Plusieurs associations et syndicats ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Montreuil contre le projet de campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord, prévu pour 2028 à Saint-Ouen. Ils réclament l’annulation de l’arrêté préfectoral qui le déclare d’utilité publique.
Les requérants, SUD Santé Solidaires AP-HP, le collectif Inter-Hôpitaux, le Collectif Inter-Urgences, le collectif de riverains “Pas ça, pas là, pas comme ça!” et des représentants des usagers ont demandé d’annuler l’arrêté du 14 mars du préfet de Seine-Saint-Denis Jacques Witkowski, d’après le recours déposé vendredi et consulté par l’AFP.
Trois réserves des commissaires enquêteurs
Ils estiment que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) “n’a pas apporté de réponse satisfaisante aux trois réserves” émises par les commissaires enquêteurs dans leur avis.
Ces réserves portent sur “la capacité d’accueil de l’hôpital“, “les conditions d’accès pour les véhicules d’urgence” et “la présence d’un service de maternité dans l’hôpital“.
“Celles-ci devront être impérativement levées, faute de quoi l’avis de la commission deviendrait défavorable” précisait leur rapport.
D’une capacité de 900 lits, le futur hôpital Grand Paris-Nord remplacera les actuels hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon à Clichy (Hauts-de-Seine) et abritera également des activités d’enseignement et de recherche.
Le nouveau ministre de la santé attendu sur le sujet
Porté par l’AP-HP et l’Université de Paris pour un coût estimé à 1,3 milliard d’euros, le campus est prévu pour 2028 et sera installé sur le site de l’ancienne usine PSA de Saint-Ouen.
“Comment considérer d’utilité publique un projet qui conduira à la disparition de centaines de lits par rapport à l’offre actuelle?“, s’insurge Olivier Milleron, cardiologue à Bichat et membre du collectif Inter-Hôpitaux. “Comment considérer d’utilité publique un projet qui prévoit une diminution de 10 000 passages/an aux urgences (sur 120 000 actuellement au total à Bichat et Beaujon) alors que son territoire a une trajectoire démographique en forte croissance? Comment considérer d’utilité publique un projet qui conduira à diminuer de moitié le nombre de lits du service de maternité dans le département le plus jeune de France?” détaille-t-il dans un communiqué.
Les opposants appellent “le nouveau ministre de la Santé à prendre position rapidement sur ce dossier emblématique et prouver que sauver l’hôpital public devient enfin une priorité du gouvernement“.
Sollicité par l’AFP, les maîtres d’ouvrage Université de Paris et l’AP-HP n’étaient pas en mesure de faire de commentaire “sans connaître le contenu exact” du recours.
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