L’homme de 32 ans qui a été condamné hier à 15 ans de réclusion criminelle s’était disputé en février 2020 avec un automobiliste pour une place dans une file d’attente à une station de lavage des Lilas (Seine-Saint-Denis).
La peine a été conforme aux réquisitions de l’avocat général mais les faits ont été requalifiés en “violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort“. Aous Trabelsi comparaissait depuis lundi devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis pour “meurtre“.
“Le coup porté ne peut pas être considéré comme accidentel“, avait estimé l’avocat général Ludovic Lestel dans ses réquisitions. “Il a enfoncé totalement le couteau, dans une zone sensible. La victime n’a rien vu venir“, avait-il poursuivi.
Le 11 février 2020, Aous Trabelsi entre en conflit avec Amadou Bah, un chauffeur de VTC de 35 ans au sujet de leur positionnement dans la file d’attente d’une station de lavage des Lilas.
Entre les deux hommes le ton monte, des coups sont échangés. Ils sont séparés une première fois par des témoins.
Une seconde altercation éclate lorsque Aous Trabelsi retourne vers Amadou Bah. Ce dernier l’agrippe à la gorge, Aous Trabelsi sort un petit couteau et poignarde le chauffeur au niveau de l’abdomen. La victime titube et décède en quelques minutes. L’auteur du coup fatal prend la fuite en trombe.
Volonté de “dissuader”
M. Trabelsi “n’avait pas l’intention de tuer“, a défendu dans sa plaidoirie son avocate Léa Fiorentino, soulignant le “sentiment de persécution” ressenti par son client et qu’il n’avait “pas la volonté de cibler” l’abdomen.
Mardi, l’accusé avait dit avoir sorti son couteau pensant “que ça allait le dissuader“. “C’est la violence gratuite dans ce qu’elle a de plus tragique et stupide“, a déploré Camille Radot, conseil de la famille d’Amadou Bah. “Monsieur Bah était à ça du bonheur complet et Monsieur Trabelsi l’en a privé“.
Réfugié politique guinéen arrivé en France en 2010, Amadou Bah a été décrit comme souriant, travailleur et généreux. Il venait d’obtenir les visas pour son épouse et ses deux enfants, après plusieurs années à vivre séparés. La famille devait se retrouver trois semaines après les faits.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer, l’accusé a renouvelé auprès de la quinzaine de proches de la victime sa demande de pardon. “Tous les mots de la terre, ça suffira jamais pour atténuer votre souffrance et votre douleur. Je regretterai toute ma vie ce que je vous ai causé. Moi-même je me pardonne pas“, a déclaré l’homme d’une voix tremblotante.
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