Education | Val-de-Marne | 05/09/2022
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Val-de-Marne : semaine de rentrée sous tension dans les écoles, collèges et lycées

Val-de-Marne : semaine de rentrée sous tension dans les écoles, collèges et lycées

Classes surchargées ou bientôt fermées, absences d’enseignants, locaux inadaptés, statut insatisfaisant pour les accompagnants handicap et maternelle… Après les flottements d’avant rentrée, la mobilisation ne s’est pas faite attendre dans le Val-de-Marne.

Quelques heures après une rentrée compliquée à l’école maternelle Edouard-Vaillant de Fontenay-sous-Bois, la direction académique a autorisé la création d’une septième classe. Au printemps dernier, les premières mesures de carte scolaire avaient acté la fermeture de la classe. “Nous avions prévenu que la situation serait difficile avec des effectifs à plus de 30 élèves. C’est ce qu’il s’est passé à la rentrée”. Les parents se sont mobilisés et ont obtenu le soutien de la mairie et du député. Vendredi, ils ont accueilli l’inspectrice d’académie venue réaliser les constats d’effectif sur place. A Nogent-sur-Marne, douche froide en revanche à l’école Paul-Bert où une fermeture a été annoncée, à deux élèves près, sur constat de rentrée.

Alors que le Comité technique spécial départemental (CTSD), instance de dialogue entre la direction académique et les personnels se réunit ce mardi 6 septembre pour décider du nombre définitif de classes par école (carte scolaire), les mobilisations ont été nombreuses dès la rentrée des classes dans les établissements du Val-de-Marne, avec un rassemblement point d’orgue ce vendredi soir devant le Mac/Val, à l’appel d’une intersyndicale (Snudi et Snfolc FO, Snuipp et Snes-FSU, CGT Educ-Action, Sud Education, l’Unef et la FCPE), pour réclamer notamment un concours de recrutement supplémentaire ouvert aux licences, la titularisation de tous les contractuels le désirant ou encore un statut de fonctionnaire pour les AESH. Plusieurs élus et parlementaires s’étaient joints au mouvement.

Le collectif des parents de Vitry-sur-Seine a fait signer 320 lettres adressées au président de la République réclamant “un vrai recrutement de profs et d’AESH”.

Au collège Pasteur de Villejuif, les enseignants n’ont pas accueilli les élèves de sixième ce jeudi ni les élèves de cinquième, quatrième et troisième le vendredi.“Présents dans l’établissement ces deux jours, ils ont informés les parents de cette action dès leur arrivée. Exceptionnellement, c’est la direction du collège ainsi que la Vie scolaire qui s’est chargée de l’accueil des élèves”, explique l’association FCPE locale qui apporte son soutien au mouvement. Depuis plusieurs années, les enseignants et les parents d’élèves dénoncent la sur-occupation de ce collège conçu pour accueillir 380 élèves et qui en reçoit 527,la baisse des dotations horaires des trois dernières années ainsi que le refus du rectorat de créer une classe nouvelle. “En effet,les classes comptent 30 élèves et en majorité toutes les classes de 6ème, des classes avec des élèves à besoins spécifiques, avec un manque d’AESH notamment, sans compter des salles de classes la plupart trop exiguës pour contenir 30 bureaux. La situation est donc préoccupante pour cette nouvelle année scolaire, les conditions de réussite des élèves étant très amoindries”. La situation est d’autant plus frustrante pour la mobilisation locale que des motions d’alerte des parents et du conseil d’administration ont été déposées ces derniers mois et qu’une réunion a eu lieu avec la direction académique cet été, sans effet.

Au collège Issaurat de Créteil, parents et enseignants se sont aussi rassemblés jeudi matin. “Deux classes ont été fermées à la rentrée, nous avons entre 30 et 31 élèves par classes de quatrième quand l’année dernière nous étions limités à 28. Les salles de classe ne sont pas prévues pour accueillir autant d’élèves, ce qui nuit à leur bien-être. Seulement 18 élèves en situation de handicap sont affectés aux classes Ulis, 38 n’y ont pas accès, il n’y a pas assez d’accompagnants d’éducation (AESH), nous ne sommes pas formés pour prendre en charge les enfants atteints de troubles moteurs et de troubles autistiques. Nous n’avons pas suffisamment d’assistants d’éducation. Enfin, du fait des suppressions d’heures, nous devons réduire des cours ou renoncer à dédoubler les classes”. La députée Clémence Guetté était sur place en soutien aux enseignants mobilisés.

A Chennevières-sur-Marne encore, les enseignants du collège Molière dénoncent des classes surchargées en quatrième (deux classes à 32 élèves, une à 31 et une à 30) etdes décisions prises à la dernière minute comme la création d’une classe de cinquième le 30 août avec 26 heures au lieu des 29 réglementaires. Ils accusent également l’inspection de ne pas compter les élèves porteurs de handicap dans les effectifs. Si on ne fait pas apparaître les élèves d’ULIS dans le décompte, il y a 120 élèves, donc 30 élèves par classe. Nous dénonçons cette manière de procéder qui consiste à occulter la présence des élèves qui ont justement le plus besoin d’aide. Ces élèves, porteurs de handicap, sont en outre, souvent, lorsqu’ils sont inclus dans les classes, accompagnés d’adultes AESH. Avec 32 élèves par classe, il nous a été indiqué qu’on ne pourrait pas ajouter de tables pour les AESH dans nos salles trop petites : ils seront assis dans l’allée et prendront des notes sur leurs genoux”. La vétusté du bâtiment et le report régulier des travaux de rénovation du collège sont également des sources d’inquiétudes pour les enseignants qui lient les sureffectifs à des risques de sécurité qui menacent de faire grève.

Au collège Barbusse d’Alfortville, un appel a la grève a été partagé et un rassemblement a été organisé ce lundi matin devant l’établissement. “Classes surchargées mettant à mal l’apprentissage des élèves, élèves avec des notification de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) sans accompagnant d’éducation (AESH), pas de référente MDPH, classes Ulis à 17 au lieu de 12, trop c’est trop, les enseignants ne peuvent pas être sur tous les fronts et ont décidé de se mettre en grève”.

Au lycée Léon-Blum de Créteil, les enseignants se sont pour leur part mobilisés pour réclamer le départ de leur proviseure. Un audit est en cours au niveau académique pour étudier la situation.

Mobilisation des ATSEM

Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) ont aussi démarré cette année par un mouvement de grève pour une revalorisation des rémunérations. “Les ATSEM servent souvent de “bouche-trou” dans les écoles et mairies, et subissent souvent des plannings à géométrie variable. (…) Le gouvernement précédent a annoncé une revalorisation de plusieurs secteurs social et médico-social (186 euros nets mensuels). Une fois de plus, les ATSEM sont les grands oubliés ! Face à la pénibilité et l’usure qu’engendrent leurs missions, nombre d’entre elles et d’entre eux ne peuvent terminer leur carrière au sein de l’école. Les agents exigent une reconnaissance précise de la pénibilité de leur métier”, explique la CGT Services Publics qui a publié des préavis pour deux journées, le 5 et 29 septembre.

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