Le projet de nouveau quartier de Bercy-Charenton, coupure urbaine entre Paris 12 et Charenton-le-Pont, comprendra un parc et sera deux fois moins dense qu’initialement prévu, sans immeuble de grande hauteur, a annoncé jeudi le premier adjoint socialiste Emmanuel Grégoire.
Les travaux de ce serpent de mer parisien, dont les premières études remontent au milieu des années 2000 sous le précédent maire Bertrand Delanoë, doivent désormais débuter “au mieux” en 2025 pour livraisons entre 2028 et 2030, a indiqué M. Grégoire lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville.
Il n’y a aura aucun bâtiment de plus de 50 m de haut et la surface totale construite diminuera de moitié, passant de 500 000 m2 à 230 000 m2, notamment en raison de la création d’un parc d’au moins 3 hectares au cœur du futur quartier, a annoncé le bras droit de la maire PS Anne Hidalgo.
Des immeubles devaient à l’origine être construits à l’emplacement de ce parc, sur un triangle de pleine terre situé au milieu de faisceaux ferroviaires.
Juste à côté, une ancienne gare de marchandises aujourd’hui désaffectée sera elle finalement conservée dans un esprit de “préservation totale de l’héritage ferroviaire”, a souligné M. Grégoire.
Résultat, le projet ne prévoit plus que d’accueillir 3 500 habitants au lieu des 9 000 prévus en 2018, a indiqué M. Grégoire, même si 2 200 de plus pourraient être à terme logés dans des bureaux réversibles.
Le projet vise à désenclaver non seulement la zone coincée entre les rails menant aux gares de Lyon et Bercy, la petite ceinture désaffectée, le périphérique et la Seine, mais aussi la commune voisine de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), via le prolongement de la rue Baron Le Roy qui sera surélevée pour franchir les boulevards des Maréchaux.
Avec cette refonte, Bercy-Charenton “devrait coûter moins cher” à la Ville, avec 150 millions de déficit au lieu de 200 millions dans le projet d’origine, qui “imposait trop de lourdes contraintes”, a souligné M. Grégoire, rappelant que l’aménageur de la Ville, la Semapa, doit racheter les terrains à la SNCF pour ensuite les revendre.
Le compromis trouvé entre socialistes, Verts et communistes, les trois composantes de la majorité d’Anne Hidalgo, est très favorable aux écologistes. Présente lors de la conférence, Emmanuelle Pierre-Marie, la maire EELV du XIIe arrondissement, s’est félicitée de “l’absence d’immeuble de très grande hauteur” qui a “permis de trouver des consensus”.
“C’est une concession du groupe communiste, sinon il n’y avait rien”, a réagi auprès de l’AFP Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef des élus communistes parisiens et élu du XIIe.
“Si le projet ne sort pas, on n’aura rien fait du mandat”, a ajouté l’élu PCF en insistant sur le respect de “l’équilibre” trouvé pour les “logements et équipements publics”, dont une future piscine “très attendue” dans un arrondissement qui n’en compte que deux pour 140 000 habitants.
“L’abandon des immeubles de grandes hauteurs de 180 mètres de haut est une avancée indéniable” mais “les immeubles prévus atteignent tout de même 50 mètres et sont très concentrés, ce qui préfigure de véritables ilots de chaleur urbain”, a réagi de son côté Valérie Montandon, opposante LR de l’arrondissement.
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De l’autre côté du périphérique, le projet Charenton-Bercy, pendant en Val-de-Marne du projet parisien, prévoit pour sa part une tour de grande hauteur, qui elle n’est pas remise en question.
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