Djamel, alias “Zinzin”, est en prison depuis 2018 pour trafic de stupéfiants. C’est depuis sa cellule qu’il est soupçonné d’avoir “organisé, créé et développé” un réseau de vente de cannabis dans toute l’Ile-de-France au marketing sophistiqué, avec une marque, Caliweed et “une organisation de l’ordre du démentiel” selon le parquet de Créteil qui a requis ce mardi 21 juin pas moins de 12 ans de prison ferme contre le chef de bande.
Présent à son procès, chemisette noire et cheveux rasés sur le côté, “Zinzin” a d’abord nié sa réputation “violente”, avant de perdre son sang-froid pendant le réquisitoire, insultant la procureure avant d’être escorté hors de la salle.
Ce procès, qui se tient près de deux ans après le démantèlement du réseau, ne concerne pas seulement “Zinzin” mais une vingtaine de membres au total.
La sœur de “Zinzin” : la “Cyril Lignac” des space cake
Parmi les autres prévenus, les profils varient, du livreur au lieutenant, en passant par les logisticiens, chargés de l’approvisionnement. Il y a même une pâtissière en chef, la sœur de “Zinzin”, qui s’est présentée comme la “Cyril Lignac” du dossier, chargée de confectionner les gâteaux livrés avec les commandes de drogue. Considérant qu’elle avait participé “à l’essor du réseau”, la procureure a requis contre elle dix-huit mois de prison avec sursis.
Contre d’autres membres du réseaux, plus haut placés, le ministère public a demandé de quatre à dix ans de prison pour participation active dans le trafic de cannabis et détention d’armes.
De lourdes peines justifiées par “le caractère démentiel”, selon la magistrate, de ce réseau tentaculaire, qui a au début 2019, en l’espace de quelques mois, réussi à “inonder toute l’Ile-de-France avec ses boîtes”, grâce à un marketing innovant.
Marketing, packaging, distribution : une organisation sophistiquée
“Caliweed, c’est une marque […] une véritable entreprise”, a décrit la procureure, avec un “design”, “un packaging” et un “marketing comprenant des références à Pablo Escobar ou à +El Chapo+”, des grands noms du trafic de drogue.
Cette véritable stratégie commerciale visait à attirer une population “jeune, malléable, vulnérable” via les réseaux sociaux, dont Snapchat et WhatsApp, a insisté la magistrate, “tout est organisé comme dans une entreprise”.
“Entre 2 et 5 millions d’euros” de chiffre d’affaires en 6 mois
Opérationnel dans les huit départements d’Ile-de-France, “Caliweed” a réalisé un chiffre d’affaires estimé par le parquet “entre 2 et 5 millions d’euros” en six mois d’activité.
Après les réquisitions, les avocats de deux livreurs présumés, un homme et une femme, ont demandé des dispenses de peines pour leurs clients, jugeant leurs rôles “assez léger” dans le trafic.
Les plaidoiries de la défense continuent mercredi.
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