Alors que le prolongement de la ligne 1 du métro de Vincennes à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Fontenay) en passant par Montreuil est très attendu des habitants mais suscite des inquiétudes sur le plan écologique et économique, Ile-de-France Mobilités a voté hier une version modifiée du projet à l’unanimité, pour tenir compte des réserves. Il revient désormais à l’Etat de confirmer ou enterrer ce projet qui s’inscrit dans le mouvement d’extension des lignes de métro parisien jusqu’au futur métro périphérique Grand Paris Express.
Lors de l’enquête publique, une partie des habitants, regroupés dans le collectif Touche pas à mon bois, avaient tiqué sur la partie chantier en bordure du bois de Vincennes, s’inquiétant de la coupe des arbres qui en résulterait. Le commissaire enquêteur, Jean-Pierre Chaulet avait pour sa part mis en avant les arguments économiques, évoquant notamment la disparition d’une zone d’activité à Neuilly-Plaisance pour faire place à un bâtiment technique, mais aussi et surtout le calcul de rentabilité socio-économique effectué par le SGPI (Secrétariat général public à l’investissement), un service du Premier ministre.
Le déclaration de projet soumise à la préfecture du Val-de-Marne par Ile-de-France Mobilités comporte 7 modifications qui tentent de répondre aux différentes réserves évoquées durant l’enquête publique.
La moitié des modifications concernent le bois de Vincennes.
- Modification N°1 : déplacement de l’installation de la future base vie du chantier sur l’avenue Fayolle (sur un espace déjà imperméabilisé) pour limiter les impacts sur les espaces végétalisés dans le Bois de Vincennes ;
- Modification N°2 : réalisation de l’enfouissement du poste de redressement dit OA1, pour limiter l’impact visuel dans le Bois de Vincennes ;
- Engagement N°1 : étudier l’optimisation des emprises travaux de l’ouvrage d’entonnement pour limiter l’impact sur l’alignement d’arbres de l’avenue de la Dame Blanche ;
- Engagement N°2 : imposer un cahier de prescriptions strictes aux entreprises pour limiter et réduire les impacts sur la faune et la flore durant les travaux (limitation des périodes de travaux en dehors des périodes de reproduction et d’élevage, pratique d’abattage d’arbres respectueuse de la faune présente, mesures de protection des arbres conservés à proximité des travaux) mais aussi sur les bâtiments riverains concernant le bruit, l’impact visuel et les circulations routières ;
- Engagement N°3 : mettre en œuvre une stratégie de compensation écologique et forestière ambitieuse sur des sites de préférence dans le Bois de Vincennes, en concertation avec les acteurs du site (Ville de Paris, inspection des sites, DRIAAF).
Les autres modifications concernent la préservation de la zone d’activité à Neuilly Plaisance, mais aussi d’autres questions environnementales comme la prise en compte des fragilités géotechniques et hydrogéologiques du terrain.
S’agissant de la Zone d’activités Fontaine du Vaisseau :
- Engagement N°4 : mettre en œuvre une stratégie concertée d’accompagnement individualisé des entreprises en lien avec la Ville de Neuilly-Plaisance permettant de viser le maintien des activités sur le territoire et d’accompagner la réinstallation d’une zone d’activité après la réalisation des travaux nécessaires au prolongement de la ligne 1 ;
S’agissant des stations Les Rigollots et Grand Pêchers :
- Engagement N°5 : limiter les emprises au strict besoin de réalisation des ouvrages de génie civil des stations du prolongement de la ligne 1. L’aménagement en surface sera défini en concertation avec les villes ;
S’agissant des problématiques géotechniques et hydrogéologiques :
- Engagement N°6 : approfondir les études selon les normes en vigueur dans la perspective du dossier d’autorisation environnementale unique qui sera soumis à enquête publique ;
S’agissant des impacts sonores en phase chantier :
- Engagement N°7 : mettre en place des mesures exemplaires visant à réduire les bruits à la source et leur diffusion pour minimiser les impacts sur les habitations et les établissements de santé riverains ainsi qu’un système de contrôle et de surveillance en continu pendant les travaux.
