“Plan sous”, un court-métrage réalisé par des lycéens d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) et destiné à devenir un outil de prévention sur le fléau de la prostitution des mineures a été présenté vendredi au cinéma Le Méliès à Montreuil.
La fiction a été diffusée dans une salle comble de 300 personnes, principalement des professionnels de la protection de l’enfance et des élus, en présence de la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel.
Reprenant les codes de leur génération, à grands renforts d’images verticales et de selfies postés sur les réseaux sociaux, le court-métrage suit trois jeunes lycéennes. Avant d’aller en soirée, l’une d’elles se voit offrir, par l’intermédiaire d’une amie, un sac à main de la part d’un certain “Steeve”.
Lors de la fête, Steeve lui fait des sous-entendus: “Je te fais visiter? tu vas aimer les chambres“. Après avoir refusé et s’être éloignée, elle comprend que des jeunes femmes se prostituent à l’étage. Elle quitte la maison, ses deux amies restent. Le lendemain, au réveil, celles-ci découvrent qu’une vidéo intime d’elles circule. L’actrice Camille Cottin y joue une enseignante.
Outil de prévention et de débat
Ces douze minutes, sans scène explicite, abordent la prostitution des mineures, le consentement et le cyberharcèlement. L’ambition est d’en faire un outil de prévention et de débat diffusé par des professionnels dans les lycées et foyers de jeunes.
L’origine du projet remonte à 2020 lors d’un cours d’accompagnement personnalisé mené par Elise Boscherel-Deniz, enseignante d’histoire-géographie au lycée Louise Michel d’Epinay-sur-Seine avec des élèves de Terminale, dont six sont les acteurs principaux du court-métrage.
“On a voulu traiter cette question parce qu’autour de nous, certaines personnes subissent cette chose et même nous parfois on reçoit des “Plan sous” sur Snap. C’est grave“, a expliqué Khayna Diatezulua, l’une des actrices.
Entre 7 000 et 10 000 victimes mineures
Les “Plan sous” désignent des annonces partagées sur les réseaux sociaux pour se faire rapidement de l’argent avec des petits boulots, derrière lesquelles se cachent parfois des proxénètes.
Des professionnels du cinéma et l’association Je suis l’autre ont intégré le projet pour en faire un court-métrage soigné.
Jacques Hamon, délégué régional Ile-de-France de l’association Mouvement du Nid, a rappelé lors d’une table-ronde les profils des jeunes filles victimes de ce proxénétisme: en rupture familiale, très souvent déscolarisées, ayant subi des violences sexuelles au sein de leur famille ou en dehors et originaires de tous les territoires, pas forcément de banlieue.
Les professionnels ont constaté ces dernières années une hausse du nombre de victimes mineures, qui seraient actuellement entre 7 000 et 10 000.
Tres belle
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