Plus d’un tiers des habitants citent le bruit parmi les inconvénients majeurs à vivre en Île-de-France. Telle est la conclusion de la nouvelle enquête menée par le Credoc (centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vies) pour Bruitparif (observatoire régional du bruit). Une préoccupation qui a nettement augmenté après les périodes de confinement.
Cinq ans après avoir publié une première enquête sur le sujet, le Credoc publie les résultats d’une nouvelle enquête menée en 2021 auprès d’un panel de 3074 franciliens âgées de 15 ans et plus. Si le coût de la vie et l’insécurité restent en tête des inconvénients cités par les habitants de la région, la pollution sonore a progressé et fait presque jeu égal avec la qualité de l’air. En 2016, les habitants de la région étaient 33% à citer le bruit parmi les sujets problématiques, ils sont aujourd’hui 36%. De façon générale, ce sont les contraintes liées à la qualité du cadre de vie qui ont progressé ces dernières années : manque de propreté (+6 points), manque d’espaces verts (+6 points).
A l’échelle de leur quartier, les franciliens interrogés citent également la pollution sonore comme le problème principal même si des disparités existent en fonction du lieu de résidence, du type d’habitat ou de la catégorie socio-professionnelle des personnes du panel. Ainsi, pour les bas revenus et les habitants du parc social à Paris et en Seine-Saint-Denis, citent en premier l’environnement dégradé (manque d’entretien, de propreté), quand les cadres supérieurs et les 20-29 ans évoquent la pollution de l’air. Les habitants hors agglomération parisienne et habitants des zones pavillonnaires placent le manque de transports en commun en tête.
Les bruits moto : une plaie pour les habitants
“Parmi les bruits des transports, les deux-roues motorisés sont toujours considérés par les Franciliens comme la source de nuisances sonores la plus gênante, alors qu’en ce qui concerne les activités, c’est le bruit causé par le dépôt et le ramassage des ordures qui arrive en tête. Autres points significatifs, les conséquences néfastes du bruit sont davantage évoquées par les Franciliens qu’il y a cinq ans, que ce soit en termes de fatigue, de stress, de difficultés de concentration, de perturbations du sommeil, de consommation de médicaments que de modifications dans leur manière de vivre”, citent le Credoc et Bruitparif en commentaire de l’étude.
Une sensibilité accrue après le calme du confinement
Cette nouvelle étude s’inscrit dans un contexte post-confinement et une réduction historique de l’exposition des franciliens au bruit (lire l’étude de bruitparif sur les effets du confinement sur le bruit en Île-de-France). 26% du panel interrogé indique en effet être aujourd’hui plus sensible au bruit après les confinements successifs avec là encore, de fortes disparités en fonction du lieu de vie (34% à Paris, 25% dans la métropole hors Paris et 23% en grande couronne).
Manque d’espaces de calme en ville
L’étude du Credoc montre par ailleurs une corrélation entre la tolérance au bruit et la fréquentation d’espaces de calme à proximité de son domicile. Ainsi, 37% des répondants jugent les nuisances sonores à l’échelle du quartier très élevées ou assez élevées quand ils ont ce type d’endroit à moins de cinq minutes de chez eux. Privés d’un espace de calme en proximité, ce chiffre monte à 76%. Or, seulement 66% des membres du panel ont indiqué se rendre régulièrement ou occasionnellement dans des lieux de calme. Ceux qui ne s’y rendent pas arguent de leur trop grande fréquentation, de leur manque de sécurité ou de leur manque d’intérêt.
Oui, en parlant de bruit, c’était bien quand les avions étaient confinés aussi !
Nan sans blague, quartier Maroc à Champigny, entre les avions de ligne qui passent si bas qu’on peut y lire la moindre inscription et les petits avions qui doivent aller/venir de Lognes mais qui sont l’équivalent des mobylettes sur la route , c’est bien pénible.
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