Le conseil départemental a voté jeudi 14 avril la création du pass sport 5ème. A partir de la rentrée scolaire 2022, chaque élève de 5ème pourra bénéficier d’un chèque de 100 euros pour s’inscrire dans une association ou un club sportif de la Seine-Saint-Denis.
Cette nouvelle aide à l’inscription à une activité sportive concernera les quelque 19 000 collégiens de 5ème scolarisés et domiciliés en Seine-Saint-Denis. L’inscription en club s’effectuant entre l’été et l’autonome, la plateforme d’inscription au dispositif Pass Sport 5ème ouvrira à l’été et se clôturera le 10 décembre 2022.
Chèque sans condition de ressources
Dans la pratique, ce chèque de 100 euros sera universel. “Une même somme pour toutes et tous, sans conditions d’accès, pas d’avance d’argent. Un dispositif stable dans le temps et facile à utiliser“, résume Zaïnaba Said Anzum, conseillère départementale déléguée aux sports.
Cette somme sera fractionnable, par exemple, entre une licence dans une association sportive scolaire ou dans un des 1 800 clubs partenaires du département.
Elle sera allouée selon un dispositif similaire au “chèque réussite” créé en 2015. Sous la forme d’une aide de 200 euros, celui-ci a été mis en place par le département pour les élèves de 6ème. La formule papier sera néanmoins conservé en plus de la plateforme numérique.
Inciter à la pratique sportive
“Après le coup de pousse au matériel pédagogique à l’entrée en 6ème, la deuxième rentrée au collège deviendra le moment pour s’inscrire dans un activité physique“, détaille Zaïnaba Said Anzum.
Son objectif, explique-t-elle, est “d’accroitre la pratique sportive à un âge, 12 ans, où les habitudes des inscrits dans les clubs doivent encore être confortées.” Elle part du constat que la crise sanitaire a fait baisser le nombre de licenciés, notamment chez les jeunes âgés de 11 à 16 ans. Entre les saisons 2019-2020 et 2020-2021, leur nombre a diminué de 10% pour le football, 42% pour le judo et 22% pour la gymnastique, indique ainsi le département. Sur la même période, le nombre de licenciés au sein de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) a quant à lui chuté de 22%, soit de 20 000 à 16 000 collégiens.
Autre objectif affiché, favoriser la pratique sportive des jeunes filles.
Exclusion des collèges privés sous contrat
Si l’opposition a voté la délibération, Philippe Dallier (LR) a regretté que le dispositif ne concerne que les collégiens du secteur public, y voyant une posture idéologique. “Vous choisissez d’exclure les collégiens qui sont scolarisés dans le privé sous contrat d’association avec l’Etat. C’est une position que nous n’arrivons pas à comprendre.”
Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental, a rappelé que Hervé Chevreau, ancien conseiller départemental (DVD) et maire d’Epinay-sur-Seine, avait contesté en justice ce même critère d’allocation pour le chèque réussite en 2015. “Les tribunaux nous ont donné raison tout simplement parce que tout ce qui ne relève pas de l’accompagnement obligatoire fait partie des dispositions facultatives“, ajoutant: “Nos collèges publics sont parfois décriés dans le département (…). Pour les aides facultatives, nous voulons les réserver (…) Nous nous croyons que les enfants de la République doivent grandir ensemble et réussir ensemble, c’est le meilleur moyen d’assurer la cohésion de notre société.”
Le chef de file du groupe Les Républicains et divers droite a aussi pointé le manque d’équipements sportifs pour accueillir l’augmentation voulue des pratiquants, ainsi que le risque de voir les tarifs des cotisations des clubs s’envoler.
De son côté, Karine Franclet (UDI) a déploré que le dispositif ne soit pas étendu aux autres classes d’âge. “On a constaté un arrêt de la pratique sportive à partir de la 5ème“, justifie Zaïnaba Said Anzum. “On voudrait allouer un pass’sport pour les autres classes d’âges, mais c’est compliqué au niveau du budget,” renchérit-elle.
Stéphane Troussel a mis en avant que l’objectif principal est d’atteindre le taux de recours le plus élevé comme c’est le cas désormais pour le chèque-réussite qui est passé de 50% lors de la première année en 2015 à 80-95% aujourd’hui.
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