Société | Ile-de-France | 14/09/2022
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Square du crack dans l’Est parisien : le nouveau préfet de police montre les muscles

Square du crack dans l’Est parisien : le nouveau préfet de police montre les muscles © Charles Henry

C’est l’un des premiers défis à son agenda. Nommé fin juillet préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a communiqué ce mardi sur une nouvelle opération de police au square qui concentre les usagers du crack, porte de la Villette, en attendant un nouveau plan de lutte qui doit être présenté ce mois-ci.

“Depuis mon arrivée, et singulièrement depuis le 4 août, j’ai souhaité accentuer le volet répressif sur ce lieu”, a déclaré Laurent Nuñez depuis le square Forceval où se trouvaient environ 150 consommateurs de crack qui vivent sous des tentes et abris de fortune. “Il s’agit d’abord d’occuper l’espace public. Je déploie ici en moyenne tous les jours, entre le square et la place Stalingrad, mais aussi Pantin et Aubervilliers, 200 policiers.” Ce mardi dès 13 heures, ce-sont 450 policiers, dont des agents des services de lutte contre l’immigration irrégulière et des CRS, qui ont été déployés pour interpeller un maximum de personnes sur place.

Lire aussi : La feuille de route de Laurent Nuñez à la préfecture de police de Paris

“Ce type d’opération a vocation à se poursuivre, dans la durée”, prévient le nouveau préfet de police, à qui le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé de régler “d’ici un an” la “situation dramatique” du crack à Paris. “Je ne peux pas laisser dire que nous laissons complètement à l’abandon ce quartier, c’est complètement faux”, s’est encore défendu l’ancien secrétaire d’Etat.

113 interpellations

Dans un communiqué diffusé dans la soirée la préfecture de police a donné un bilan de l’opération, faisant état de “113 personnes interpellées dont 70 étrangers en situation irrégulière, les autres pour des délits de droit commun tels que des infractions à la législation sur les stupéfiants (six), des ports d’armes prohibés (six), des fiches de recherche (14), des recels de vol (trois), pour détention de faux documents (trois) ou pour vente à la sauvette (11)”.  Deux personnes ont fait l’objet d’un envoi à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police, a ajouté la PP.

Premier anniversaire de la nouvelle place du crack

Il y a un an, sur décision de la préfecture de police, les consommateurs de crack, qui se concentrent dans le nord-est parisien depuis une trentaine d’années, avaient été déplacés dans ce square du XIXe arrondissement, à l’entrée des communes de Pantin et d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Un déménagement destiné à soulager le quartier du 18e arrondissement où les consommateurs de crack avaient pris leurs habitudes rue Riquet. En début d’année, il a ensuite été envisagé de les déplacer dans un centre qui serait installé sur des emprises SNCF de la zac Bercy Charenton, mais le projet a suscité l’ire des élus de l’est parisien et abandonné. Par ailleurs, le tribunal administratif de Paris a rejeté fin mars mars un recours des mairies de d’Aubervilliers, Pantin et Paris, ainsi que du département de Seine-Saint-Denis qui souhaitaient obliger l’État à proposer un hébergement et un suivi médico-social aux consommateurs de crack.

Contrôles et interpellations

Depuis le 4 août dans ce secteur, 385 interpellations ont été effectuées, selon la préfecture de police, donnant lieu à “250 gardes à vue ayant conduit notamment à 11 mises en détention pour trafic”.

“Près de 8 000 personnes ont été contrôlées et 28 opérations de lutte contre l’immigration ont été diligentées ayant mené à 436 contrôles de situation administrative et la délivrance de 60 OQTF (obligation de quitter le territoire français)”, additionne encore la PP. Concernant le crack, “300 affaires en lien avec” cette drogue “ont été traitées” depuis le début de l’année. “2,3 kg de crack ont été saisis et plus de 160 000 euros d’avoirs criminels ainsi que 14 cuisines (lieux de fabrication des galettes de crack, ndlr) démantelées”.

Nouveau plan de lutte

Un nouveau plan global de lutte contre le crack doit être présenté en septembre. En attendant, les riverains s’impatientent. Ce mardi, plusieurs ont interpellé Laurent Nuñez à la sortie du square, dénonçant le regroupement de ces consommateurs de crack dans un quartier déjà miné par la pauvreté et les trafics de stupéfiants. Le préfet a promis de recevoir les habitants prochainement.

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