Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi soir devant la mairie d’Aubervilliers pour rendre hommage à Elsa-Marie et sa fille de deux ans, Sihem, poignardées à mort par le père début janvier.
“Il nous faut mieux permettre aux femmes de révéler les violences qu’elles subissent, mieux former les professionnels et que chaque citoyen soit attentif à ces femmes qui subissent des violences”, a déclaré Ernestine Ronai, pionnière dans la lutte contre les féminicides et responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes.
“Les violences systémiques appellent à la mobilisation de tous”, a affirmé la maire UDI de la ville Karine Franclet, promettant l’annonce prochaine de mesures à ce sujet.
Parmi les personnes rassemblées, Christine Garnier, retraitée de 71 ans, a tenu à être présente, dans la lignée de ses années de militantisme pour les droits des femmes. “Vu mon âge je pensais que les choses s’apaiseraient mais il n’y a pas de progrès”, a-t-elle déploré.
Le conjoint d’Elsa-Marie et père de Sihem a été incarcéré à la suite de sa mise en examen pour “meurtre par concubin”, “meurtre sur mineure de 15 ans” et “tentative de meurtre”.
Nous étions nombreuses et nombreux ce soir à #Aubervilliers pour rendre hommage à Elsa Marie. Encore un féminicide! Doublé d’un infanticide et d’une tentative de sororicide! Mieux protéger, c’est possible! #SSD pic.twitter.com/k9ykK8w1ro
— Zaïnaba SAID ANZUM (@zainabSaidAnzum) January 20, 2022
Âgé de 29 ans, il a reconnu les faits mais ne les explique pas, avait précisé le parquet au moment de sa mise en examen.
La mère de 29 ans et sa fillette de deux ans et demi ont été tuées dans la nuit du 7 au 8 janvier dans un appartement du centre-ville d’Aubervilliers, selon le parquet de Bobigny.
La sœur du mis en cause, âgée de 20 ans, avait été blessée à l’arme blanche avant de sauter par la fenêtre de l’appartement, situé au deuxième étage, pour échapper à son frère. Grièvement blessée, elle avait été opérée.
Selon Le Parisien, Elsa-Marie était enceinte de plusieurs mois et les coups de couteau ont principalement été portés sur son ventre.
L’homme avait déjà été condamné à plusieurs reprises par la justice ces dix dernières années. Mais “en l’état, il n’a pas été retrouvé de plaintes à son encontre pour des faits de violences conjugales”, selon la même source.
Selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur, 102 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2020. Elles étaient 146 en 2019.
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