De nouveaux tirs de mortiers d’artifice ont marqué la matinée de mardi à proximité du lycée Joliot-Curie à Nanterre, lieu d’échauffourées depuis la semaine dernière entre lycéens, jeunes de l’extérieur et policiers, et deux jeunes ont été interpellés.
Des lycéens de cet établissement ont entamé le 10 octobre un mouvement de protestation contre la fin du dispositif d’aide aux devoir, le cadre d’application du principe de laïcité, mais aussi en soutien à un enseignant et syndicaliste muté.
Mardi, le mouvement se poursuivait et des tirs de mortiers d’artifice ont eu lieu peu après 10H00, en réponse à deux interpellations de la police qui dispersait un groupe de jeunes portant des capuches et habillés de noir stationnés en face de ce lycée de 1 700 élèves, sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Jusque-là, la situation avait été calme, avec notamment une forte présence des médiateurs de la ville de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Une lycéenne a dit à l’AFP être “choquée” : “C’est n’importe quoi, ils voulaient viser les flics mais ont tiré dans notre direction, on a eu trop peur avec mes amies”.
“On a à faire à quelques ultras (…) qui provoquent les forces de l’ordre”, estime Jean-Pierre Bellier, l’adjoint au maire de Nanterre chargé de l’Action éducative, sur place. “Celles-ci réagissent (…) avec mesure je trouve ce matin, en comparaison avec ce qu’on a vu d’autres fois”.
Le calme était revenu vers midi devant le lycée.
En ce mardi de mobilisation sociale au niveau national, le mouvement de protestation lycéen de Joliot-Curie s’est étendu à d’autres établissements des Hauts-de-Seine. Une source policière a précisé à l’AFP qu’une dizaine de gardes à vue étaient en cours sur l’ensemble du département après des tentatives de blocage dans des villes comme Colombes, Villeneuve-la-Garenne ou Issy-les-Moulineaux.
Lundi, des tirs de mortier avaient éclaté aux abords du lycée Joliot-Curie, ainsi que vers le lycée voisin de Claude Chappe. Cinq mineurs avaient été placés en garde à vue.
Après de premières échauffourées la semaine dernière, seize jeunes ont été placés en garde à vue. Quatre d’entre eux sont convoqués le 1er décembre devant le tribunal pour enfants pour “violences aggravées”.
“Dès les premiers incidents de la semaine dernière, une cellule d’écoute a été mise en place au sein du lycée. Vendredi après-midi, l’ensemble des lycéens a été invité à échanger avec l’équipe de direction”, a indiqué mardi l’académie de Versailles à l’AFP.
Le climat de cet établissement est troublé depuis la mutation fin septembre de Kai T, professeur de mathématiques également cosecrétaire de Sud Éducation 92.
L’arrêté de mutation évoque une activité “en dehors des instances de dialogue social de l’établissement ou de l’exercice normal d’une activité syndicale”, selon plusieurs syndicats enseignants.
Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye avait évoqué le 15 octobre “un lycée qui a un certain nombre de dysfonctionnements depuis longtemps”.
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