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Transports | Ile-de-France | 12/07/2022
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Prolongement du métro 1 à Fontenay: une version modifiée soumise à l’Etat

Prolongement du métro 1 à Fontenay: une version modifiée soumise à l’Etat © CD

Alors que le prolongement de la ligne 1 du métro de Vincennes à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Fontenay) en passant par Montreuil est très attendu des habitants mais suscite des inquiétudes sur le plan écologique et économique, Ile-de-France Mobilités a voté hier une version modifiée du projet à l’unanimité, pour tenir compte des réserves. Il revient désormais à l’Etat de confirmer ou enterrer ce projet qui s’inscrit dans le mouvement d’extension des lignes de métro parisien jusqu’au futur métro périphérique Grand Paris Express.

Lors de l’enquête publique, une partie des habitants, regroupés dans le collectif Touche pas à mon bois, avaient tiqué sur la partie chantier en bordure du bois de Vincennes, s’inquiétant de la coupe des arbres qui en résulterait. Le commissaire enquêteur, Jean-Pierre Chaulet avait pour sa part mis en avant les arguments économiques, évoquant notamment la disparition d’une zone d’activité à Neuilly-Plaisance pour faire place à un bâtiment technique, mais aussi et surtout le calcul de rentabilité socio-économique effectué par le SGPI (Secrétariat général public à l’investissement), un service du Premier ministre.

Le déclaration de projet soumise à la préfecture du Val-de-Marne par Ile-de-France Mobilités comporte 7 modifications qui tentent de répondre aux différentes réserves évoquées durant l’enquête publique.

La moitié des modifications concernent le bois de Vincennes.

  • Modification N°1 : déplacement de l’installation de la future base vie du chantier sur l’avenue Fayolle (sur un espace déjà imperméabilisé) pour limiter les impacts sur les espaces végétalisés dans le Bois de Vincennes ;
  • Modification N°2 : réalisation de l’enfouissement du poste de redressement dit OA1, pour limiter l’impact visuel dans le Bois de Vincennes ;
  • Engagement N°1 : étudier l’optimisation des emprises travaux de l’ouvrage d’entonnement pour limiter l’impact sur l’alignement d’arbres de l’avenue de la Dame Blanche ;
  • Engagement N°2 : imposer un cahier de prescriptions strictes aux entreprises pour limiter et réduire les impacts sur la faune et la flore durant les travaux (limitation des périodes de travaux en dehors des périodes de reproduction et d’élevage, pratique d’abattage d’arbres respectueuse de la faune présente, mesures de protection des arbres conservés à proximité des travaux) mais aussi sur les bâtiments riverains concernant le bruit, l’impact visuel et les circulations routières ;
  • Engagement N°3 : mettre en œuvre une stratégie de compensation écologique et forestière ambitieuse sur des sites de préférence dans le Bois de Vincennes, en concertation avec les acteurs du site (Ville de Paris, inspection des sites, DRIAAF).

Les autres modifications concernent la préservation de la zone d’activité à Neuilly Plaisance, mais aussi d’autres questions environnementales comme la prise en compte des fragilités géotechniques et hydrogéologiques du terrain.

S’agissant de la Zone d’activités Fontaine du Vaisseau :

  • Engagement N°4 : mettre en œuvre une stratégie concertée d’accompagnement individualisé des entreprises en lien avec la Ville de Neuilly-Plaisance permettant de viser le maintien des activités sur le territoire et d’accompagner la réinstallation d’une zone d’activité après la réalisation des travaux nécessaires au prolongement de la ligne 1 ;

S’agissant des stations Les Rigollots et Grand Pêchers :

  • Engagement N°5 : limiter les emprises au strict besoin de réalisation des ouvrages de génie civil des stations du prolongement de la ligne 1. L’aménagement en surface sera défini en concertation avec les villes ;

S’agissant des problématiques géotechniques et hydrogéologiques :

  • Engagement N°6 : approfondir les études selon les normes en vigueur dans la perspective du dossier d’autorisation environnementale unique qui sera soumis à enquête publique ;

S’agissant des impacts sonores en phase chantier :

  • Engagement N°7 :  mettre en place des mesures exemplaires visant à réduire les bruits à la source et leur diffusion pour minimiser les impacts sur les habitations et les établissements de santé riverains ainsi qu’un système de contrôle et de surveillance en continu pendant les travaux

La différence d’analyse entre le SGPI et IDFM reste à arbitrer

Reste la raison principale qui a motivé l’avis défavorable du commissaire enquêteur : le calcul de rentabilité socio-économique effectué par le SGPI. Une évaluation basée sur des postulats jugés non réalistes par Ile-de-France Mobilités, car partant du principe que tous les véhicules seront décarbonés d’ici 2050. Pour l’autorité régionale des transports, cette décarbonation ne vas pas de soi et passe par un recours accru aux transports en commun.

La balle est désormais dans le camp de l’Etat, avec un changement de décor notable au sein du gouvernement depuis les conclusions de l’enquête publique puisque la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne, a été présidente de la RATP et connaît donc particulièrement les enjeux des transports publics en Ile-de-France.

Pour rappel du contexte, lire : Prolongement du métro 1 à Fontenay-sous-Bois: Île-de-France Mobilités repart à l’attaque

En attendant, les élus qui ont voté la déclaration de projet à l’unanimité se sont réjouis de cette nouvelle étape.

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