Santé | | 06/12/2022
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Le fort de la Redoute accueillera le Paris Saclay Cancer Cluster à Villejuif

Le fort de la Redoute accueillera le Paris Saclay Cancer Cluster à Villejuif

C’est une nouvelle de premier ordre pour la recherche contre le cancer et pour Campus grand parc de Villejuif et le fort de la Redoute. L’association Paris Saclay Cancer Cluster vient d’être désignée lauréate du premier appel à manifestation d’intérêt “Biocluster” pour créer des sites associant recherche, soins et entreprises. Un beau levier pour le développement de la zac qui entoure l’hôpital et centre de recherche Gustave Roussy et la future gare du Grand Paris Express. Contexte, objectifs, enjeux.

Pour rappel du contexte, l’association Paris Saclay Cancer Cluster a été créée en février 2022 par 5 membres fondateurs : Sanofi, Gustave Roussy, l’Inserm, l’Institut Polytechnique de Paris et l’Université Paris-Saclay. Objectif : constituer un écosystème propice à la recherche et l’innovation contre le cancer, en associant centres de recherche, université et laboratoires. L’association ambitionne de regrouper quelque 200 membres d’ici à 2027. Plusieurs organisations sont déjà associées comme Unicancer, Institut Curie, les Hôpitaux publics de Paris – AP-HP et des laboratoires comme Servier, Novartis, Pierre Fabre, AMGEN, IPSEN, Innate Pharma…

Si ce cluster vise à rayonner au niveau national et international, il s’ancre physiquement à côté du centre de recherche contre le cancer et hôpital Gustave Roussy, à Villejuif, dans la zac Campus grand parc. Une zac sur laquelle plusieurs lots ont d’ores et déjà été attribués pour créer des bâtiments dédiés à la recherche et aux startups de biotechnologie, avec des plateaux techniques appropriés. Une concentration d’activités en cohérence propice aux interactions, initiée depuis plusieurs années. Une pépinière d’entreprises, développée par la CCI du Val-de-Marne, y a notamment vu le jour avec succès. “Aujourd’hui, ce sont plus de 48 équipes de recherche en oncologie et plus de 31 start-ups qui travaillent déjà sur le plateau de Villejuif. Pour abriter le biocluster PSCC, des infrastructures (surface de 100 000 m2) sont en cours de construction à Villejuif, à proximité directe des acteurs du soin, de la recherche, du financement et des industriels”, détaille le Secrétariat général pour l’investissement dans un communiqué.

Sur le plan national, ce biocluster, annoncé dès juin 2021 par le président de la République dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), s’inscrit dans la stratégie d’innovation santé de l’Etat. Financièrement, cette stratégie d’innovation santé a été formalisée dans le plan d’investissement France 2030 par un volet innovation santé de 7,5 milliards € dont 1 milliard € pour la politique de “site de recherche en santé” favorisant les interactions entre recherche et soin. C’est au sein de cette enveloppe de 1 milliard € qu’a été budgété un appel à manifestation d’intérêt pour constituer des bioclusters capables de réunir centres de soin, de recherche, de dimension mondiale, et entreprises. Doté de 300 millions d’euros, c’est cet appel à manifestation d’intérêt qui vient de retenir comme premier lauréat le projet de Villejuif comme biocluster pour accélérer la lutte contre les cancers. L’annonce a été faite par la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau ce lundi, lors du premier comité de suivi de la stratégie décennale de lutte contre les cancers. L’enveloppe prévue est de 80 à 100 millions d’euros.

Rétablir la souveraineté thérapeutique française

Ce biocluster aura deux objectifs stratégiques principaux, précise le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI). Le premier sera de “contribuer à guérir et à améliorer la qualité de vie de plus de 500 000 personnes par an dans le monde, en améliorant la prévention, le diagnostic, le traitement et le suivi”. Le second “d’avoir un impact économique positif pour la France et rétablir la souveraineté thérapeutique française en relocalisant les capacités de R&D pour les nouvelles thérapies contre le cancer, les technologies diagnostiques et les dispositifs médicaux.”

