Education | Val-de-Marne | 04/02/2022
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Val-de-Marne: la négociation sur la carte scolaire 2022 démarre par un boycott

Val-de-Marne: la négociation sur la carte scolaire 2022 démarre par un boycott © Charles Henry

La négociation sur la carte scolaire 2022-2023 commence ce mois-ci et comme chaque année, elle s’annonce tendue entre la direction académique qui prévoit de fermer certaines classes pour en ouvrir d’autres, en fonction des prévisions d’effectifs, et les syndicats enseignants et parents d’élèves. Ces derniers ont boycotté le premier conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) sur cette rentrée qui devait se réunir ce jeudi.

Dans la foulée, les syndicats CGT, FO, FSU, SUD, UNSA et la fédération de parents d’élèves FCPE ont organisé une conférence de presse pour exposer leurs griefs.

La semaine dernière pourtant, le recteur de l’Académie, Daniel Auverlot, avait annoncé une amélioration du taux d’encadrement avec un ratio professeur par élève passant pour la première fois la barre des 6% en primaire. Sur les trois départements (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), l’Académie a chiffré à 13 200 la diminution des élèves du premier degré et annoncé que, malgré cela, 210 postes de professeurs supplémentaires seraient attribués pour faciliter notamment les dédoublements des grandes sections en réseau d’éducation prioritaire et les décharges de direction.

Lire : Rentrée scolaire en Ile-de-France: moins d’élèves mais plus de profs promet l’académie de Créteil

Dans le détail des quelque 2 500 écoles maternelles et élémentaires de l’académie, les arbitrages restent néanmoins complexes, impliquant çà et là des fermetures de classes en raison des prévisions de diminution d’effectifs.

“Nous espérions autre chose que 160 fermetures de classes au primaire et 1000 heures d’enseignement supprimées dans le secondaire. Les familles ne s’en sortent plus. La continuité pédagogique est toute relative. Il faut nous entendre”, regrette Lionel Barre, co-secrétaire de la FCPE Val-de-Marne.

“Le rectorat anticipe des évaporation d’élèves, sauf qu’ils réapparaîtront autre part. Ils préfèrent partir sur ce principe et ne pas mettre de moyens supplémentaires, surcharger, quitte à ouvrir plus tard des classes et à déstabiliser les établissements. Ils repoussent toujours à plus tard pour tenter de récupérer des marges et poussent les établissements à lutter les uns contre autres pour récupérer des miettes”, estime Alexis Rec, délégué Sud Education 94.

“Ils ont prévu des classes chargées au maximum. Les seuils sont atteints. Les années précédentes, ils prévoyaient des marges qui nous permettaient ensuite de nous adapter et d’inclure les élèves en situation de handicap ou allophones. D’autre part, ils ont décidé d’augmenter les heures supplémentaires afin d’imposer aux enseignants de faire 20 heures au lieu des 18 heurs de cours réglementaires”, pointe Clémence Saugère, déléguée CGT Educ’Action 94.

Au-delà des traditionnels frottements liés à la carte scolaire, les syndicats évoquent aussi une crise sanitaire éprouvante. “Nos collègues sont épuisés et n’en peuvent plus de gérer le sanitaire plutôt que d’enseigner. Il y a eu 46 modifications du protocole depuis le départ. Le virus continue de circuler. L’administration nous a indiqué que pour 1100 professeurs absents, seulement 600 sont remplacés. Nous nous attendions à ce que cette carte scolaire prenne ce contexte en compte. Or, l’annonce de 50 postes est une entourloupe comptable qui n’est pas à la hauteur”, estime Cyrille Micheletta délégué Snuipp-Fsu.

La question des remplaçants, même hors Covid, reste aussi prégnante. “La liste complémentaire de l’académie de Créteil est déjà à sec, l’enveloppe du Val-de-Marne pour le recrutement de contractuels est vide depuis septembre”, relève Samia Ait Elhadj, déléguée Snudi-Fo 94.

Même SE-Unsa, qui ne rejoint pas systématiquement les autres syndicats, s’est joint au mouvement. “Nous avons travaillé dur, en s’appuyant sur les chiffres de l’administration mais la direction académique n’a pris en compte nos observations. Il n’y a aucun dialogue social”, regrette Clément Peyrottes.

“Le CDEN qui était prévu cet après-midi est également une instance de dialogue, rappelle-t-on à la direction académique. Il n’a pu être tenu et nous ne pouvons que le regretter. Le prochain CDEN aura lieu le mardi 8 février.”

Les parents, eux, ont déjà en tête la prochaine action.

“Nous allons organiser un grand rassemblement à Vitry-sur-Seine, ce samedi de 15 heures à 17 heures : la Chandeleur de l’éducation nationale, annonce Lionel Barre. Ils font sauter les classes, nous ferons sauter les crêpes!”

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