Environ la moitié des logements d’Ile-de-France sont menacés par la future interdiction de louer des biens énergivores, révèle une étude de l’Insee et de l’Institut Paris Région parue jeudi.
En vertu de la loi Climat et résilience, les logements les plus énergivores, sous le seuil de l’indécence énergétique, ne pourront plus être loués à partir du 1er janvier 2023. Suivront, en métropole, l’ensemble des logements de classe énergétique G en 2025, puis les F en 2028 et les E en 2034.
Selon l’étude, 45% des résidences principales d’Ile-de-France entraient, en 2018, dans l’une de ces trois classes énergétiques. Un chiffre qui monte à 55% pour les logements locatifs privés, et à 48% pour les logements occupés par leur propriétaire.
Les logements sociaux, gérés de façon plus centralisée, sont les meilleurs élèves avec seulement 29% d’étiquettes E, F ou G.
L’étude a été réalisée avec les anciennes étiquettes énergétiques, basées sur les factures des utilisateurs. Le mode d’établissement des diagnostics a été réformé à la mi-2021 pour davantage tenir compte des caractéristiques objectives des bâtiments, et intégrer les émissions de gaz à effet de serre.
Mais “les ordres de grandeur sont les bons, et s’ils doivent être ajustés, c’est plutôt à la hausse”, assure Martin Omhovère, directeur du département Habitat à l’Institut Paris Région.
Les logements privés font face à des difficultés particulières: ils sont souvent dans des copropriétés, où engager des travaux de rénovation peut être très fastidieux, et sont plus souvent occupés par des ménages modestes, qui n’ont pas les moyens de financer une rénovation ou d’absorber la hausse de loyer qu’elle entraînerait.
“Que ce soit dans le parc en propriété ou dans le parc locatif privé, il y a systématiquement un écart entre le niveau de vie des ménages qui occupent le parc énergivore et les autres“, détaille Franziska Barnhusen, cheffe de projet à l’Institut Paris Région. “Ça montre que les personnes qui occupent ces passoires thermiques sont plus vulnérables“, dit-elle.
Les travaux de rénovation menés jusque-là sont peu efficaces et peu ciblés sur les logements qui en auraient le plus besoin, notent en outre également les auteurs.
En cause, les dysfonctionnements des copropriétés, mais aussi le fait que les propriétaires de maisons individuelles mettent rarement les gains énergétiques au cœur de leurs projets de travaux.
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