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Urbanisme | Ile-de-France | 04/07/2022
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Ile-de-France : la mutation du périphérique à l’heure du choix politique

Ile-de-France : la mutation du périphérique à l’heure du choix politique

Après bientôt cinquante ans d’existence, le périphérique, construit à l’âge d’or de l’automobile, doit se repenser à l’aune du changement climatique. La transformation de cette autoroute en boulevard urbain est à l’ordre du jour du Conseil de paris ce mardi.

Alors que les projets immobiliers se multiplient aux abords immédiats de cet anneau de 35 km qui enferme la capitale, il est temps d’adapter cet axe routier à son futur environnement. Mais il ne s’agit pas d’une simple formalité.

Concrètement, la transformation passe par l’uniformisation de l’axe à deux fois trois voies, dont une réservée aux bus, taxis et covoiturage, la plantation de 50 000 arbres et le réaménagement des portes pour gommer la frontière entre Paris et sa banlieue. Un schéma qui ne va pas sans susciter les protestations. Au-delà du Conseil de Paris d’abord, un certain nombre d’élus estiment avoir leur mot à dire dans le devenir de cet axe métropolitain, à commencer par la présidente de la région, Valérie Pécresse, ou le préfet de police, Didier Lallement.

Au sein de l’assemblée parisienne ensuite, le débat promet d’être animé ce mardi.

A droite, on tique sur la neutralisation d’une voie pour le covoiturage et le conseiller d’opposition Nicolas Jeanneté réclame un “schéma global de mobilité pour Paris et l’Ile-de-France au lieu d’empiler des plans qui ne se coordonnent pas”.

Au centre, l’opposante Maud Gatel (MoDem) propose pour sa part la fermeture de certaines bretelles d’accès pour réduire l’effet de congestion.

A gauche ensuite, le consensus n’a rien d’évident non plus. Les alliés communistes veulent des solutions alternatives de transport, comme une ligne de métro circulaire ou la relance de la petite ceinture ferroviaire pour le fret. Les écologistes, eux, exigent davantage, comme l’abaissement de la vitesse maximale de 70 à 50 km/h – une promesse de campagne de la gauche en 2020, rappellent-ils – et un moratoire sur les constructions situées à moins de 150 m du périphérique.

Limiter le développement urbain immédiatement autour du périph ?

Ces dernières années, “le travail des associations a démontré la disparition alarmante des espaces verts qui jouxtent le périphérique au profit de constructions, le plus souvent de bureaux”, alertent-ils. Outre le besoin de vert, “il ne faut pas recréer une nouvelle frontière avec des nouveaux bureaux, comme on est en train de les créer porte de Montreuil et de Vincennes”, estime l’élu EELV Emile Meunier, qui veut “arrêter d’exposer les salariés à la pollution”. Porte Maillot, Bruneseau, Bercy-Charenton: les écologistes se sont “régulièrement opposés aux projets de construction aux abords du périphérique”, rappelle sa collègue Aminata Niakaté, pour qui “il faut de la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait”.

“Les abords du périph’ sont vus comme une manne financière” par l’exécutif de gauche, fustige Valérie Montandon (LR). Un constat partagé par Danielle Simonnet (LFI), qui cible “l’hypocrisie mensongère” d’Anne Hidalgo.

Pour Nicolas Jeanneté (Les Centristes), l’abattage de plus de 70 arbres porte de Montreuil, où plusieurs immeubles de bureaux doivent sortir de terre, met ainsi à mal la “volonté illusoire de faire du périph’ une ceinture verte”.

De l’aménagement vert

L’héritage des années Missika, l’ancien adjoint à l’urbanisme à l’origine de projets aujourd’hui contestés, est lourd à porter pour son successeur Emmanuel Grégoire qui, sur son fil twitter, défend de son côté bilan “vert” des socialistes, citant les parcs créés sur le périphérique recouvert porte des Lilas et de Vanves ou encore la friche ferroviaire convertie en écoquartier avec un grand parc à Clichy-Batignolles. Mettant en avant la remise à plat de Bercy-Charenton, le premier adjoint promet “50% de végétalisation dans les futures opérations d’aménagement” et “plus de 50% de logements sociaux” dans la réhabilitation des quartiers populaires en bordure de l’axe. Gêné par l’annulation du permis de construire pour l’immeuble-pont dit “Mille arbres”, que le tribunal administratif a jugé “susceptible de porter atteinte à la santé publique”, Emmanuel Grégoire promet que “l’intégralité des projets urbains a été révisée” pour coller au futur plan local d’urbanisme. Ce PLU doit aboutir en 2023 avec, promet-il, un “très haut niveau d’exigence sur le plan environnemental”.

par Pierrick YVON

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