Le parquet de Nanterre a requis lundi cinq ans d’emprisonnement, dont trois assortis d’un sursis probatoire, à l’encontre de l’ancien patron des restaurants Chez Clément, jugé en correctionnelle pour quinze infractions financières.
La procureure a également demandé d’interdire à Stanislas Dewynter, aujourd’hui cadre de 42 ans, de gérer toute société, après la faillite des restaurants Chez Clément.
Le ministère public veut également le contraindre à indemniser la quinzaine de parties civiles, dont une héritière des fromages Boursin.
Stanislas Dewynter est jugé à Nanterre depuis une semaine notamment pour escroquerie, abus de biens sociaux, banqueroute. Par la voix de ses avocats, lundi, il a reconnu “des erreurs” et plaidé coupable d’abus de biens sociaux et de banqueroute. Il conteste en revanche l’infraction d’escroquerie.
Stanislas Dewynter a cru à la viabilité du projet, assure l’un de ses avocats, Me Jean Tamalet, soulignant que son client “a demandé pardon aux créanciers, aux obligataires”. “M. Dewynter est objectivement détruit”, a abondé Me Jean-Baptiste Marre.
En 2012, à 32 ans, à la tête d’une quinzaine de restaurants branchés en région parisienne, M. Dewynter avait voulu acquérir la chaîne de restauration Chez Clément. Pour lever 37 millions d’euros, le chef d’entreprises avait présenté “de fausses informations” et “pris des engagements qu’il savait ne pouvoir tenir” auprès d’investisseurs, selon la procureure.
Mais pour son avocate Aurélie Chazottes, nulle escroquerie: “en réalité”, les créanciers “ont été nuls, ils n’ont pas réussi à lire les comptes” présentés, a-t-elle affirmé.
Le ministère public accuse aussi M. Dewynter d’avoir alimenté un “mode de fonctionnement” de transferts de sommes entre différentes entreprises, au préjudice de plusieurs d’entre elles, notamment au détriment de Chez Clément à hauteur de 15 millions d’euros. M. Dewynter a, lui, expliqué avoir cherché à sauver les entreprises qui plongeaient.
“Les abus de biens sociaux, les banqueroutes, c’est devenu une marque de fabrique” pour M. Dewynter, tance la procureure, qui reproche aussi à l’ex-patron une rémunération personnelle “indue et largement excessive”.
M. Dewynter encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Il a déjà passé trois mois en détention provisoire.
Trois autres prévenus sont jugés, dont un ancien expert-comptable, contre lequel la procureure a requis six mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 15.000 euros pour exercice illégal de sa profession. A l’encontre d’un ancien avocat de M. Dewynter, la magistrate a demandé douze mois d’emprisonnement avec sursis pour abus de confiance et une interdiction d’exercer pendant un an. Tous deux ont plaidé la relaxe.
Enfin, la procureure a requis la dissolution d’une société “créée pour commettre l’infraction de blanchiment et de recel de banqueroute”.
Le jugement doit être rendu le 27 janvier.
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