Les jeunes Franciliens exposés à du contenu pornographique le sont désormais dès l’âge moyen de 10 ans, constate une étude commandée par la région Ile-de-France qui lance une campagne de prévention contre les “dangers” de cette industrie.
Selon cette étude, menée à l’été 2020 par l’institut OpinionWay auprès de 250 mineurs franciliens âgés de 15 à 17 ans, 46% d’entre eux ont déjà accédé à du contenu porno, dont 53% des garçons, et 27% en regardent régulièrement. Surtout, l’âge moyen de la première exposition est désormais de 10 ans, contre 14 ans en 2017, indique la région et son partenaire, le think-tank dédié à l’éducation VersLeHaut.
L’étude montre aussi que “la consommation de porno ne relève pas forcément d’une démarche volontaire de la part des jeunes : les images peuvent apparaître sans avoir été sollicitées via des pop-up, des publicités ou tout simplement sur les réseaux sociaux.” Les jeunes peuvent aussi “être exposés à des contenus choquants par l’intermédiaires de leurs camarades.”
Sous-contrôle des adultes
Pour la région et ses partenaires, “la généralisation du smartphone s’est accompagnée d’une réduction du contrôle des contenus visionnés par les jeunes”, et “le contrôle parental est aujourd’hui sous-utilisé par les adultes”.
Des conséquences sur l’estime de soi et la banalisation des violences sexuelles
L’exposition “précoce et répétée” au porno a des conséquences sur “l’estime de soi des jeunes et en particulier des jeunes femmes”, avec la prédominance de “standards physiques artificiels”, mais elle banalise aussi “les actes de violence sexuelle”.
Elle favorise également les comportements à risque -car “la majorité des films pornographiques se dispensent de tout message de prévention sexuelle”– et la dépendance à ces films, corrélée avec d’autres addictions (cannabis, vidéo, tabac).
Ce mercredi, la présidente de région, Valérie Pécresse (LR), Farida Adlani, Vice-présidente chargée des solidarités, de la santé et de la famille et Charlotte Baelde, déléguée spéciale en charge des droits des femmes, ont présenté le lancement d’une campagne de sensibilisation, intitulée “le porno c’est pas la Ref”. Elle s’appuie sur des affiches et les réseaux sociaux, avec notamment un compte Instagram dédié. La campagne a 3 objectifs : “rappeler la loi, prévenir les dangers de la pornographie chez les jeunes et sensibiliser les adolescents mais aussi les parents et le personnel éducatif.”
Son but est notamment “d’amener les jeunes à prendre conscience de la représentation biaisée que donne la pornographie des rapports sexuels”, mais aussi de sensibiliser les parents.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.