Depuis dix ans, les concentrations de particules fines et de dioxyde d’azote ont fortement diminué autour de Paris mais l’ozone continue sa progression, constate l’observatoire de la pollution de l’air en Ile-de-France, Airparif. Si la pollution reste désormais en deçà des valeurs limites réglementaires françaises pour une majorité de la population, elle reste en revanche largement au-dessus des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. L’OMS a en effet révisé ses seuils limites à la baisse en septembre 2021 pour tenir compte de l’évolution des connaissances.
Le bilan dressé par Airparif est encourageant. “Sur dix ans, les concentrations de particules ont baissé en moyenne de 35% pour les PM10 et de 40% pour les PM2,5”, indique l’observatoire.
Moins de particules fines et de dioxyde d’azote mais encore beaucoup trop par rapport aux recommandations de l’OMS
Pour rappel, les particules fines sont déterminées en fonction de leur taille, inférieures à 2,5 ou 10 micromètres de diamètre. Ces particules fines qui viennent essentiellement du transport routier (36%) et de l’industrie (33%) sont dangereuses car elles pénètrent plus facilement et profondément dans les voies respiratoires. Elles atteignent en particulier les personnes fragiles (asthmatiques, jeunes enfants ou personnes âgées). Sur l’année 2021, les normes limites réglementées des particules ont été respectées.
6 000 décès par an liés aux particules fines, contre plus de 10 000 en 2010
Les normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) restent en revanche dépassées sur l’ensemble de la région pour les particules très fines (PM2,5) et pour 80% de la population concernant les PM10. En septembre 2021, l’OMS a en effet révisé les seuils limite recommandés pour tenir compte de l’évolution des connaissances scientifiques, démontrant l’impact de la pollution de l’air sur la santé à des niveaux plus faibles. Pour rappel, le nombre annuel de décès attribuable à l’exposition prolongée aux PM2,5 s’établissait à 6 220 en 2019 en Ile-de-France. Contre 10 350 en 2010.
Concernant la pollution au dioxyde d’azote, elle reste au-dessus des limites règlementaires pour 60 000 habitants, en nette régression toutefois par rapport à 2019, date à laquelle ce dépassement concernait 500 000 habitants d’Ile-de-France (sur environ 12 millions). Elle dépasse en revanche les recommandations de l’OMS pour 95% des habitants.
3 680 décès par an à cause du dioxyde d’azote, en légère diminution
Le dioxyde d’azote (NO2), est produit par les moteurs à combustion interne, essentiellement Diesel et les centrales thermiques. Il pénètre dans les voies respiratoires profondes et fragilise aussi les muqueuses pulmonaires. En dix ans, les émissions de NO2 ont malgré tout diminué de 30% souligne Airparif. Les habitants qui restent les plus concernés par cette pollution sont ceux qui habitent à proximité des autoroutes, notamment l’A1, et du périphérique. Le nombre annuel de décès lié au NO2 était de 3 680 en 2019. Contre 4 520 en 2010.
L’ozone continue d’augmenter et cause 1700 décès par an
Le troisième polluant mesuré par Airparif, l’ozone, a pour sa part augmenté de 25% en 10 ans, “comme dans la majeure partie de l’hémisphère nord”, souligne Airparif. L’ozone se forme à partir des transformations chimiques des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV), principalement émis par le trafic routier et les activités industrielles. Sa formation dépend aussi des conditions météorologiques comme les températures élevées et le rayonnement solaire. Ce gaz irritant pénètre lui aussi profondément dans les voies respiratoires et provoque une toux sèche ainsi qu’une gêne respiratoire. Il peut aussi avoir des effets cardiovasculaires. Il n’existe pas de valeur limite à l’ozone dans la réglementation mais les recommandations de l’OMS sont dépassées dans toute la région. Le nombre annuel de décès attribuables à l’ozone (O3) en Île-de-France est de l’ordre de 1 700. Il n’était pas évalué antérieurement.
Effet confinement
A noter que les pollutions aux particules fines et dioxyde d’azote sont légèrement remontées entre 2020 et 2021, mais cela s’explique par les confinements de 2020 qui avaient donné un coup d’arrêt aux circulations automobiles. L’ozone a en revanche réduit par rapport à 2019 et 2020, “en raison de conditions météorologiques peu favorables à la formation d’ozone”, explique l’observatoire.
Moins de pics de pollution
Concernant les épisodes de pollution, “11 ont été constatés en 2021, dont 10 dus à un dépassement des seuils d’information réglementaires pour les particules PM10 et un à cause de l’ozone, pendant la période estivale, soit le nombre de journées de dépassement le plus bas depuis dix ans”, pointe Airparif.
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