Urbanisation de la frange péri-urbaine, poussée de Créteil comme un champignon, progression de population à Vitry-sur-Seine et diminution à Saint-Maur-des-Fossés, dépopulation puis repopulation autour de l’aéroport d’Orly… retour sur l’évolution de la population du Val-de-Marne depuis presque sa création et dernières tendances en 12 cartes à l’occasion de la publication des chiffres 2022.
1 407 124 habitants en Val-de-Marne au 1er janvier 2022
Au 1er janvier 2022, la population officiellement en vigueur en Val-de-Marne est établie à 1 407 124 habitants, passant le cap des 1,4 million d’habitants pour la première fois. Elle s’établissait à 1 396 913 habitants en 2021. Le département est légèrement moins peuplé que ses deux voisins de petite couronne avec 1,62 million d’hab dans les Hauts-de-Seine et 1,64 million d’hab en Seine-Saint-Denis. Paris reste en tête des départements d’Ile-de-France avec 2,2 millions même si sa population continue de décroître.
Quels chiffres ? Les chiffres de la population légale 2019 ont été publiés par l’Insee (Institut national de la statistique) le 29 décembre 2021, établissant les populations municipales officielles de 2022. A noter, pour avertissement avant de lire les cartes et tableaux de chiffres, que les recensements, organisés depuis 2014 par échantillonnage sur quatre ans et redressés avec les données de logements, donnent lieu à une marge d’erreur qui va de plusieurs pourcents dans les petites communes à 0,02% au niveau national. A noter aussi que le recensement 2021 n’a pas eu lieu en raison de la crise sanitaire et que la population municipale 2022 a donc été calculée par projection.
Source des données : Insee
Visualisation avec Tableau public (cliquer sur les cartes pour visualiser les chiffres)
Une progression de 3% en 5 ans
En cinq ans, la population du Val-de-Marne a progressé de 3,08%, un rythme proche de la Seine-et-Marne (3,15%), moins soutenu que la Seine-Saint-Denis (4,7%) mais plus que les Hauts-de-Seine (1,66%). Pendant ce temps, Paris se dépeuple inexorablement, avec une diminution de près de 2,5% en 5 ans.
Un quart d’habitants en plus depuis 1968
Depuis 1968, le Val-de-Marne a augmenté sa population de 25%, ce qui représente un quart d’habitants en plus, contre 31% en Seine-Saint-Denis et 11% dans les Hauts-de-Seine. C’est la Seine-et-Marne, département le plus étendu de la grande couronne et à l’époque très rural, qui a cru le plus, passant de600 000 à 1,4 million d’habitants aujourd’hui, ce qui reste en deçà des trois départements de grande couronne de l’ouest parisien qui représentent ensemble près de 4 millions d’habitants.
Vitry-sur-Seine et Créteil en tête
Vitry-sur-Seine, qui a dépassé Créteil depuis plusieurs années, reste la première ville du département en se rapprochant chaque année des 100 000 habitants. La commune a passé cette année le cap des 95 000 (95 510 exactement) et augmenté sa population de 4,74% en 5 ans. Une tendance qui devrait se poursuivre avec les grands projets urbains autour des Ardoines et des deux futures gares du Grand Paris Express. Juste derrière, Créteil, est comptabilisée à 93 246 habitants par l’Insee, en progression de 2,42% sur 5 ans. La ville préfecture connaît un nouveau round de développement urbain autour de l’Echat qui accueillera aussi une gare de la 15 Sud. Derrière ces deux communes (en marron sur la carte), suivent Champigny-sur-Marne (77 000) et Saint-Maur-des-Fossés (75 000), en orange sur la carte, assez stables sur 5 ans. En 5ème position, Ivry-sur-Seine (63 748 hab) connaît aussi une progression importante (+ 6,61% en 5 ans) avec des grands projets notamment en bord de Seine à Ivry Confluences.
Villecresnes en tête des progressions sur 1 an
Avec une progression de 6% d’une année sur l’autre et de 22% sur 5 ans, Villecresnes confirme l’engouement dont elle fait l’objet depuis plusieurs années. Lire explications sur ce sujet.
Suivent Bry-sur-Marne (+3,6% sur 1 an et 6% sur 5 ans) et Nogent-sur-Marne (+3,4% sur 1 an et 8,8% sur 5 ans) alors qu’entre les deux, Le Perreux-sur-Marne (-0,61% sur 1 an et -0,39% sur 5 ans) reste à l’étal. “La population d’une ville n’est jamais acquise et stabilisée, commente le maire de Nogent, Jacques J-p Martin (LR). Tout l’enjeu est d’anticiper suffisamment pour adapter les services et équipements, en tenant compte aussi des tranches d’âge. A Nogent, nous sommes par exemple passés en quelques années de 18% de jeunes de moins de 20 ans à 23%. La population des plus de 60 ans fluctue également. Pour cela, nous avons nos propres méthodes et panel de ratios. A 15% près, nous pouvons évaluer les besoins sur trois ans, notamment sur les places en crèche ou en équipement sportif, et les prévoir. Avec le stadium Christian Maudry, nous avons par exemple pris un peu d’avance.”
