisée et déploie d’important moyens pour recruter et former un maximum de conducteurs de bus afin d’assurer une offre de service conforme aux objectifs fixés par IDFM”, a répondu le groupe. Alors que le trafic des bus était déjà perturbé cet été, la Régie avait promis en août une amélioration “d’ici le 1er septembre”. Fin août, il manquait toujours 700 conducteurs de bus sur 16 000.
Le groupe public, dont la PDG doit quitter son poste à la fin du mois, avait alors mis en avant l’allègement de l’offre pendant l’été, l’impact des nombreux travaux de voirie, les effets de la chaleur qui a rallongé les taux de pause des agents et “des difficultés de recrutement inédites de conducteurs de bus”.
L’opposition dénonce la casse du réseau de bus
Les problèmes touchent également les autres entreprises de transport sous contrat avec Île-de-France Mobilité. Parmi l’opposition régionale, la présidente du groupe gauche communiste, écologiste et citoyenne, Céline Malaisé, pointe la responsabilité de Valérie Pécresse dans la dégradation du réseau de bus de la RATP, reprenant les arguments du syndicat CGT RATP.
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