Les lycéens pro de Maisons-Alfort s’entraînent dans une vraie boutique

“Je cherche un soin à l’huile de coco, qu’est-ce que vous pouvez me conseiller ?” demande Nathalie Nyobe, la proviseure, aux élèves de seconde en filière pro relation client. C’est Nicole qui lui répond, décrit les produits, passe à l’encaissement. “Ici, nous pouvons prendre davantage de responsabilités. Pendant nos stages en entreprises, il y a beaucoup de clients à gérer, nos tuteurs n’ont pas toujours le temps de nos montrer certaines tâches comme la gestion des stocks ou le paiement”, explique-t-elle.

Déployée sur 70 mètres carrés dans l’enceinte du lycée, la boutique s’est construite progressivement, grâce aux acquisitions de présentoirs, étagères, table d’encaissement faites au fil des années. Les enseignants ont ainsi obtenu une cinquantaine de produits grâce à des partenaires. “C’est un équipement fédérateur pour tout notre établissement. Les élèves de tous les niveaux et de toutes les formations peuvent l’utiliser. En salle des profs, nous encourageons nos collègues à venir y faire un tour pour jouer les clients. L’année prochaine, nous souhaitons ouvrir à six reprises au public sur des demi-journées. Nous comptons développer d’autres projets par la suite”, explique Julie Brahmi, qui enseigne l’économie, la gestion et la vente.

Travailler sur l’image de la voie professionnelle

Pour les élèves et leurs enseignants, ces exercices en situation sont l’occasion de valoriser l’enseignement professionnel. “Au collège, les profs nous encourageaient à faire autre chose, nous disant que c’était pour les nuls. Il y a pourtant des gens qui se destinent à ces métiers. Je trouve d’ailleurs les cours théoriques plus intéressants à suivre ici que lorsque j’étais au collège”, juge Elsa, élève de seconde. Si le magasin n’ouvre pas aussi souvent au public c’est que les élèves suivent un cursus exigeant avec des modules à valider ainsi que des stages. “En trois ans, il faut qu’ils assimilent les exigences de ces métiers pour pouvoir travailler une fois leur diplôme en poche”, poursuit Nathalie Nyobe.

Quid de la concurrence de Maison Paul Bio sur les commerces alentours ? “Nous ne faisons pas de marge sur les produits qui sont vendus et les ouvertures sont peu fréquentes. Les élèves ont exprimé le souhait que les petites marges éventuelles puissent être reversées à des associations”, ajoute Julie Brahmi.