“Tous les dix ans, il faudrait faire un vrai recensement de façon précise”
L’élu regrette toutefois de ne plus disposer d’un vrai recensement de toute la population à un instant T comme cela était le cas avant 2014. Depuis en effet, le recensement s’effectue par échantillon chaque année (sauf en 2021 en raison de la crise sanitaire) et la population est ensuite projetée en fonction du nombre de logements. “Cette technique basée sur des statistiques dynamiques donne des tendances plutôt qu’une population précise, et ce n’est pas toujours au profit des collectivités car leur dotation de l’Etat est calculée en fonction du nombre d’habitants et l’on peut parfois perdre un montant non négligeable. Je considère que, tous les dix ans, il faudrait faire un vrai recensement de façon précise.”
Quelques changements dans le classement 2022
Par rapport au classement 2021, Nogent-sur-Marne repasse devant Le Perreux-sur-Marne, Thiais double Cachan et Charenton-le-Pont, Chevilly-Larue passe devant Le Plessis-Trévise et Bonneuil-sur-Marne devance Chennevières-sur-Marne.
Plateau briard dynamique et urbanisation autour de l’aéroport d’Orly
Si Villecresnes est championne de la progression sur 5 ans avec 22%, la verdure du plateau briard attire aussi à Santeny (+10%), Mandres-les-Roses et encore Périgny-sur-Yerres. L’ensemble du pôle d’Orly connaît aussi une belle dynamique de population avec pas mal de projets urbains pour requalifier des morceaux de ville. Alors qu’Orly a perdu des habitants depuis les années 1960, la ville, même si elle n’a pas encore rattrapé son niveau de 1968, date à laquelle elle comptait près d’un cinquième d’habitants en plus, a repris son développement avec une progression de 9% sur 5 ans. Villeneuve-le-Roi progresse aussi de 9,10% et Ablon-sur-Seine de 7,4%.Choisy-le-Roi, qui compte plusieurs zac, progresse aussi de plus de 6% ainsi que Thiais qui a de gros projets sur la zone Senia et poursuit son développement sur les axes RD7 et RD305, tout en “sanctuarisant d’autres quartiers en refusant les regroupements de parcelles”, explique son maire LR Richard Dell’Agnola. Aux portes de Paris, à noter aussi la progression de Gentilly qui augmente de 15% en 5 ans.
Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine accueillent le plus de nouveaux habitants
En valeur absolue, les deux communes qui ont accueilli le plus d’habitants depuis cinq ans sont Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine, environ 4 000 chacune, avec leurs grands projets le long de la Seine.
Problème de thermomètre à Villejuif
A contrario, Villejuif semble perdre plus de 2500 habitants sur 5 ans. Une “énigme” pour le maire PCF Pierre Garzon, qui qualifie ces chiffres de “contre-intuitifs” alors “qu’il y a 70 chantiers de promotion dans la commune dont plusieurs achevés” et que la ville est en pleine dynamique avec ses deux futures gares du Grand Paris Express. “Nous sommes l’une des villes qui ont ouvert le plus de classes à la rentrée!” rappelle l’édile.
Des chiffres étonnants que l’élu explique par les nouvelles modalités de recensement par échantillon et extrapolation. “Lors du dernier recensement, il y a eu un énorme taux d’erreur avec près de 35% de portes non ouvertes. Le problème est que ces erreurs plombent les chiffres pendant plusieurs année et ont des conséquences importantes sur la dotation de l’Etat attribuée en fonction du nombre d’habitants”, déplore le maire qui a mis les bouchées doubles pour le recensement partiel de cette année en doublant le nombre d’agents de la commune mis à disposition.
Limeil-Brévannes championne sur 10 ans
Sur une période de dix ans, la palme de la progression en pourcentage revient à Limeil-Brévannes qui a connu beaucoup de chantiers et vu des nouveaux quartiers entiers pousser comme les Temps durables et ses 1250 logements.
