Dans la course contre la montre pour rendre la Seine baignable à Paris et sa proche banlieue d’ici aux Jeux olympiques de 2024, le Siaap, syndicat intercommunal d’assainissement des eaux usées, projette d’ajouter une étape de désinfection chimique dans son usine de dépollution de Valenton, pour prévenir les pollutions bactériologiques. Le projet, qui s’inscrit dans une installation classée pour l’environnement, fait actuellement l’objet d’une enquête publique jusqu’au 16 mars. Explications.
Mise en service en 1987, l’usine de Valenton a pour mission la dépollution des eaux usées. Elle traite en moyenne 800 000 m3 par jour. L’eau passe dans différents sas de filtrage, dessalage, déshuilage, décantation, clarification, avant d’être rejetée dans la Seine.
L’objectif de la nouvelle unité est d’ajouter une couche de traitement chimique pour diminuer la pollution bactériologique qui reste actuellement dans les eaux usées, notamment l’Escherichia Coli et les entérocoques intestinaux dont le taux est utilisé pour définir les seuils de qualité des eaux et y autoriser ou non la baignade.
Dans son exposé du projet, le syndicat indique avoir étudié 4 solutions de traitement, par ultra-violet, par l’injection d’un biocide (chlore exclu), par ozonation et par filtration membranaire. “Au regard de l’ensemble des critères (efficacité, faisabilité technique, coûts), la désinfection chimique est apparue comme la solution la plus acceptable sur le plan technique et économique”, motive le Siaap.
Concrètement, le biocide retenu est de l’acide performique qui sera fabriqué sur place à partir de deux précurseurs : le peroxyde d’hydrogène et l’acide formique catalysé. Pour l’heure, des essais ont été réalisés durant 10 semaines à l’été 2018 pour vérifier l’efficacité du procédé et son innocuité pour le milieu aquatique, précise le Siaap.
Le syndicat prévoit d’installer l’unité au nord-ouest de ses installations à Valenton, à proximité du canal de rejet des eaux dans la Seine. L’objectif est de la faire fonctionner pendant la période de baignade, de juin à septembre, 24 heures sur 24. Cela donnera lieu à 8 livraisons d’acide formique et 10 livraisons de peroxyde d’hydrogène, soit l’équivalent de 4,5 camions par mois, précise le maître d’ouvrage.
Enquête publique jusqu’au 16 mars
L’enquête publique sur ce projet a démarré le 14 février et se tient jusqu’au 16 mars. Le dossier est disponible en ligne où il est également possible de déposer ses remarques.
Les sites prévus à la baignade en Marne et Seine dans le Grand Paris d’ici à 2024
– 5 bassins flottants à Paris : 2 bassins dans le 16ème arrondissement, 1 bassin dans le 1er arrondissement, 1 bassin dans le 4ème arrondissement et 1 bassins dans le 12ème arrondissement.
– 6 sites en Seine Aval : 3 sites en Seine-Saint-Denis (93) et 3 sites dans les Hauts-de-Seine (92).
– 7 sites en Seine Amont : 6 sites dans le Val-de-Marne (94) et 1 site dans l’Essonne (91).
– 5 sites dans la Marne : 4 sites dans le Val-de-Marne (94) et 1 site en Seine-et-Marne (77).
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