Le PSCC va permettre de rapprocher les industriels – matures et en devenir – des expertises pluridisciplinaires de l’écosystème académique de manière à développer en France les traitements et tests diagnostiques de demain qui permettront d’améliorer concrètement la vie des patients atteints de cancer”, détaille le professeur Eric Vivier, président du biocluster villejuifois.

En termes de santé publique, l’enjeu reste majeur. Le cancer tue 1,3 million de personnes chaque année dans l’Union européenne, et continue d’augmenter avec notamment le vieillissement de la population. Une progression de 25 % est ainsi attendue d’ici à 2035.

Une enveloppe financière de 80 à 100 millions d’euros pour faire levier

Pour impulser le développement physique de ce cluster, l’Etat investira de 80 à 100 millions € sur 10 ans, aux côtés d’autres acteurs. Le groupe Sanofi s’est notamment engagé à mettre 50 millions € au pot. “Le Paris Saclay Cancer Cluster constitue un partenariat public/privé unique en son genre, que ce soit sur le plan de sa stratégie scientifique (projets de recherche translationnelle public privé), son champ d’action (maturation de projets industriels) ou ses services (point d’entrée unique permettant d’accéder aux installations et services proposés)”, défend le SGPI qui annonce le lancement d’une seconde vague d’appels à manifestation d’intérêt de biocluster dès à présent.

“Nous sommes en ordre de marche pour accompagner le développement de projets innovants. Le PSCC vise à accélérer leur maturation en misant, notamment, sur l’accès à travers un point d’entrée unique à un ensemble de services et d’expertises permettant aux start-up de croitre et aux sociétés pharmaceutiques de développer de façon optimale leurs solutions sur le territoire”, promet Benjamin Garel, directeur général du biocluster.

Le fort de la Redoute bientôt dépollué ?

Sur le plan foncier, cette nouvelle conforte le développement de la zac Campus grand parc qui fait l’objet d’une OIN (Opération d’intérêt national, qui met l’Etat dans la boucle décisionnelle) et est portée par l’aménageur Sadev94. Elle confirme la vocation scientifique du fort de la Redoute. Propriété de l’Etat, cet ancien centre de formation de la police voit son avenir flotter depuis plusieurs années, un temps promis à une antenne universitaire puis à l’hébergement de services de l’Etat. En attendant, cette friche de 40 000 m2, squattée et transformée en décharge illégale à ciel ouvert du printemps 2020 à l’été 2021, doit d’abord faire l’objet d’une sérieuse dépollution, après avoir été ensevelie sous 50 000 m³ de produits divers. La préfecture a fait savoir récemment que la procédure de marché public était en cours pour trouver un opérateur, après un long temps d’expertise pour déterminer le niveau des dégâts.

Un nouveau quartier à part entière autour du Grand Paris Express

“Ces financements confirment la vocation scientifique de la Vallée de la Bièvre et donnent un nouvel élan à ce quartier en devenir. Ils rendent encore plus urgent la dépollution prochaine du Fort de la Redoute qui doit accueillir une partie des 100 000 m² du projet. Unique en Europe de par sa taille et son ambition, ce futur bio cluster est aussi une fierté pour notre ville et la concrétisation d’un combat mené depuis ma rencontre avec le président de la République en 2021”, se réjouit pour sa part le conseiller départemental et maire PCF de la ville, Pierre Garzon, insistant sur “les dynamiques urbaines” autour du site “avec l’arrivée des lignes 14 et 15 du Grand Paris Express autour de la future gare emblématique au pied de Gustave Roussy mais aussi avec une rénovation urbaine ambitieuse autour du Parc des Hautes Bruyères et au-delà, dans le quartier Alexandre Dumas, réalisée avec et pour les habitants.” Et de rappeler que l’écoquartier en devenir sur la zac de 82 hectares comprendra non seulement un immense pôle santé avec “150 000 m2 d’activités teritaires et scientifiques” et “10 000 emplois créés” mais aussi des équipements publics comme une école et une crèche, des commerces et “près de 1 000 logements sociaux”.

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