La Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) a annoncé lundi avoir porté plainte et résilié le marché confié à une entreprise après un contrôle de l’Inspection du travail sur l’un des chantiers des Jeux olympiques de Paris-2024 à Saint-Denis. Ce contrôle inopiné a mis en lumière des faits de travail illégal.
“Nous avons été mis au courant le 16 juin et les faits apparaissent suffisamment étayés et graves“, a expliqué à l’AFP le directeur général de la Solideo Nicolas Ferrand.
Une source proche de l’entreprise affirme qu’il s’agirait “de moins d’une dizaine de travailleurs non déclarés“. “J’ai donc suspendu les travaux, résilié le marché de l’entreprise en question et porté plainte“, a continué Nicolas Ferrand. Il a assuré que cet incident allait entraîner “un retard de plusieurs semaines” dans les travaux. “Mais le respect du droit est plus important. Et nous allons bien évidemment rattraper ce retard“, a-t-il ajouté.
Un premier contrôle en mars
En mars déjà, sept travailleurs sans-papiers avait été recensés sur le chantier du village des athlètes des JO de Paris 2024 conduisant à l’ouverture, le 8 juin, d’une enquête auprès du parquet de Bobigny pour “emploi d’étrangers sans titre“, “recours au travail dissimulé” et “exécution en bande organisée d’un travail dissimulé“, avait alors précisé le parquet.
Cette procédure a démarré par le signalement d’un service de contrôle de la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS), lui-même déclenché après un signalement de la CGT.
“Il n’y avait aucune raison que les chantiers des JO échappent à la pression classique qui existe dans la construction et les travaux“, des filières en tension, avait expliqué Bernard Thibault, ex-secrétaire général de la CGT, qui siège au conseil d’administration de la Solideo.
Sur ce gigantesque chantier, situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), travaillent plusieurs entreprises sous l’égide de la Solideo, qui dispose d’un budget de 4 milliards d’euros dont 1,5 milliard d’argent public.
Leur mission: pouvoir livrer le village des athlètes censé abriter plus de 10 000 sportifs dans deux ans.
Près d’une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des Jeux, qui se veulent exemplaires sur ce sujet, selon une source proche du dossier.
Du village des athlètes en passant par des gymnases ou des échangeurs routiers, la Solideo est chargée de construire ou rénover une soixantaine d’ouvrages pour 2024.
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