Société | | 30/03/2022
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Présidentielle 2022 : paroles d’électeurs #1 à l’hôpital Mondor de Créteil

Présidentielle 2022 : paroles d’électeurs #1 à l’hôpital Mondor de Créteil © AF

Le premier tour de la présidentielle 2022 se tiendra dimanche 10 avril. Les électeurs sont-ils prêts à voter ? La rédaction de Citoyens.com part à leur rencontre. Première étape à l’hôpital Henri Mondor de Créteil.

 “Je n’ai jamais voté” Carrure imposante et voix grave, Guillaume, la quarantaine, n’a que faire de l’élection présidentielle à venir. “Avant, je m’y intéressais même si je ne votais pas. Mais il y a une dizaine d’années, j’ai complétement décroché, c’est une mascarade. C’est malheureux ce que je dis, alors qu’on devrait tous s’y intéresser”, lâche le manipulateur radio. Le soignant a pourtant des revendications. Il est par exemple remonté contre la hausse prix de l’immobilier. “Je gagne plutôt bien ma vie mais il va falloir que je quitte la capitale”, dénonce-t-il. Mais aucune personnalité politique ne va changer les choses, à ses yeux. Son collègue Lionel, en poste depuis dix ans dans l’hôpital, n’est guère plus enthousiaste. Le père de famille confie ne jamais s’être réellement intéressé à l’élection présidentielle. “Je n’arrive pas à les différencier, en dehors des extrêmes et des candidats les plus médiatisés que j’identifie clairement. Je trouve qu’ils sont déconnectés de la réalité.”

“A une dizaine de jours de l’élection, c’est grave que je ne sache pas pour qui voter!

En pause cigarette sur le parking, une aide-soignante compte bien aller voter pour exprimer sa colère. “J’habite en Seine-et-Marne et je peux vous dire que je ressens bien l’augmentation du carburant lors de mes trajets pour venir travailler à Créteil. Le Ségur (ndlr, la revalorisation de 183 euros par mois en vigueur depuis octobre) passe dans mon essence. Et encore, ça ne couvre pas la totalité!” La jeune femme, mère de deux enfants, ne sait en revanche pas quel bulletin elle glissera dans l’urne. “A une dizaine de jours de l’élection, c’est grave que je ne sache pas pour qui voter! Je suis perdue. Je ne vois ni Macron, ni Zemmour à la tête du pays, ça c’est sûr. Le vote blanc n’est pas pris en compte c’est un paradoxe quand on sait que les chiffres de l’abstention sont pris très au sérieux”, regrette-t-elle. 

Sa collègue, qui a toujours travaillé à Henri Mondor, a son idée mais témoigne qu’elle votera par défaut. “C’est chiant de voter contre un candidat et non pour un candidat. Mais je voterai au plus près de ce qui me touche”, assure-t-elle. Et de préciser qu’elle s’efforce de lire les programmes, surtout en matière d’éducation.

En plein déjeuner près du food-truck, Benjamin, qui se présente comme un “logisti-soin” regrette que les candidats ne s’intéressent pas aux hôpitaux, “Quand on les voit arriver, c’est qu’ils ont besoin de nous”, s’agace-t-il. Originaire de Limeil-Brévannes, le jeune homme de 27 ans ira néanmoins voter et met en avant ses préoccupations environnementales, inquiet de l’impact des hôpitaux en la matière. “Au niveau de l’écologie on y est pas du tout, on ne doit pas être bien loin du bâtiment! Les candidats devraient aborder ce sujet.  Toutes nos commandes se font en Chine et on doit attendre plusieurs semaines avant d’être livré. A cela s’ajoute le matériel entreposé dans les locaux et qui attend d’être renvoyé en Chine pour être réparé, c’est incroyable de se dire qu’en France il n’y a personne de compétent pour cela! Sans compter l’empreinte carbone pour l’envoi et la réception des commandes”, détaille le logisticien.

“Parfois, on a envie de prendre un virage à 180 degré pour voir ce que ça peut donner”

Ancienne gendarme de la brigade territoriale, devenue aide-soignante il y a cinq ans dans le cadre d’une reconversion professionnelle, Juliette confie avoir “voté Marine Le Pen” il y a quelques années. Parce que “parfois, on a envie de prendre un virage à 180 degré pour voir ce que ça peut donner”, se justifie-t-elle. Depuis, elle est revenue sur ce choix et voudrait plutôt voter blanc, regrettant que ce vote ne soit pas “considéré”. Elle, c’est la vaccination obligatoire qui lui reste en travers la gorge. “Le vaccin n’est pas le souci, c’est le fait de nous l’avoir imposé qui pose un problème. Nous étions nous-mêmes sous tension au sein de l’hôpital, pendant la crise sanitaire. Quand on bossait 60 heures par semaine, on se motivait les uns les autres pour ne pas lâcher. L’obligation du vaccin a ajouté de la tension et une forme de scission entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre.”

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