Pour le dépôt des candidatures, les 12 têtes d’affiche de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) en Seine-Saint-Denis étaient réunies mercredi 18 mai devant la préfecture de Bobigny. Leur rêve : gagner dans les 12 circonscriptions du département.
“En avant pour le grande strike“, lance tout sourire Raquel Garrido, avocate de La France insoumise et candidate dans la 5ème circonscription (Bobigny, Le Bourget, Drancy). A ses côtés, les 11 autres candidats de la Nupes posent pour les photographes devant la préfecture de Bobigny où ils viennent presque tous de déposer ensemble leur candidature.
Mélenchon en tête partout à la présidentielle
“On a l’ambition de gagner dans les 12 circonscriptions. Dans toutes Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à l’élection présidentielle“, démontre Alexis Corbière, député sortant de la 7ème circonscription (Bagnolet, Montreuil).
“Il y a cinq ans, il y avait l’idée que Macron avait gagné, c’était votez pour un député d’opposition. Là on est dans une logique votez pour un député pour créer les conditions d’une nouvelle majorité. C’est un état d’esprit différent“, poursuit-il.
La détermination est d’autant plus forte que la Seine-Saint-Denis est le département qui a donné le plus de députés à la LFI lors de l’élection législative de 2017: 5 sur les 17 qui composent le groupe insoumis à l’Assemblée nationale. Comme Alexis Corbière, Clémentine Autain, Eric Coquerel et Bastien Lachaud briguent un deuxième mandat. Seule Sabine Rubin n’a pas souhaité se représenter, passant le flambeau à Aurélie Trouvé, la présidente du parlement de l’Union populaire.
“On part différemment“, observe d’ailleurs Clémentine Autain, député sortante de la 11ème circonscription (Sevran, Tremblay-en-France, Villepinte). Là nous sommes identifiés. Nous sommes rejoints par les candidats Nupes. Les gens savent qu’ils vont voter pour des députés qui vont bosser réellement pour eux, notamment dans les quartiers populaires.”
La mobilisation sera la clé
Sauf que l’élection législative n’est pas l’élection présidentielle. Dans la 5ème circonscription, Raquel Garrido devra affronter le député sortant UDI. “C’est sûr que c’est un des plus gros duels, mais Jean-Luc Mélenchon a recueilli 20 000 voix dans cette circonscription. Le député sortant est un cas d’école. Il a tout intérêt à ce qu’il y ait une forte abstention pour favoriser son clientélisme. La mobilisation sera donc la clé.”
Pour Jérôme Legavre du Parti ouvrier indépendant qui a été investi dans la 12ème circonscription, la tâche ne sera pas non plus aisée puisqu’il est face au député LREM sortant Stéphane Testé. “Mais, assure-t-il, il y a cette belle dynamique de la Nupes et surtout ce que nous disent les gens dans les marchés ou quand on fait du porte-à-porte: “on ne veut pas confier les pleins pouvoirs à Macron.” Il y a des milliers et des milliers de gens qui sont pris à la gorge donc le Smic à 1500 euros, le blocage des prix des produits de première nécessité sont des exigences vitales.“
Union des gauches
Fatiha Keloua-Hachi est quant à elle la seule candidate Nupes à porter les couleurs du PS. Dans la 8ème circonscription (Gagny, Rosny-sous-Bois et Villemomble), elle est opposée à la députée sortante Sylvie Charrière. “Je n’attendais que ça de montrer l’union de nos forces de gauche,” confie-t-elle. Conseillère d’opposition à Rosny-sous-Bois, elle a fait de l’éducation et de la santé ses arguments de campagne. “Les gros sujets sont le non remplacement des professeurs, parfois jusqu’à quatre dans un établissement pendant la crise sanitaire, le manque d’AESH et le désert médical complet dans lequel se trouve notre circonscription.”
Cette union devrait aussi se matérialiser durant la campagne par une entraide entre les candidats. “En fonction de nos agendas on s’engage à aller s’aider les uns et les autres“, indique Alexis Corbière.
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