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Société | Ile-de-France | 03/12/2022
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Une partie des jeunes migrants du campement d’Ivry-sur-Seine s’installent devant le conseil d’Etat

Une partie des jeunes migrants du campement d’Ivry-sur-Seine s’installent devant le conseil d’Etat © Utopia 56

Alors que 470 jeunes migrants sont désormais installés sous les ponts Mandela d’Ivry-sur-Seine, 200 d’entre eux sont allés poser leur tente devant le conseil d’Etat à Paris ce vendredi.

En attente d’une décision de justice concernant leur âge, ils se sont installés en début d’après-midi, accompagnés des associations Utopia 56, Médecins sans frontières (MSF) ou Médecins du monde, vite encadrés par un dispositif des forces de l’ordre. Une action symbolique pour rendre visibles ces jeunes, revendiquent les associations. 

On en a marre, on ne devrait pas laisser ces jeunes dans la rue. L’Etat se rend complice de la violence qu’elle dénonce“, fustige Yann Manzi, cofondateur d’Utopia 56. 

Cette nuit, il faisait trop froid, ils n’en peuvent plus. Il y a de graves problèmes de santé, (allant) de la gale aux stress post-traumatiques“, abonde Kahina (elle n’a pas souhaité donner son nom), une bénévole de l’association. 

Je ne me sens pas en sécurité dans ce camp et il fait de plus en plus froid“, confie Seiku Kanté, livre de français entre les mains, six mois après son arrivée en France.

Comme une partie des jeunes présents, originaires d’Afrique de l’ouest ou encore d’Afghanistan, il n’a pas été reconnu mineurs non accompagnés (MNA) à ce stade. Beaucoup ont déposé des recours auprès d’un juge pour enfants, dans l’espoir de bénéficier d’une prise en charge par l’aide sociale à l’enfance.

Les associations qui les accompagnent déplorent la zone grise dans laquelle se trouvent ces jeunes migrants, ni mineurs ni majeurs, ce qui complexifie leur prise en charge dans les structures d’hébergement d’urgence pendant les recours judiciaires souvent longs. 

Les conditions de vie sur le camp (à Ivry-sur-Seine) ne sont pas dignes. Près de 470 jeunes doivent partager quatre toilettes, six robinets et seulement douze douches“, dénonce encore Euphrasie Kalolwa, responsable du plaidoyer chez MSF.

Le 9 novembre, la préfecture du Val-de-Marne avait reçu une délégation d’élus et d’associatifs sur le sujet. Un “diagnostic sanitaire et social” est en cours avant une éventuelle mise à l’abri, avait répondu la préfecture.  

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