La différence d’analyse entre le SGPI et IDFM reste à arbitrer
Reste la raison principale qui a motivé l’avis défavorable du commissaire enquêteur : le calcul de rentabilité socio-économique effectué par le SGPI. Une évaluation basée sur des postulats jugés non réalistes par Ile-de-France Mobilités, car partant du principe que tous les véhicules seront décarbonés d’ici 2050. Pour l’autorité régionale des transports, cette décarbonation ne vas pas de soi et passe par un recours accru aux transports en commun.
La balle est désormais dans le camp de l’Etat, avec un changement de décor notable au sein du gouvernement depuis les conclusions de l’enquête publique puisque la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne, a été présidente de la RATP et connaît donc particulièrement les enjeux des transports publics en Ile-de-France.
Pour rappel du contexte, lire : Prolongement du métro 1 à Fontenay-sous-Bois: Île-de-France Mobilités repart à l’attaque
En attendant, les élus qui ont voté la déclaration de projet à l’unanimité se sont réjouis de cette nouvelle étape.
Je me réjouis du vote unanime des administrateurs en CA @IDFmobilites ce matin ✅ Cette approbation et les engagements #IDFM répondent totalement au vœu adopté le 27/06 par @valdemarne_94 en soutien au projet de prolongement de la @Ligne1_RATP https://t.co/PqHCUDg7c8
— Olivier Capitanio (@Ocapitanio94) July 12, 2022
#Métro1 | Le Conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités a adopté à l’unanimité la demande de déclaration d’utilité publique pour le prolongement à l’est de la ligne 1 du métro parisien. pic.twitter.com/gAaoRlsjcF
— Jean-Philippe Gautrais (@JPGautrais) July 12, 2022
Bravo !
L’avis du commissaire enquêteur était suffisamment trouble pour que les élus, de TOUS BORDS POLITIQUES reprennent la main et réaffirment qu’en démocratie ce sont eux qui décident et pas une commission quelle qu’elle soit.
Ils ont réaffirmé où se trouvait l’intérêt général et ont dégonflé le tsunami de fakes news qui avait submergé l’enquête publique.
Les enquêtes publiques ont justement été créées à cause d’élus qui s’arrogeaient le droit de faire ce que bon leur semblait, et bien souvent n’importe quoi …
Une ligne métro coute cher. Les élus qui comptent, et qui décident vraiment, sont ceux qui vont la payer.
A ce propos, une mairie comme Fontenay sous Bois s’est d’abord précipitée pour s’attribuer le mérite des lignes prévues, mais ensuite refusait de contribuer à la dépense (se prétendre responsable sans payer ? enfumage) et pour finir se met à donner des ordres tous azimuts ! Il faut relire “Le coche et la mouche”, fable de La Fontaine.
Le principal financeur des projets de transports en Ile-de-France, c’est Ile-de-France Mobilités, c’est-à-dire la Région.
Or, c’est le Conseil Régional puis le Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités qui viennent de décider A L’UNANIMITE de la poursuite du projet.
Pour votre information, sont représentés dans le Conseil d’administration d’IdFM des élus issus des formation suivantes :
– LFI,
– PCF,
-EELV,
– PS,
– MODEM (majorité présidentielle),
– LR (dont la présidente),
– RN.
C’est à dire tout l’éventail politique francilien.
Le coût au kilomètre de ce projet est similaire à celui du prolongement de la ligne 11 à Rosny-Bois-Perrier qui bénéficiera aux habitants des Lilas, de Noisy-le-Sec, de Montreuil et de Rosny-sous-Bois dès sa mise en service fin 2023.
Il est aussi similaire à celui du prolongement de la ligne 14 à l’aéroport d’Orly qui entera en service en juin 2024.
Il faut arrêter de croire aux discours des potentats locaux. Il ya une demande de prolongement pour chaque ligne de Métro.
Ce projet ne sert pas à grand chose vu la desserte du secteur.
Il faut mettre l’argent sur les RER, et les TC en Seine et Marne qui porte le développement de la Région.
