L’association De la rue à la scène, qui aide les sans abris et précaires, occupait depuis l’été 2020 des locaux municipaux au centre Jeanne-Hachette, sans droits ni titre. Elle en a été expulsée ce jeudi matin par la police. Son directeur, Yves Pontonnier dénonce “une expédition punitive” tandis que la ville regrette l’absence de coopération de l’association et rappelle le délai déjà accordé ainsi que les risques sanitaires et d’incendie.
Tôt ce jeudi matin, des policiers sont intervenus au centre Jeanne-Hachette à Ivry-sur-Seine pour déloger l’association De la rue à la scène. Yves Pontonnier, son directeur, qui avait organisé le 6 mai une manifestation devant l’hôtel de ville pour tenter de faire échouer l’évacuation, dénonce “[le] spectacle orchestré par le maire [d’] une cinquantaine de policiers armés jusqu’au dents pour nous expulser”.
Voilà presque deux ans que l’association spécialisée dans l’action culturelle et l’aide alimentaire auprès des sans abris et des précaires occupait sans droits ni titres un local municipal du centre Jeanne-Hachette. De multiples tentatives de médiation et de résolution ont été menées sans jamais aboutir.
La scène de l’expulsion a été filmée et relayée sur les réseaux sociaux. La députée LFI Mathilde Panot était présente en soutien de l’association. Les adjoints au maire d’Ivry-sur-Seine, Sarah Mislin et Bertrand Quinet étaient également sur place pour assister à l’intervention des forces de l’ordre.
“Les discussions sur le relogement de notre association ont échoué. C’est une mesure punitive et discriminatoire d’une mairie communiste contre une association humanitaire”, déplore Yves Pontonnier, notamment soutenu par l’association Droit au logement (DAL).
La ville défend une action nécessaire
Cette situation est sensible pour la municipalité. Durant le confinement, en mars 2020, elle s’était appuyée sur cette association pour la distribution d’aide alimentaire au plus démunis. A ce titre, la mairie d’Ivry-sur-Seine avait délivré une convention d’occupation de trois mois pour ce fameux local du centre Jeanne-Hachette. Or, une fois le bail précaire arrivé à son terme, l’association n’a pas rendu les clés. “Malgré de nombreuses alertes et propositions – dont l’installation de l’association dans un nouveau local – « De la rue à la scène » n’a pas répondu à l’appel de la ville pour retravailler un projet partagé. Aucun bénéficiaire de l’association n’a été accompagné vers l’ouverture de droits plus larges : aide financière, hébergement, logement, santé…”, regrette la commune qui cite aussi les conflits de voisinage, l’inspection des services municipaux d’hygiène concluant à un risque d’incendie d’origine électrique.
“Au cours de plusieurs réunions, commerçant-e-s, habitant-e-s et usager-e-s du centre ont pointé les difficultés entrainées par l’activité de l’association, notamment sur le partage de l’espace public. A ce titre, de nombreux rendez-vous ont été proposés à l’association par les élu.e.s de la majorité municipale : nombre d’entre eux n’ont pas été honorés. C’est dans ce contexte de dialogue interrompu, et suite à plusieurs alertes, que les agent-e-s des services municipaux d’hygiène se sont rendus au local de l’association. Elles et ils ont notamment pu y constater que les aliments étaient stockés dans des conditions inadaptés, mais aussi que les modalités d’occupation du local par l’association impliquaient un risque d’incendie d’origine électrique”, ajoute la municipalité.
Après un jugement d’expulsion obtenu en octobre 2021, un nouveau rendez-vous a été organisé, sans qu’un départ à l’amiable ne suive. Le 12 avril dernier, l’association a ensuite demandé au tribunal un délai de 18 mois supplémentaires mais la juridiction a refusé “au motif que l’occupation du local mettait en danger les personnels et/ou bénévoles de l’association ainsi que les bénéficiaires de l’aide alimentaire.”
bonjour
Pourquoi c etait dangereux pour le personnel et les benevoles de l association de rester la bas ?
Une association qui n’est ni communiste, ni islamiste, c’est dangereux vous comprenez.
C’est une association qui n’est pas communiste, c’est pour ça.
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