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Urbanisme | | 02/05/2022
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La Courneuve poursuit sa métamorphose urbaine pour passer à l’après Cité des 4 000

La Courneuve poursuit sa métamorphose urbaine pour passer à l’après Cité des 4 000 © Emeridge

Création d’un centre-ville, reconversion d’une immense friche, La Courneuve, ville de Seine-Saint-Denis connue par sa Cité des 4 000, multiplie les projets de requalification urbaine.

Commune populaire de deuxième ligne de la banlieue nord parisienne, l’ancien village maraîcher s’est développé au fil des décennies par une accumulation de constructions disparates, qui se sont agglomérées pour former une ville sans cohérence globale, ni véritable centralité.

Aux gigantesques usines nées depuis la fin du XIXe siècle attirées par la disponibilité de terres et la proximité d’une gare du chemin de fer Paris-Soissons, les pouvoirs publics du milieu du XXe ont juxtaposé les immenses barres d’immeubles de la cité des 4 000, projet emblématique de l’échec de la politique des grands ensembles.

30 ans de réparation de fractures urbaines

À cela s’ajoutent les balafres de deux autoroutes – l’A1 et A86 – et de voies ferrées qui traversent la ville de part en part, une grande zone d’activité et un parc départemental qui mangent près des deux tiers du territoire de la commune de 45 000 habitants.

Mais avec la désindustrialisation et les fermetures d’usines, des emprises se libèrent désormais en plein cœur de ville et offrent à La Courneuve l’opportunité d’un relooking.

“Pendant trente ans, nous avons été dans la réparation de la ville”, confie son maire (PCF) Gilles Poux, aux commandes de La Courneuve depuis 1996, “là nous avons la possibilité de la penser, de la projeter, avec la volonté de s’appuyer sur ses racines”.

Nouveau centre-ville

Projet le plus notable: la création d’un centre-ville, entre la mairie et la gare du RER B. Celui-ci était rendu jusqu’ici impossible par une usine métallurgique de cinq hectares, accolée à l’hôtel de ville, et dont la présence entravait le développement urbain depuis plus d’un siècle.

Or cette dernière a fermé ses portes en 2018. Elle a laissé derrière elle d’impressionnantes halles-cathédrales désaffectées, aux ponts roulants encore en place, dont la destruction doit débuter sous peu.

D’ici le début de la prochaine décennie devraient notamment s’élever à cet emplacement un millier de logements, des ateliers d’artistes, un lieu de culte, un mail piéton et une école. L’investissement est estimé à 30-35 millions d’euros, indique le maire.

Il y a “une volonté de faire de la ville avec tout ce que cela comporte: de l’habitat, des espaces de respiration, mais aussi de la petite activité, du commerce et de la connexion entre les quartiers pour sortir de ces ruptures urbaines”, décrit Gilles Poux.

Logements, coworking, loisirs et culture à la place de l’usine Babcok

Autre friche monumentale, autre chantier. Usine incontournable de La Courneuve, dont sont issus plusieurs de ses maires, Babcok fabriquait des chaudières sur un grand site du sud de la ville, jusqu’à son arrêt d’activité il y a quelques années.

Le départ de l’entreprise a laissé à l’abandon d’immenses halles industrielles en briques, qui servent aujourd’hui principalement aux amateurs d’exploration urbaine et aux graffeurs. Celles-ci vont désormais être réhabilitées pour convertir l’ancienne usine en lieu de vie et de culture.

Le site a fait l’objet d’un appel à projets dans le cadre de l’appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris » dont les lauréats ont été lla Compagnie de Phalsbourg et Emerige.

Au programme : des galeries, une école d’art, un cinéma, des installations sportives, une pépinière d’entreprises, un espace de coworking, des artisans culinaires ainsi que 217 logements en accession et 93 logements sociaux. L’ensemble devrait voir le jour autour de 2025.

© Emeridge

Rénovation urbaine de la Cité des 4 000

En parallèle, La Courneuve doit achever au cours des prochaines années la rénovation urbaine de la cité des 4 000, débutée… au mitan des années 1980.

Les destructions d’immeubles permettent un réaménagement des espaces, avec la création d’allées, de terrains de sport ou l’installation d’échoppes, afin de créer des quartiers davantage à taille humaine. Le dernier des “monstres”, ces interminables barres de logements qui symbolisaient les “4 000”, doit tomber autour de 2025-2026.

“D’ici dix ans ou quinze ans, la ville aura en partie changé de visage et a priori la situation sera vraiment améliorée”, prédit Emmanuelle Pouchard, directrice du développement urbain et du logement de la municipalité. Mais “il faut se battre pour que ces améliorations bénéficient bien aux habitants du territoire”, et non ne les excluent, prévient-elle.

par Alexandre MARCHAND

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