Partie du quinzième arrondissement de Paris, la grève des ripeurs de Pizzorno Environnement, un des délégataires propreté de la ville de Paris et de plusieurs communes du Val-de-Marne, dont l’un des centres se trouve à Vitry-sur-Seine, commence à s’étendre.
“En théorie, nous travaillons sur une amplitude horaire de 8h45 quatre jours par semaine. Mais ils ont enlevé un camion benne par jour et c’est donc aux équipes de se répartir le travail en plus. Le rythme n’est pas tenable, la charge de travail est alourdie“, explique Jean-Pierre Lascary, le délégué syndical de la CGT sur le site de Vitry-sur-Seine.
Accidents du travail
Le syndicat explique que les journées peuvent désormais allers jusqu’à 12h voire 13h car il faut attendre pour décharger à cause du faible nombre de bennes. “C’est intenable et les accidents de travail explosent dans l’entreprise”, dénonce le syndicat qui a appelé à la grève depuis lundi pour réclamer plus de moyens et des meilleurs salaires. “Il y a eu 22 accident de travail depuis le début de l’année chez Pizzorno Vitry-sur-Seine. 10% des effectifs en ont été victimes, c’est quand même un indicateur marquant que quelque chose ne va pas!” chiffre Valentin Soen, le secrétaire générale de l’union locale CGT de Vitry-sur-Seine.
Une grève qui s’étend progressivement
Les ripeurs n’ont pas bloqué l’accès au site de Vitry et laissent quelques collègues non-grévistes sortir les camions. Un huissier était du reste présent sur le site pour contrôler le libre passage. “Ils préfèrent payer l’huissier que de nous augmenter”, glisse un salarié. Les syndicalistes aussi ont eu recours aux services d’un huissier dans le quinzième arrondissement à Paris, où a commencé la grève des ripeurs, au départ uniquement l’après-midi.
“Des intérimaires font le travail que nous ne faisons pas. Ils sont mandatés par d’autres sociétés. Ainsi, ils brisent la grève. Nous allons les poursuivre par rapport à cela. Nous craignons également que Pizzorno ne fasse venir des conducteurs de camion de la vingtaine d’autres centres en France”, appréhende Abdelkader Mekhti, délégué central CGT pour tout le groupe.
Ce jeudi matin, la grève s’est étendue aux équipes matinales qui effectuent elles des ramassages dans plusieurs communes du Grand-Orly Seine Bièvre (Arcueil, Cachan, Fresnes, Gentilly, Le Kremlin-Bicêtre, L’Haÿ-les-Roses, Villejuif, Chevilly-Larue et Rungis).
Des horaires qui ne passent pas
Au-delà des moyens, les salariés sont e colère contre la nouvelle organisation horaire. “Avant, nous partions tous ensemble à la même heure. Maintenant, il y a des départs échelonnés sur des heures différentes. La charge de travail est importante et l’amplitude horaire fixée au départ ne suffit pas à effectuer tout le travail. Si nous arrivons à l’âge de la retraite, nous avons sept ans d’espérance de vie en moins que la moyenne”, ajoute Valentin Soen, qui estime le taux de grévistes vitriots à 90%.
Pour l’instant, les représentants des salariés considèrent que la direction n’est pas prête à négocier et sont décidés à mener le bras de fer dans la durée. Ce jeudi, plusieurs syndicats de la CGT (unions locales de Vitry-sur-Seine, de Champigny-sur-Marne, de Choisy-le-Roi, de la RATP Thiais, d’Ikea) sont venus alimenter la caisse de grève et témoigner leur soutien.
Contacté, le groupe Pizzorno a réservé ses réponses à un feu vert de ses donneurs d’ordre. La ville de Paris n’a pas encore réagi. Grand-Orly Seine Bièvre, pris au dépourvu ce jeudi matin, a informé ses usagers de la perturbation des ramassages. “Nous voulons laisser une chance aux négociations d’aboutir et ne communiquerons pas davantage à ce stade, mais il est clair que l’on ne peut pas avoir rendu hommage aux premiers de cordée et ne pas être sensibles à leurs conditions de travail”, explique-t-on au cabinet de la présidence du Grand Orly Seine Bièvre.
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