Pour ses 400 ans, Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, s’offre l’exposition inaugurale de la Bibliothèque nationale de France (BnF) rénovée et s’invite également à l’opéra, au Palais Garnier, à l’occasion de deux expositions à Paris.
Du côté de la BnF Richelieu, l’expo “Molière, le jeu du vrai et du faux” présente un ensemble exceptionnel de manuscrits, archives, éditions originales, costumes, maquettes de décors et autres objets qui sont à découvrir. Le cadre se prête particulièrement bien. “On peut imaginer que Molière ait vu la galerie Mansart, construite de son vivant. C’est une possibilité, même si rien ne la prouve”, explique l’un des deux commissaires d’exposition, Joël Huthwohl.
Ce qui est sûr, c’est que le dramaturge, reconnu à son époque comme un comédien qui transportait les foules, a porté un bonnet du personnage d’Argan (“Le Malade imaginaire”) qui est exposé. Le registre de la compagnie de Molière tenu par son bras droit La Grange, source irremplaçable pour les historiens, est également présenté.
L’exposition fait aussi la part belle à l’héritage d’un auteur chéri à toutes les époques. “Toutes l’ont acclimaté et ont continué à le célébrer. Et en 1922 par exemple, l’intégralité de ces pièces sont jouées à Paris en l’espace de trois semaines”, comme le montre une affiche géante d’il y a 100 ans, souligne l’autre commissaire d’exposition, Agathe Sanjuan.
On voit que les régimes monarchiques louaient en lui le protégé de Louis XIV, tandis que d’autres ont voulu en faire un éternel subversif, moquant les travers des grands de ce monde, notamment les riches. Ainsi parmi les souvenirs ressortis des placards, une tournée de la Comédie-française en URSS en 1954, en pleine Guerre froide.
Entre tous les grands noms de l’histoire du théâtre, comme Louis Jouvet ou Jean Vilar, l’interprétation de “L’Avare” par Louis de Funès n’est pas oubliée.
“De Funès, immensément populaire lui aussi, est peut-être l’acteur qui s’est le plus approché de Molière sur scène, car les témoignages d’époque rapportent qu’il faisait rire en étant grimaçant, très expressif”, indique Joël Huthwohl.
A l’opéra du Palais Garnier, c’est la présence de la musique et de la danse dans l’œuvre de Molière qui est explorée. “Les deux arts y sont indissociables : presque la moitié de ses pièces sont mêlées d’intermèdes musicaux et dansés, au point de participer à la naissance de l’opéra français dans les années 1670. Grâce aux collections de la BnF, de l’Opéra national de Paris et de la Comédie-Française, l’exposition explore les conditions de l’émergence de la comédie-ballet, et la place du genre dans les représentations de Molière au fil du temps”, explique le dossier de présentation de l’exposition.
Du vrai et du faux, du 27 septembre 2022 au 15 janvier 2023 à la BnF
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Molière en musiques, du 27 septembre 2022 au 14 janvier 2023 au palais Garnier
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