Le préfet de Seine-Maritime vient d’autoriser le stockage, en bordure de Seine et à proximité de Rouen, de près de 400 000 m3 de déchets inertes provenant des travaux du Grand Paris Express. Le projet suscite une forte controverse en Normandie où l’on refuse d’être la “poubelle” de l’Ile-de-France
Il s’agit de stocker, dans une ancienne carrière abandonnée depuis 1992 et située sur la commune de Mauny, 383 500 tonnes de déchets inertes provenant de chantiers d’Ile-de-France. Les déchets seront acheminés par barge sur la Seine, avant d’être transportés par camion jusqu’au site retenu à Mauny, une commune appartenant au Parc naturel régional des Boucles de la Seine et située en lisière de la Métropole de Rouen qu’elle souhaite intégrer.
Début avril, le président de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (PS), ainsi que d’autres élus, avaient adressé un courrier au préfet dans lequel ils exprimaient un “avis défavorable” à un tel projet. Les élus rappelaient également que “le parc naturel des Boucles de la Seine a(vait) rendu un avis similaire”.
“La Normandie n’a pas vocation à être la poubelle du Grand Paris!”
Fin mars, les élus de Normandie Écologie au Conseil régional avaient également dénoncé ce projet, soulignant notamment que “la Normandie n’a(vait) pas vocation à être la poubelle du Grand Paris!”.
Qu’un tel stockage “soit permis au sein de zones naturelles et peuplées montre en plus une négligence scandaleuse des autorités, y compris de la Région” avaient accusé les élus.
“Le déchet inerte est dangereux. Le projet prévoit en plus la possibilité d’accueillir des déchets polluants, contenant des phosphates ou des sulfates comme ceux retrouvés (…) dans d’autres stockages de déchets qui émanent du Grand Paris”, fait valoir également Nathalie Haubert, présidente de l’association “Les Pieds dans l’eau”.
Les “120 camions par jour, qui vont amener les déchets depuis le quai sur la Seine jusqu’à la carrière vont traverser la totalité de notre village rural de 600 habitants, en passant à 50 m d’une école, entre les maisons. Nous craignons la dispersion de polluants (…) Il y a une menace pour les deux exploitations bio situées sur notre commune. Il y aura aussi beaucoup de nuisances sonores”, souligne Mme Haubert, annonçant “des recours en justice”.
Le projet était en discussion depuis plusieurs années.
Lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.