Sept élus CGT de Tui France sont convoqués le 13 septembre par la police pour répondre de débordements survenus à Nanterre en janvier 2021 lors d’un rassemblement devant l’administration du travail, en marge du plan social du voyagiste, a indiqué l’un deux mardi.
Les représentants du personnel, qui encourent une mise en examen et un procès devant le tribunal correctionnel, seront “entendus en qualité de mis en cause (…) pour des faits de diffamation et injure publique envers fonctionnaire”, précise la convocation de la direction de la police judiciaire, obtenue par l’AFP.
“C’était un rassemblement pacifique, nous étions une petite cinquantaine, a assuré Lazare Razkallah”, secrétaire CGT du comité social et économique (CSE), qui fait partie des personnes convoquées. “La police est arrivée mais l’officier des RG qui nous suit habituellement a dit que tout se passait bien et la police est repartie”.
Lors de ce rassemblement, des salariés issus de la CGT et de Sud notamment, mécontents de l’homologation du PSE de Tui par l’administration, avaient pénétré dans le siège de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Direccte) des Hauts-de-Seine avant d’échanger avec l’une de ses représentante.
Le député LFI Eric Coquerel, qui arborait son écharpe tricolore, était également présent.
“Ce qui est reproché, c’est, à l’un, des propos grivois, à un autre, d’avoir crié +vendu+ et à deux autres d’avoir simplement brandi des pancartes de la CGT”, a précisé une source proche des salariés. “C’est du délit d’opinion. C’était bon enfant, sans violence”.
Le plan de sauvegarde de l’emploi a abouti à la suppression de 587 des 904 emplois de Tui France.
“Je suis fier d’avoir défendu les salariés et, s’il fallait le refaire, je le referai. Je n’ai rien personnellement contre cet agent mais l’administration n’a pas fait son boulot”, a ajouté M. Razkallah.
Les représentants du personnel, qui entendent “dénoncer la répression anti-syndicale” selon M. Razkallah, prévoient un nouveau rassemblement le 13 septembre devant la direction de la police judiciaire, lors des convocations, pour soutenir les élus auditionnés.
Le plan de sauvegarde de l’emploi a été annulé au printemps 2021 par la cour administrative d’appel de Versailles, le voyagiste saisissant ensuite le Conseil d’Etat pour faire invalider cette décision.
A la suite de l’annulation de ce PSE, “environ 300 salariés ont engagé une procédure prudhommale (pour obtenir des dommages et intérêts, ndlr) dont les audiences n’auront pas lieu avant mai 2024”, a rappelé l’un des avocats des plaignants, toujours dans l’attente de la décision du Conseil d’Etat.
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