Parmi les sites emblématiques de la capitale, le Trocadéro et la tour Eiffel, qui se répondent de chaque côté du pont d’Iéna, prévoient une mue végétale d’ampleur avant les JO de Paris 2024. Pour l’heure toutefois, la ville n’a pas obtenu le feu vert de l’Etat, inquiet des conséquences sur la circulation automobile.
S’inscrivant dans le projet plus global de métamorphose autour de la Tour Eiffel (100 millions d’euros, 16 000 m2 d’espaces verts supplémentaires), le réaménagement de la place du Trocadéro prévoit sa piétonisation avec une esplanade pour les passants sur la moitié de l’espace et une circulation automobile réorganisée en demi-lune sur le modèle de la place de la Bastille. Ce projet implique une réduction de la place de la voiture de part et d’autre du pont d’Iéna, appelé à devenir “le premier pont végétalisé de Paris“.
Quelle place pour l’automobile ?
C’est bien ce qui inquiète la préfecture de police dont l’ancien patron, Didier Lallement, avait alerté sur les risques de “reports de circulation importants” et “des retenues” qui pourraient gêner l’intervention des secours. Son successeur, Laurent Nuñez, défend les mêmes conclusions. Mi-octobre, il a ainsi maintenu l’avis défavorable au réaménagement des abords de la Tour Eiffel.
“Nous avons désormais un blocage en contentieux administratif (…). Pour la mise en œuvre avant les JO, ça paraît difficile“, se résout l’adjoint à l’urbanisme Emmanuel Grégoire.
Malgré des “relations excellentes” avec son successeur, M. Nuñez, “nous avons clairement un différend” avec le gouvernement qui “a changé d’avis” après avoir “dit oui à toutes les phases” d’instruction, estime l’élu parisien. Fin octobre, la justice administrative avait rejeté la requête en référé de la Ville contre la décision de l’ancien préfet de s’opposer aux travaux.
Un contentieux juridique qui va retarder le projet
La Ville s’est pourvue en cassation “avec peu d’espoir de changer cette décision première“, reconnait Emmanuel Grégoire, pour qui ce blocage autour d’un nouveau projet de réduction de la circulation automobile rappelle le bras de fer finalement remporté en 2018 par Anne Hidalgo pour la piétonnisation des voies sur berge de la rive droite de la Seine. “Il avait fallu deux ans et demi pour sortir de la procédure“, rappelle-t-il.
Début octobre, la mairie avait déjà dû renoncer aux petits bâtiments prévus aux pieds de la Tour Eiffel pour les touristes et les employés, après la polémique suscitée par l’abattage d’arbres qu’impliquaient ces constructions.
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