D’où viennent donc les salariés ? Ils viennent des lieux d’habitation, vers les lieux de travail. La ligne RER A (Est-Ouest) est millionnaire en usagers, et La Défense est un noeud de réseau transport.
A propos de Produit intérieur brut (PIB) : les sièges sociaux des (grandes) entreprises sont sans doute concentrés à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
Au fait, en quoi un siège social est-il productif ? Mis à part la concentration des salaires les plus élevés. Mais qui décide de la productivité par site ?
Pour une entreprise ayant ailleurs plusieurs sites (de production notamment) comment est réparti le PIB entre ses établissements ?
La moitié du PIB de la région Ile de France est portée par la ville monde Paris et le département des Hauts de Seine donc au centre et à l’ouest de la Région. Et en troisième c’est le département des Yvelines toujours à l’ouest. Le 77 qui porte l’activité économique de la Région ni plus ni moins que le 94, le 93, le 91 ou le 95.
Malheureusement pour la Seine-et-Marne et ses habitants, le CD n’est pas vraiment actif en matière de transports en commun.
Ils se satisfait de la promesse de la gare du Mesnil Amelot (900 habitants !) de la future ligne 17 du Grand Paros Express pour dire que la Seine-et-Marne sera reliée à ce futur réseau.
Si on raisonne à moyen terme : les énergies fossiles ne sont pas inépuisables et si on les consomme entièrement les dégâts environnementaux seront énormes. De plus quelles que soient les progrès faits pour recycler les voitures électriques (dont les batteries), leur construction et leur recyclage pourra difficilement se faire sans émission de carbone. De plus en termes d’énergie consommée, rien n’égale la sobriété du rail.
Les politiques de tous bords savent que l’avenir n’est plus au tout automobile.
Est-ce le cas de la population francilienne ? Elle est confrontée à un bashing systématique de la presse à l’encontre des transports en commun et en parallèle à une publicité outrageuse pour les SUV (électriques ou thermiques).
L’avis de la commission d’enquête publique, qui intègre la fin des moteurs thermiques en 2050 tout comme le mauvais prétexte de la suppression de quelques arbres dans le bois de Vincennes pour certains “pseudo-écologistes” me semblent traduire une résistance au changement qui signifie : “touchez pas à mon auto” (si il n’y a pas de transport en commun compétitif, elle reste indispensable). Je pense qu’il faudrait lancer une vaste campagne de communication à destination de la population mettant en exergue les énormes avantages du réseau de transports en commun francilien (C’est déjà objectivement l’un des meilleurs du monde mais qui le dit ?). Si, dans l’imaginaire collectif, la voiture devient un mode de transport ringard du passé et la transports en commun l’avenir des déplacements, les projets avanceront beaucoup plus facilement.
La densification de ^la première couronne est une hérésie. Pourquoi mettre des transports collectifs coûteux dans une zone de déjà bien desservie. Les financements devraient prioritairement réservés à la Seine et Marne largement déficitaire en transports collectifs à la rénovation des RER.
Tout le monde veut un prolongement de ligne de Métro ce n’est pas sérieux. I ne faut pas céder à la démagogie des potentats locaux
L’énergie électrique employée pour un transport en commun, comme pour un véhicule individuel, est propre en fonction du mode de production de cette électricité.
En Allemagne, aux nombreuses centrale à charbon (ou à lignite, plutôt) c’est pas terrible. En Chine, c’est pire je crois.
En France, en laissant de côté la question le nucléaire est-il propre, il a 2 pb : une fiabilité incertaine des unités les plus puissantes, et une dépendance au niveau des rivières pour refroidir. Et si canicule, la rivière baisse …
Le solaire et l’éolien sont certes renouvelables mais intermittents.
Faudra-t-il mettre des priorités entre usagers ?
Vous avez tout dit.
Ceux qui s’opposent à ce projet au prétexte que 79 arbres (sur 144000 dans le Bois de Vincennes) devront être coupés pour être ensuite replantés (à raison de 3 à 5 arbres replanté pour un seul coupé) sont des personnes qui raisonnent à très courte vue.
La vraie prise en compte des enjeux écologiques passe par le développement d’une offre de transport public décarbonée et performante.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.