Justice | | 15/05/2022
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Trois policiers de Créteil au tribunal après avoir rédigé un faux PV

Trois policiers de Créteil au tribunal après avoir rédigé un faux PV © CH

Trois policiers du commissariat de Créteil comparaitront en juin devant le tribunal correctionnel pour avoir écrit un faux procès-verbal après l’interpellation chez lui d’un jeune homme soupçonné de trafic de drogue.

Grâce à la vidéo de l’arrestation filmée par la sœur du jeune homme, “on a la preuve que les PV sont faux, ces faits doivent être portés devant le tribunal”, a confié cette source, ajoutant que “c’est une question de confiance et de loyauté sur lesquelles repose l’enquête”.

Les faits remontent à février 2019. A Créteil, un jeune alors âgé de 20 ans est arrêté à son domicile, soupçonné de trafic de stupéfiants et de rébellion. Le PV qu’un des policiers a rédigé mais que les trois ont signé indique que le jeune homme a été interpellé à l’extérieur alors qu’ils entrent au domicile, sans forcer la porte d’entrée laissée entrouverte.

Lors de l’audience en comparution immédiate, quelques jours après les faits, son avocat présente la vidéo au tribunal et obtient l’annulation de la procédure, les images montrant les fonctionnaires qui entrent dans l’appartement sans y être invités, à plus de 21H00, soit au-delà des heures de perquisitions.

Après l’annulation pour vice de procédure, l’avocat du jeune a déposé une plainte au parquet de Créteil pour violation de domicile.

“Je suis tout à fait conscient que réussir à ce que des policiers soient jugés est assez exceptionnel, ce qui est une satisfaction. Néanmoins ce qui me parait une difficulté c’est que le tribunal correctionnel n’est pas compétent pour statuer car en réalité c’est un crime et non un délit”, confie l’avocat de la victime, Me Yazid Benmeriem.

Les trois gardiens de la paix seront jugés le 9 juin pour “violation de domicile par personne dépositaire de l’autorité publique” et pour “faux en écriture publique”, un délit qui devient un crime quand il est commis par des fonctionnaires de police.

Selon l’avocat, “c’est une contradiction du procureur”. “Je pense que le parquet a fait le choix d’une voie de procédure la moins grave possible, cette correctionnalisation me paraît être un problème”.

Contacté par l’AFP, l’avocat des policiers n’a pas pu être joint dans l’immédiat.

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