Consommation | Val-de-Marne | 21/03/2022
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Val-de-Marne: le calvaire des courses alimentaires quand les prix s’affolent

Val-de-Marne: le calvaire des courses alimentaires quand les prix s’affolent © bilderstoeckchen

Changer ses habitudes, renoncer aux fruits frais, passer du supermarché au hard-discount, calculer jusqu’au moindre centime. Face aux prix qui grimpent, les consommateurs s’adaptent comme ils peuvent. Paroles de citoyens en Val-de-Marne, d’Ivry-sur-Seine à Choisy-le-Roi en passant par Vitry-sur-Seine, Villeneuve-le-Roi et Villiers-sur-Marne.

“Aujourd’hui, je mets quatre fois plus de temps à faire mes courses. Je perçois juste la pension d’invalidité de mon mari. Je suis obligée de faire plusieurs magasins. J’en choisis un pour les fruits, un autre pour les légumes et ainsi de suite”, confie une retraitée, croisée chez Aldi à Vitry-sur-Seine. “Je voudrais m’installer définitivement à la campagne. Là-bas, les prix sont un peu moins chers qu’à Paris. Mais mon mari a de gros problèmes de santé. Or, à la campagne, on trouve moins de médecins qu’ici. Du coup, on fait des stocks de nourriture parce qu’acheter en gros revient un peu moins cher”, ajoute-t-elle, résignée.

“tout compter jusqu’au moindre centime”

A l’épicerie de quartier, au supermarché, chez les enseignes de discount, le constat est le même face à l’inflation. “Je faisais déjà mes courses dans des discounts car je n’ai jamais eu un gros budget. Cela fait presque dix ans que je fais mes courses ici. Mais, je remarque qu’il y a vraiment plus de monde qu’avant. Disons que les magasins discount ont la cote en ce moment!”, constate Katia, aide-soignante. “Moi aussi je fais encore plus attention qu’avant. J’achète moins de fruits et de blé parce que les prix ont vraiment augmenté.” 

“Il faut tout compter au moindre centime. si nos salaires ne sont pas augmentés, c’est sûr qu’on va devoir se priver de beaucoup de choses !”, se désole une professeure des écoles.

“Moi, j’ai déchiré ma carte d’électeur. Je n’irai pas voter car les élections ne boosteront pas notre pouvoir d’achat. Le gouvernement ne parle que de l’Ukraine pour expliquer et justifier cette hausse. Or, les prix augmentaient déjà avant et je pense qu’ils continueront de monter en flèche, avec ou sans l’Ukraine“, lâche Denis, un plombier croisé devant un supermarché de Villeneuve-le-Roi.

La facture d’essence m’enlève presque un quart de mon salaire”

Pour remplir le frigo, on renonce à certains aliments, notamment les fruits frais, et on met le cap vers le discount.

“Je viens ici depuis peu. Avant, j’allais plutôt dans les grandes surfaces type Hyper U ou Leclerc. Mais leurs prix sont devenus de plus en plus chers. Du coup, on s’adapte. La facture d’essence m’enlève presque un quart de mon salaire. Le calcul est vite fait. Les produits discounts ne sont plus une option mais une nécessité si je veux pouvoir nourrir ma famille”, développe Christian, menuisier à son compte, devant son caddie au Lidl de Villiers-sur-Marne.

Face à l’inflation: le discount n’est plus une option

“Nous venons de nous installer dans la région et au début, on privilégiait les grandes surfaces. Mais certains produits ont littéralement triplé de prix. Je pense aux pâtes par exemple, ou aux fruits. Quand on a vu que notre budget courses avait doublé en aussi peu de temps, on s’est reporté sur le discount”, abondent Olivier et Sarah.

Mais même dans les discounts, remplir le caddie devient une gageure. “J’étais déjà dans le rouge à la fin du moi. Maintenant, cela arrive presque à la moitié du mois ! Même dans les discounts, les prix ont augmenté ! Je mange moins de viande, consomme plus de produits surgelés. Mais j’arrive quand même à plus d’une dizaine d’euros en plus sur le total de ma facture. Et pour moi, c’est une somme importante. J’espère que l’inflation va un peu fléchir d’ici cet été”, note Françoise, retraitée.

Etudiant ? ça va quand on habite chez ses parents

“C’est vrai qu’il y a des aliments qui ont augmenté de 10 à 20 centimes mais cela n’impacte pas trop mon budget vu que je vis encore chez mes parents”, reconnaît un étudiant en arts plastiques qui s’inquiète plus de possibles pénuries, dans les années qui viennent que d’inflation. “J’ai de la chance parce que ma mère est traiteur. Je peux lui piquer un peu de pâtes ou de viandes”, ajoute son amie, étudiante en histoire.

“En tant qu’étudiant, avec la crise sanitaire, j’avais eu extrêmement de mal à bien me nourrir. Et maintenant, je ne sais pas comment je vais faire. Moins me nourrir pour payer mon loyer ou me nourrir et être à la rue”, questionne Thomas, un étudiant en mathématiques en train de faire ses courses dans une épicerie d’Ivry-sur-Seine.

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