Pas de problème majeur de poste non pourvu dans ce collège de Seine-Saint-Denis. Pourtant, les élèves ont déjà raté un jour de classe ce lundi. En cause, un chantier inachevé qui a conduit la direction de l’établissement à décaler la reprise des cours à mardi matin.
“C’est le bazar, je n’ai jamais vu ça. On a dû renvoyer tous les élèves chez eux“, explique dépitée une enseignante. Des mégots et des vis jonchaient encore la cour lundi matin, des extincteurs et des radiateurs étaient posés à même le sol dans un couloir accessible aux élèves, sans compter des fils électriques dénudés…
Clémence, professeure d’anglais, n’en finit pas de lister les “problèmes” qui ont conduit la principale du collège à maintenir le collège fermé ce lundi. “On n’a même pas eu à exercer notre droit de retrait“, souligne-t-elle.
Une rentrée en plein chantier
Comme dans une dizaine d’autres établissements, le département de la Seine-Saint-Denis a profité de la pause estivale pour rénover le collège Marcelin Berthelot à Montreuil. Au programme, le désamiantage et la reprise de quatre salles de science, ainsi que la rénovation des sanitaires et des vestiaires du gymnase.
Mais, dès la journée de pré-rentrée, mercredi 31 août, enseignants et parents élus découvrent que les travaux sont loin d’être achevées. “Il avait des gravats un peu partout dans la cour, du matériel restait entreposé et les toilettes ont été laissées dans un état déplorable“, décrit Clémence. “Un élève de l’école primaire [dont la cour est contiguë à celle du collège] s’est même blessé avec quelque chose qui trainait.”
L’enseignante déplore aussi qu’alors que “deux salles au moins devaient être opérationnelles pour la rentrée, les quatre étaient encore travaux [sur les 18 que compte l’établissement], ce qui a encore plus compliqué la préparation des emplois du temps.”
Malgré ces conditions, les élèves ont été accueillis jeudi et vendredi comme d’habitude pour des temps d’intégration. “Nous avons bien sûr demandé au département que tout soit nettoyé et que le chantier soit sécurisé. On nous a dit lundi matin que tout serait fait pour la reprise des cours.”
Manque de suivi
Sauf que lundi matin, beaucoup de points restaient à régler, poussant la principale du collège à renoncer à l’ouverture de l’établissement. “On s’était donné rendez-vous à 7h30 pour faire une visite de chantier, indique Bénédicte, une représentante des parents d’élève. Mais l’architecte n’était pas. Quand il est arrivé à 8h15, il a dit qu’il manquait une heure de travaux et que les cours pourraient commencer à 10h00.“
Le hic est que les grilles de l’établissement avaient déjà ouvert. Les élèves ont donc été accueilli dans la cour. “Chaque professeur principal a dû appeler les parents pour leur demander l’autorisation de les laisser retourner chez eux, explique Clémence. Certains étaient mécontents et demandaient ce qui se passait, si on faisait grève. Mais ce n’est pas de notre responsabilité si les conditions de sécurité ne sont pas réunies.“
Pour Bénédicte, “ce chantier est très mal organisé. On dirait que les entreprises n’ont pas de suivi et qu’il y a un manque d’attention. Or, il s’agit d’un collège. Le public qu’il accueille est quand même particulier.”
A la demande des parents et des enseignants, Belaïde Bedreddine, vice-président du département en charge de l’écologie urbaine et membre du conseil d’administration du collège, a fait le déplacement lundi en fin d’après-midi pour participer à une réunion du comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). “Je comprends tout à fait le mécontentement suscité par la situation, indique-t-il, concédant que le chantier n’est pas totalement terminé. On a mis la pression sur l’entreprise. Le nécessaire a maintenant été fait pour que tout soit nettoyé et que le chantier soit rendu inaccessible.”
L’élu déplore “des travaux qui ont pris du retard mais note que cela reste une exception parmi les dizaines de chantiers entrepris durant l’été dans les collèges du département.” Il évoque aussi un manque de main d’œuvre dans le secteur du bâtiment.
Alors que la rentrée s’est faite ce mardi, les travaux vont se poursuivre: deux salles de science seront livrées fin septembre et les deux autres à la Toussaint. Clémence, elle, reste méfiante: “ils s’engagent maintenant à faire en trois semaines ce qui devait être fait cet été“, souffle-t-elle. Restera le chantier de l’ascenseur qui permettra de rendre accessible l’établissement aux personnes à mobilité réduite.
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