Depuis une semaine, la préfecture du Val-de-Marne a mis en place un parcours simplifié pour accueillir les réfugiés ukrainiens et leur donner des papiers temporaires ouvrant un certain nombre de droits. 200 adultes et une centaine d’enfants ont déjà été accueillis. Reportage.
Depuis le 15 mars, deux nouveaux guichets ont fait leur apparition au bureau des naturalisations et des demandes d’asile de la préfecture de Créteil, signalés par deux panneaux “Accueil Ukraine” écrit en ukrainien et en français. Cest là que les réfugiés obtiennent la protection temporaire, ce statut spécial qui leur a été accordé dès la première semaine du conflit. Ce jeudi matin, ils sont déjà une petite dizaine assis sur les bancs. En attendant que l’agent d’accueil appelle leur nom, les parents tentent de distraire les plus jeunes, pendant que les ados regardent leurs téléphones portables. L’attente est longue, mais la procédure est simple : un titre d’identité, une attestation d’hébergement, un justificatif de situation familiale, et l’autorisation est accordée. En une semaine, dans le département, 197 adultes et 101 enfants ont déjà pu bénéficier de ce statut qui ouvre les droits au travail, à l’Assurance Maladie, et surtout à l’Aide aux Demandeurs d’Asile (ADA), allocation journalière d’une quinzaine d’euros par personne. La procédure se distingue également par sa rapidité : la protection est valable dès que les bénéficiaires ont passé le rendez-vous en préfecture.
Avant d’arriver, la plupart des réfugiés ont d’abord été accueillis au gymnase Marie-Thérèse d’Eyquem de Créteil où un centre géré par la Croix Rouge a pris ses quartiers depuis le 16 mars. C’est ici, qu’avoir dressé un bilan de leur état (situations familiale, de santé, d’hébergement…), on leur donne le rendez-vous en préfecture.
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“Elle disait qu’elle voulait mourir là-bas”
Ce matin, Oleg et Tanya Yakov, couple d’ukrainiens naturalisés français et habitant à Alfortville depuis plusieurs années, sont venus accompagner leurs parents et leur petite cousine de 12 ans, qu’ils hébergent chez eux. “Ma mère a attendu le dernier moment pour partir, elle disait qu’elle voulait mourir là-bas”, raconte Oleg tout en regardant la dame de 73 ans distribuer des bonbons autour d’elle. “Elle est venue avec un tout petit sac, elle a laissé toute sa vie derrière elle. Elle pensait que la guerre serait terminée en dix jours… Elle ne pouvait plus supporter les bombardements et les sirènes toutes les deux heures, alors elle s’est résolue à venir.” Car la famille est originaire d’Ivano-Frankivsk, ville de l’ouest de l’Ukraine abritant un large aéroport militaire, une des premières cibles visées par les frappes russes.
Le regard dans le vide, les parents de Tanya ont quant à eux l’air hagard, comme s’ils étaient encore là-bas. “Tous les jours, ils demandent quand est-ce qu’ils vont pouvoir revenir. Ils savent que leur place n’est pas ici“, explique Tanya, ruban aux couleurs de l’Ukraine accroché à sa veste. Arrivée en France avec Oleg en 2001, cette aide-soignante à la clinique Bercy de Charenton fait l’interprète entre sa famille et les fonctionnaires. Une aide précieuse pour ces ménages parlant rarement le français, et souvent encore sous le choc des violences.
Car même avec l’assistance d’un proche français, le parcours n’est pas sans difficultés. “Quand mes beaux-parents sont arrivés, nous sommes allés au centre d’accueil de la Porte de la Chapelle (depuis déplacé à la porte de Versailles, ndlr) pour entamer les démarches, mais ils ne prenaient qu’une trentaine de personnes par jour. Pendant 3 jours de suite, nous sommes arrivés à 4-5 heures du matin, sans pouvoir avoir de l’aide. Puis, comme nous avions déjà un logement, nous avons décidé d’arrêter de venir”, relate Oleg. Ce n’est qu’après avoir reçu un mail de la préfecture que la famille se déplace au gymnase Marie-Thérèse d’Eyquem de Créteil, où elle obtient un rendez-vous en préfecture.
Le danger maintenant écarté, les Yakov regardent la situation en Ukraine avec inquiétude. “Je ne pense pas que les sanctions contre Vladimir Poutine l’arrêteront. Au contraire, il va s’en servir de prétexte pour monter encore davantage les Russes contre les Occidentaux, grâce à la censure et la désinformation”, estime Oleg. Pour lui et sa famille, Ivano-Frankivsk s’éloigne chaque jour un peu plus.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, environ 20 000 Ukrainiens ont trouvé refuge en France.
C’est super pour les refugiés ukrainiens. Mais comment se fait il que des etrangers qui vivent ici depuis quarante ans ne peuvent pas renouveller leur carte de resident car cette prefecture n’accorde plus de rendez-vous ni pour deposer son dossier ni pour retirer sa carte? La prefete se cache derriere le mur de la dematerialisation pour bafouer le droit des etrangers en toute impunité. Le seul moyen d’obtenir un rendez-vous est de saisir le juge des referés pour abus de pouvoir. C’est scandaleux.
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