Après une semaine de tension pour s’approvisionner en carburant dans les stations-service du Val-de-Marne, la préfecture a pris un arrêté pour réserver un accès prioritaire aux véhicules de secours. L’arrêté interdit par ailleurs de remplir des contenants transportables de type jerrican ou bidons. En parallèle, les services intervenant d’urgence se sont organisés.
Approvisionnement d’essence limité à un plein de réservoir, interdiction des jerricans et accès prioritaire aux véhicules sérigraphiés des services de police (nationale et municipales), de secours, de santé ainsi que des véhicules d’astreinte des grands opérateurs réseaux d’énergie et de la direction des routes d’Île-de-France. Voilà ce que prévoit l’arrêté de la préfecture du Val-de-Marne publié ce mercredi matin. Cette décision de la préfecture intervient après plusieurs jours de tension extrême dans les stations-services de la région parisienne.
“Face aux difficultés d’approvisionnement, nous avons pris des mesures ciblées dès ce week-end en permettant aux véhicules de police, de pompiers, du Samu et des ambulances d’accéder en priorité aux stations. Avec cet arrêté, nous élargissons aux médecins et infirmiers équipés d’un caducée. Il y a quatre stations ultra-prioritaires dont nous ne communiquons pas la liste pour éviter les effets de report. Nous avons des points d’informations réguliers avec les gérants des stations ainsi qu’avec les deux dépôts pétroliers du département, à Vitry-sur-Seine et à Villeneuve-le-Roi, pour essayer d’avoir une visibilité sur les approvisionnements, détaille-t-on au cabinet de la préfète, qui précise que ces dépôts reçoivent actuellement deux fois moins de carburant que d’habitude.
“Nous veillons à ce que les stations en Val-de-Marne restent alimentées et sommes en veille. L’arrêté vise également à donner aux pompistes et aux policiers une base pour interdire les prélèvements par récipients individuels et la vente de jerricans. Cet arrêté signé hier est exécutoire dès ce mercredi”, ajoute la cabinet. Un arrêté d’interdiction similaire avait été pris en Seine-Saint-Denis ce dimanche.
Les principales difficultés concernent les trajets domicile-travail
Avant la publication de cet arrêté, les services s’étaient déjà organisés pour pouvoir continuer à travailler. A l’instar du Samu 94 qui dispose d’une flotte de onze véhicules. “Nous avons la chance d’avoir des cartes multi-utilisateurs qui nous permettent d’aller dans n’importe quelle station, peu importe la marque, et depuis ce week-end, nous disposions d’un créneau entre 6 heures et 8 heures à Créteil-Soleil qui nous mettait deux pompes à disposition. Cela nous permettait de tenir deux jours. Pour le transport non-médicalisé, les ambulances communes, la TSU, une association locale communique les stations fraîchement ravitaillées. Nous n’avons donc pas de problème pour travailler. C’est pour les agents que la situation se complique avec les trajets domicile-travail“, explique le docteur Eric Le Carpentier, chef du service, qui précise par ailleurs que l’hélicoptère du Samu du Val-de-Marne ne craint pas d’être à sec, avec un approvisionnement bien particulier pour le carburant aéronautique.
La brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est aussi restée sereine. “Les vingt centre de secours du Val-de-Marne ne sont pas tous organisés de la même façon et ont des flottes variables mais il y a des marchés d’approvisionnement et nous disposons de soutes à carburant. Nous avons l’habitude de travailler avec ce type d’épisode”, résume le capitaine Julien Hardy.
Des interventions supplémentaires pour la police
Pour les services de police, ce-sont surtout les conséquences sociétales de la situation qu’il a fallu gérer. “Nous n’avons pas été contraints de renoncer à des opérations. En revanche, nous devons intervenir pour faire respecter la vacuité des créneaux pour les véhicules prioritaires et pour éviter les congestions de circulations avec des esprits qui s’échauffent. Nous sommes aussi intervenus sur des actes de délinquance comme des vols de carburant, des ventes à la sauvette, et même un cas de racket”.
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