Patrick Poivre d’Arvor a été entendu en audition libre en juillet dans le cadre d’une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles où au moins sept femmes ont témoigné, a appris mardi l’AFP de sources judiciaire et proche du dossier.
L’ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, qui conteste ces accusations et dont les avocats n’étaient pas joignables dans l’immédiat, est visé par deux enquêtes à Nanterre (Hauts-de-Seine).
La première, menée par le parquet, a été ouverte à la suite de deux plaintes en décembre 2021, l’une pour viol 1985 et l’autre pour agression sexuelle en 2013. Ces faits apparaissent prescrits.
Entre décembre et cet été, au moins sept femmes, âgées d’une vingtaine à une soixantaine d’années avaient témoigné dans le cadre de cette enquête, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Au moins trois d’entre elles ont porté plainte.
Patrick Poivre d’Arvor a été interrogé par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) en juillet, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Mercredi, le journal Libération a publié les témoignages de trois écrivaines dénonçant des viols et s’interrogeant sur la complaisance, à leurs yeux, du monde de l’édition à l’égard de l’ex-journaliste.
Parmi elles, Bénédicte Martin dénonce une agression sexuelle en novembre 2003 quand elle avait 24 ans et Anne Cauquil-Gleizes un viol en 1985 quand elle en avait 16.
Une seconde enquête est en cours à Nanterre, confiée à un juge d’instruction et portant sur les accusations de viols de l’écrivaine Florence Porcel.
Florence Porcel, aujourd’hui âgée de 39 ans, est la première femme à avoir porté plainte en février 2021. Elle accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.
Une enquête préliminaire s’en était suivie et avait recueilli le témoignage de 22 autres femmes pour viols, agressions sexuelles et/ou harcèlement sexuel. L’enquête avait été classée sans suite en juin 2021, majoritairement pour prescription.
Florence Porcel avait alors de nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête confiée à des juges d’instruction.
Fin juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a étendu le champ de ces investigations aux faits apparaissant prescrits, en rappelant que l’abandon des poursuites n’était pas inéluctable et que le point de départ de la période pendant laquelle la justice peut enquêter pouvait, dans certains cas, être reporté.
C’est notamment le cas si les enquêteurs déterminent que les faits incriminés se sont répétés en une série.
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