Education | Val-de-Marne | 28/09/2022
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Val-de-Marne : happening de lycéens mécontents de leur affectation lors du grand oral de la préfète

Val-de-Marne : happening de lycéens mécontents de leur affectation lors du grand oral de la préfète © Fb

Happening lors du grand oral de la préfète du Val-de-Marne ce lundi en séance exceptionnelle du conseil départemental. Quelques élèves, qui n’ont pas obtenu leur affectation dans le lycée de leur choix, juste à côté de chez eux, et ont refusé de faire leur rentrée, ont brandi leur banderole au moment où un élu questionnait la préfète sur leur situation.

Pendant près de deux heures, les adolescents et Mariama, la mère qui les accompagnait, sont restés assis tranquillement sur leur chaise à la tribune réservée au public, laissant la préfète, Sophie Thibault, dérouler la présentation du rapport de l’activité de l’Etat dans le département. C’est lors des questions d’élus, quand le conseiller du canton d’Orly, Daniel Guérin a évoqué leur situation, qu’ils ont brandi leurs messages écrits sur des nappes en papier, manière d’interpeller directement la préfète.

“Nos enfants sont discriminés parce qu’ils viennent du privé”

Au début de l’année, douze élèves du collège Notre Dame du Sacré Cœur à Ablon-sur-Seine, un établissement privé catholique, avaient demandé à être scolarisés en classe de seconde au lycée Georges Brassens de Villeneuve-le-Roi, en raison de sa proximité géographique (7 minutes à pied contre 1 heure en transports) et d’un climat scolaire qu’ils estiment plus serein. Mais leur choix n’est pas validé et ils sont affectés au lycée François Arago de Villeneuve-Saint-Georges. “Ce sont des élèves sages, timides et réservés, ils sont studieux et ont tous eu des mentions au brevet. Nous, parents, faisons tout pour leur donner les meilleures conditions d’étude et on les envoie à des kilomètres de chez eux. Pourquoi devraient-ils faire des trajets d’une heure ? Et puis, ils ont peur d’aller dans ce lycée où des incidents se déroulent régulièrement”, confie la mère de l’un d’eux.

Pas question d’aller à Villeneuve-Saint-Georges

Afin d’éviter le lycée de Villeneuve-Saint-Georges, quatre des élèves s’inscrivent finalement au lycée privé Saint-Charles à Athis-Mons tandis que deux réussissent à obtenir une réaffectation au lycée Brassens et un autre au lycée Guillaume Apollinaire de Thiais. Il reste donc encore cinq élèves affectés à Arago, mais qui refusent de s’y rendre. “Ils étudient grâce à des camarades de Brassens qui font suivre les cours mais la situation est difficile à vivre. Ce que nous trouvons anormal, c’est que nos enfants soient traités défavorablement. Quand l’Education nationale décide des affectations, elle attribue des points aux élèves et ceux qui viennent du privé sont systématiquement lésés. Je l’ai déjà vécu avec ma fille il y a quelques années, la situation était la même. Nous ne lâcherons pas”, lâche la mère d’élève.

Passe d’armes entre élus

“Vous ne vous honorez pas en organisant un mini-happening. Je vous ai connu plus mesuré, a taclé le président du département, Olivier Capitanio à l’intention de Daniel Guérin. La frustration des familles est parfaitement légitime et il est normal de l’exposer. Mais ce n’était pas nécessaire de le faire de cette manière, c’est un manque de courtoisie républicaine. Vous êtes trop au fait, singulièrement quand on a été candidat de la majorité présidentielle à une élection récente, pour remettre en remettre en cause la politique du gouvernement”, s’est agacé l’élu. “J’assume totalement mon engagement politique. Je dénonce une situation locale inacceptable”, a réagi Daniel Guérin.

Je me présente devant vous dans un état d’esprit constructif et j’apprécie mal cette banderole qui ressemble à un piège médiatique pour faire du buzz. Je ne pense pas que ce soit dans cette enceinte que l’on puisse résoudre ces sujets”, a de son côté dénoncé la préfète.

La semaine dernière, Daniel Guérin et les élèves concernés avaient pris part à un sit-in devant la direction départementale des services de l’Education nationale à Créteil. Les familles s’apprêtent désormais à saisir le médiateur de l’Education nationale, ultime recours amiable, et menacent de saisir la justice.

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