Transports | Ile-de-France | 27/11/2022
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Ile-de-France : le passe Navigo va-t-il passer à 90 euros ?

Ile-de-France : le passe Navigo va-t-il passer à 90 euros ? © denis doukhan

Le conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités étudiera le 7 décembre prochain une augmentation du forfait Navigo pour le faire passer de 75,20 à 90 euros chaque mois. Le ministre des Transports promet des discussions pour aider la région. L’opposition de gauche appelle à manifester.

Face aux difficultés financières de l’autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), sa présidente LR Valérie Pécresse avait un temps agité la menace d’un abonnement mensuel à 100 euros, contre 75,20 euros aujourd’hui, puis dit espérer 80 euros. La présidente de région et d’IDFM a évalué à 950 millions d’euros les surcoûts d’exploitation des transports franciliens en 2023, en raison de l’explosion prévisible des tarifs de l’électricité. 

Le blocage du gouvernement dessine la voie d’un passe Navigo à 90 euros”, ce qui serait “socialement inacceptable”, écrit la présidente de région dans une lettre aux administrateurs de la structure, datée du 25 novembre.  Elle y évoque “un contexte inédit d’envolée des coûts de fonctionnement des transports franciliens, liée à la crise énergétique“.

Une autre piste prévoit une augmentation à 80,80 euros si le Parlement vote une hausse de la contribution des entreprises, via un amendement au projet de loi de finances (PLF), mais le gouvernement s’y oppose. 

C’est intenable d’avoir un passe Navigo à 100 euros, et quelle est la justification ? Il n’y aucune raison de faire cela, d’augmenter de 30 % le prix des transports d’Ile-de-France“, a estimé Clément Beaune, ministre des Transports, dimanche sur Europe 1/CNews. “Les régions sont en train de fixer les prix pour 2023, et ce sont des choix politiques. Certaines baissent le prix du train, d’autres ne l’augmentent pas (…) Aucune région n’a augmenté de 35 % le prix du train“, a dit le ministre, en soulignant que les tarifs et l’offre des transports du quotidien sont la responsabilité des régions, non de l’Etat.

Mercredi, les sénateurs ont rejeté une proposition d’augmenter la contribution des entreprises, qui financent aujourd’hui la moitié des transports franciliens. Le gouvernement y était également opposé, parce qu’“on est en train de baisser la fiscalité sur les entreprises notamment industrielles. Il faut être cohérent”, a expliqué M. Beaune tout en indiquant que “des discussions sont en cours” pour “trouver un moyen” d’aider la région. Et de rappeler les deux milliards d’euros d’aide précédemment versés par l’Etat à la région pendant la crise sanitaire.

Dans l’opposition, Céline Malaisé, présidente de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne, dénonce une augmentation sans précédent. “Il s’agirait de la plus forte hausse jamais connue depuis la création de la carte Orange en 1975, avec un bond annuel de plus de 162 euros ! Cette hausse proposée de 20%, bien au-delà de l’inflation, est le résultat de deux années de déni et d’enfantillages de la part de Valérie Pécresse et du Gouvernement qui ont oublié les usagers“, dénonce l’élue communiste qui regrette également que “tous les autres titres de transport augmentent aussi“, avec un “record absolu pour le forfait Navigo semaine dont le tarif progresserait de 36 % !Une hausse “abyssale” qui n’épargnerait pas la tarification sociale, non plus que le passe Imagine R, qui augmenterait de 6,7%. L’élue annonce un rassemblement contre la hausse des tarifs ce 7 décembre à 9 heures devant le conseil régional.

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