Installé au fort d’Ivry-sur-Seine, le service d’archives photographiques des armées gère plus de 15 millions de photographies militaires de 1842 à nos jours. Pour partager une partie de ce patrimoine, l’établissement a lancé il y a un an un site internet présentant une sélection de ces œuvres. Un anniversaire dignement fêté par le street-artiste C215.
Christian Guémy, alias C215, vient d’ajouter une œuvre à sa collection de pochoirs iconiques. A l’invitation de l’ECPAD, (établissement de communication et de la production audiovisuelle de la défense) basé au fort d’Ivry-sur-Seine, l’artiste a réalisé le portrait de Raymond Méjat, un photographe de guerre qui a couvert plusieurs campagnes, de la Tunisie à l’Allemagne en passant par la France et l’Italie, durant la seconde guerre mondiale. Un portrait choisi parmi les tonnes de photographies maintenues en état par ce service des archives pour fêter le premier anniversaire du site internet Images Défense.
Parmi les 15 millions de photos et près de 100 000 heures de film sous sa protection, l’ECPAD a en effet mis à disposition du public une sélection de 255 000 images et 1000 heures de film, dûment numérisées et contextualisées sur Internet. Un portail grand public qui se développe progressivement, lancé avec 180 000 photos et 500 heures de film l’année dernière. On y plonge dans la guerre de 1870 comme dans celle du Golfe en 1991.
Derrière ces photographies, des centaines de “soldats de l’image”. C215, lui, a choisi le portrait de Raymond Méjat, immortalisé par Jacques Belin. Assis en tailleur, un casque sur la tête et une caméra Le Blay dans les mains, il observe les manœuvres militaires aux portes de Rome, le 4 juin 1944, lors de la libération de la capitale italienne par les Alliés.
Pour C215, cette photo qui a 78 ans résonne avec l’actualité et constitue une mis en abime du métier. “Plus que jamais nous avons besoin de documenter la guerre pour établir la vérité”.
Le pochoir a été réalisé à l’intérieur d’un bâtiment de la direction. Pour avoir une chance de l’apercevoir, il faudra donc attendre les prochaines journées européennes du patrimoine, occasion chaque année de faire entrer quelques centaines de visiteurs.
En attendant, l’artiste a partagé l’œuvre sur les réseaux sociaux et un film a été réalisé par l’Ecpad.
Oui , il faut rendre hommage aux photographes de guerre, et pas seulement aux « soldats de l’image » des armées en conflit. Pendant la première guerre du Golfe ,en1991, j’ai côtoyé nombre de photographes de presse correspondants de guerre qui ont bravé tous les interdits pour rendre compte de ce qu’est réellement une guerre ., une réalité bien différente de celle que véhiculaient alors les images officielles. Je les admire d’autant plus que l’un d’eux, américain travaillant également pour l’AFP, m’a évité de perdre mes jambes, voire bien plus… En m’envoyant valdinguer dans le sable couleur orange alors que j’aillais marcher dans le désert irakien sur une mine anti personnel de même couleur, grosse comme une balle de tenni, que l’aviation US avait larguée à proximité d’une pauvre position de l’armée de Saddam abandonnée en toute hâte par ses défenseurs impuissants. Bravo à eux parce que ce sont eux, même bien équipés, qui prennent le plus de risques dans les conflits quels qu’ils soient.
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