“Mélissa avec son papa”, ont scandé un trentaine de manifestants réunis devant le portail du collège Paul Klee à Thiais ce mardi midi. Le consulat de France à Alger refuse d’accorder un visa court séjour au père de cette élève de quatrième, atteinte d’une maladie dégénérative et hospitalisée en soins intensifs.
“J’ai été hospitalisée et je sais ce que c’est que de ne pas avoir ses parents avec soi. C’est angoissant. Ça devrait être normal de la laisser voir son père, d’autant qu’il a fait toutes les démarches pour être en règle“, se désole une camarade de classe de Mélissa dans un mégaphone. Ce mardi midi, plusieurs élèves sont venues manifester leur soutien à leur amie tandis que depuis la grille du collège Paul Klee, leurs camarades reprennent les slogans.
“L’année dernière déjà, nous nous étions mobilisés parce que la maman avait reçu une obligation de quitter le territoire. L’Etat estimait alors que l’Algérie pouvait soigner Mélissa et la scolariser. Or, il n’y a ni l’équivalent en soin, ni en matière de prise en charge éducative là-bas. Ils ont finalement entendu raison. Mais cet été, à la suite d’une opération importante, Mélissa a fait un AVC et est aujourd’hui en soins intensifs à l’hôpital de Garches. Le père, qui travaille en Algérie a fait une demande de visa pour venir lui rendre visite parce que Mélissa est moralement très affectée. On le lui a refusé. Nous demandons à l’administration française de prendre en compte cette situation particulière et revendiquons de l’humanité pour cette famille”, explique Catherine Binaux, coordinatrice de l’ULIS du collège, ces unités qui permettent aux élèves en situation de handicap de poursuivre leur scolarité.
La jeune fille souffre d’une maladie dégénérative qui provoque l’apparition de tumeurs. Suivant leur emplacement, elles doivent être enlevée chirurgicalement et c’est à l’occasion d’une opération de ce type cet été à l’hôpital Necker de Paris que Mélissa a été victime d’un accident vasculaire-cérébral. En soins intensifs, la collégienne en classe de quatrième est consciente mais son état de santé s’est dégradé puisqu’elle souffre d’une paralysie. “Sa maman habite à Villeneuve-le-Roi où elle s’occupe d’un autre enfant. Elle a obtenu cette classe Ulis ici. Mélissa est très bien intégrée dans cet établissement. Des enseignants lui ont envoyé des cartes postales. C’est malheureux d’avoir à se réunir une deuxième fois pour cette famille“, déplore Brunissende Desordons, représente de la FCPE locale.
Victime d’un bras de fer diplomatique Paris-Alger ?
“Nous demandons aux autorités française de faire preuve d’humanité”, plaide Pablo Krasnopolsky, porte-parole du collectif Réseau éducation sans frontière (RESF) du Val-de-Marne, pour qui cette situation kafkaïenne résulte de la politique du gouvernement de limitation des visas délivrés aux ressortissants algériens. “Ils mettent la pression sur le consulat de France à Alger pour maintenir l’interdiction de délivrance. Ce n’est pourtant pas la mer à boire que de faire venir un père pour son enfant malade, il semble que pour Gérald Darmanin, ça le soit. J’ai bon espoir que l’indignation soulevée par cette situation fasse pression sur les autorités”, espère le militant.
Ce mardi, plusieurs élus sont venus apporter leur soutien, à l’instar de la conseillère départementale PCF, Fatiha Aggoune, de la députée LFI Rachel Kéké et encore de la sénatrice PCF Laurence Cohen. Les élues comptent solliciter le consulat de France à Alger pour demander le réexamen de la situation.
Par ailleurs, RESF organisera un nouveau rassemblement le 5 octobre à 15 heures devant la préfecture du Val-de-Marn pour protester contre le manque de guichets dédiés au traitement des droits au séjour, “la fabrique de nouveaux sans-papiers avec des rendez-vous introuvables et des renouvellements refusés“, motive le responsable de RESF 94.
Quels sont les arguments du consulat français pou refuser le visa au père?
Encore une fois pour faire pleurer dans les chaumières, nous avons pas l’intégralité de l’information.
Pourquoi?
Déjà bien que nous soignons l’enfant sur nos subsides.
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