L’enquête publique sur le futur schéma de cohérence territoriale (Scot) du Grand Paris, un document de planification stratégique du territoire, s’achève ce samedi 5 novembre à midi. Pour l’heure, peu d’habitants se sont penchés dessus.
Méga-intercommunalité qui regroupe Paris et 130 villes de la proche couronne, la Métropole du Grand Paris a planché quatre ans pour voter ce document de planification urbaine. Les défis : “la construction d’une métropole résiliente face aux aléas climatiques, aux risques naturels, technologiques et sanitaires”, et “accueillante pour tous, qui réduit les déséquilibres et les inégalités territoriales.”
Dans la pile des documents d’urbanisme à respecter dans l’aménagement et la construction des villes, ce Scot se situe entre le Schéma directeur régional d’Ile-de-France (Sdrif) qui s’impose à lui, et les plans locaux d’urbanisme communaux et intercommunaux (PLU et PLUI) aux quels il s’impose. Il est composé de trois documents dont le DOO (Document d’orientation et d’objectifs) qui comprend 136 préconisations.
En parallèle, les 12 établissements publics territoriaux (EPT), intercommunalités qui composent la Métropole du Grand Paris, travaillent sur leur PLUI pour créer une maille intercommunale plus fine.
Voté au printemps 2022, le Scot fait l’objet d’une enquête publique démarrée début octobre et qui s’achève ce 5 novembre à midi. Alors que la métropole compte 7 millions d’habitants, peu ont jusqu’à présent donné leur avis. Sur le registre numérique, moins de 150 avis étaient déposés à la veille de la clôture de l’enquête. Et sur les registres papiers déposés en mairie, la plupart sont restés vides.
En ligne, près des deux-tiers des contributions sont issues d’habitants des Hauts-de-Seine, principalement de Bourg-la-Reine pour réclamer le prolongement du métro 4. Dans le Val-de-Marne, deuxième département le plus représenté avec près de 20% des contributions, plusieurs personnes ont plaidé pour amplifier les ambitions environnementales, dans le sillon du rapport de l’Autorité environnementale (Voir les remarques de l’Ae et les réponses de la MGP), mais aussi parfois réclamer le maintien de la place de la voiture, ou au contraire l’accélération de pistes cyclables. Certains en ont également profité pour porter des demandes plus locales comme la création d’un nouveau pont entre Alfortville et Vitry-sur-Seine, ou la restauration de la zone C du plan d’exposition au bruit pour limiter les constructions à proximité de l’aéroport d’Orly. Un habitant de Villecresnes a par ailleurs signalé une incohérence entre le fléchage terre agricole du Scot et les reconversions de bâtis en logements prévus dans le cadre du PLU.
Lors des élections municipales, en mars (et juin) 2020, quels étaient donc les candidats qui parlèrent du Grand Paris, et de son futur schéma de cohérence territoriale ?
Il fut question surtout de micro-enjeux locaux, à l’échelle des communes voire des quartiers de ville. A Paris même, un seul candidat parlait du Grand Paris, la maire sortante était recroquevillée sur ses électeurs. Ailleurs, pas mieux.
Cette élection en multicouches (villes, intercommunalités : EPTs, métropole) ne fait rien pour intéresser l’électeur à l’intercommunal, pourtant le vote municipal est supposé décider du sommet du multicouches, nommé en fait sans élection directe. En plus le pouvoir local est partagé, mélangé, avec départements et région IdF. Et l’État. Les élus ont inventé le machin à décider sans les citoyens.
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