Fontenay-sous-Bois: la maîtrise du foncier après les années zup
En remontant à 1982, toutes les villes du département ont progressé en population sauf Saint-Maur-des-Fossés et Fontenay-sous-Bois. Si la diminution de population de la presqu’île saint-maurienne se mesure depuis 1968, la situation est très différente à Fontenay qui a connu une très forte augmentation dans les années 1960 lorsque ses plaines maraîchères ont été déclarées zones d’urbanisation prioritaire (zup) donnant lieu aux grands ensembles de Val-de-Fontenay et leurs 7000 logements (à noter que 12 000 étaient initialement prévus par l’Etat). Lire à ce sujet : Fontenay-sous-Bois : de la bataille de la Zup à la métropole du Grand Paris. Passée de 35 000 habitants en 1954 à 50 000 à l’aube des années 1980, la ville s’est depuis attelée à modérer les ardeurs des promoteurs. “L’évolution des chiffres de la population montrent que notre PLU est bien adapté, estime le maire FG Jean-Philippe Gautrais. Nous ne sommes pas trompés en avançant que la ville ne dépasserait pas les 56 000 habitants à l’horizon 2030. Il s’agit non pas de surdensifier mais de faire de la couture urbaine. Ces chiffres traduisent aussi les cycles de la population avec actuellement un rajeunissement à l’ouest et un vieillissement à l’est de la ville.”
Urbanisation de la frange péri-urbaine
Si l’on remonte encore un peu, jusqu’en 1968, c’est à dire au tout débuts du département du Val-de-Marne, on constate l’urbanisation de la frange périurbaine, à cheval entre petite et grande couronne, témoignant du tournant des années 1960 lorsque les villages se sont transformés en bourgs puis en petites villes.
Une tendance que l’on retrouve à l’échelle de l’Ile-de-France
Créteil : la ville nouvelle des années 1960
En valeur absolue, c’est en à dire en nombre de nouveaux habitants, c’est Créteil qui reste largement en tête depuis 1968. La ville, qui ne comptait que 13 800 habitants en 1954, double en première fois pour passer à 30 654 en 1962 puis augmente à 44 049 en 1968, date à laquelle elle devient la ville préfecture du tout jeune Val-de-Marne. Depuis cette date, elle a encore plus que doublé pour s’établir à 93 246 et devrait encore s’urbaniser avec la mutation du quartier de l’Echat.
cette analyse ”MACRO” est instructive elle doit etre complétée par une analyse micro ou territoriale.
chaque commune – territoire est smart avec ses particularités mais interdépendante de son environnement
des questions demeurent :
mobilité urbaine
pyramide des ages ( vieillissement de la population )
gentrification ( catégories professionnelles )
gestion des finances locales
autres
petit détour pour le logement social :
le modèle économique du logement social empeche de vendre
les logements sociaux avant 50 ans pour des raisons économiques, fiscales, comptables, autres.
Mais le changement de modèle économique du logement social rend difficile la construction des nouveaux logements sociaux : augmentation de :
couts de construction
prix du foncier
reforme de la taxe d’habitation
autres…..
vendre un logement social est difficile parfois :
le placement des logements sociaux sur la commune est périphérique
la mixité sociale n’est pas une évidence
surtout depuis 1997, il y a une hausse des prix de l’immobilier supérieur
a la hausse des salaires des acquéreurs qui doivent s’endetter pour 25 ans
pour un tiers du revenu de l’acquéreur.
nous sommes en 2022, les logements sociaux vendables doivent etre construit depuis 50 ans, en ( 2022 – 50 ) 1972 ils sont pas forcement en bon état
ces ventes permettront d avoir de la trésorerie pour construire des nouveaux logements
pas forcement des hlm
mais cette idée de vendre des logements sociaux risque de choquer idéologiquement et de rencontrer des freins culturels et sociaux
cependant, il y a des annonces dans la presse.
allons nous connaitre un exode rural inversé ?
En effet aprés l’exode rural vers les villes symbolisé par le film elle court elle court la banlieue
le télétravail
l’évolution des métiers
les prix de l’immobilier
l’importance du choix de la voiture
le maintien du reve americain ( une maison avec un garage )
autres….
ces facteurs ne doivent pas etre sous estimés
par exemple pour le departement 77.
malgré ou grace la métropole du grand paris
l’extension agrandissement de paris sous napoléon trois semble inspirer
les ”chefs de projets” de la métropole du grand paris ( 75 92 93 94 )
le culte de l’immeuble et le zonage sont dominants dans l’invariant des décideurs
mais l’usager – citoyen risque de choisir un autre mode de vie surtout
avec les nouvelles technologies de la communication.
il faudra du temps pour connaitre l’évolution des flux les comportements les manières des usagers de s’approprier les territoires.
Un grand merci pour cet article très intéressant. J’attire juste l’attention de son auteur sur le fait que la méthodologie de l’INSEE exclut la possibilité de calculer l’évolution de la population entre deux millésimes (2018 – 2019 ici), l’évolution des populations municipales ne pouvant se faire que par période complète de 5 ans
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