C’est en 1921 que le professeur Gustave Roussy, neuro-endocrinologue à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, eut l’idée d’ouvrir la première consultation spécialisée dans le dépistage et le traitement du cancer, avant de créer un véritable institut. Cent ans plus tard, un timbre était lancé en octobre dernier pour honorer la mémoire de ce fondateur, tragiquement disparu.
Depuis la première consultation lancée par Gustave Roussy, c’est un long chemin qui a été parcouru. Dès 1925, le chef de service de Paul Brousse prend la direction du Centre anticancéreux de la banlieue parisienne, porté par l’ancien département de la Seine. Il s’agit du premier en France, qui a été inspiré au cancérologue par les instituts de pathologie allemands. Zn 1934, le centre, reconnu d’utilité publique dès 1927, emménage dans ses propres locaux, dans l’enceinte de Paul Brousse.
Victime d’une violente campagne de calomnies
Décoré après la seconde guerre pour la fermeté de son attitude durant l’occupation allemande, et même nommé au gouvernement comme secrétaire d’Etat en 1947, il fait ensuite l’objet d’une violente campagne de calomnies semant le doute sur les origines de sa fortune. Malgré le non-lieu rendu par la justice, le médecin se suicide le 30 septembre 1948 en s’ouvrant les veines, à l’âge de 73 ans.
Ce n’est que deux ans plus tard que sa réhabilitation interviendra officiellement par décret signé du président Georges Bidault et que sa mémoire sera définitivement inscrite dans l’institut qu’il avait porté sur les fonds baptismaux, en renommant l’établissement Institut Gustave Roussy. D’origine suisse, Gustave Roussy était par ailleurs l’un des petits-fils du cofondateur de la SA Nestlé.
De Paul Brousse aux Hautes Bruyères, l’émancipation de l’Institut Gustave Roussy
De son côté, l’institut a constamment développé ses activités et, en 1980, c’est dans le quartier des Hautes-Bruyères qu’il a emménagé dans de nouveaux bâtiments, un hôpital-bloc tout en hauteur de 14 étages conçu par l’architecte Pierre Laborde. Le centre, qui accueille chaque année 46 000 patients, développe également des activités de recherche et indique intégrer 22 000 patients dans ses essais cliniques. Une trajectoire qui aurait sans doute réjoui le professeur Gustave Roussy.
Un timbre hommage
Le 1er octobre, c’est un nouvel hommage qui a été rendu au professeur avec l’émission d’un timbre à son effigie, à l’initiative du philatéliste Bertrand Sinais, un temps patient de l’hôpital, qui a défendu le dossier auprès de Philaposte, direction de La Poste en charge du programme philatélique officiel français.
J-1 ⌛️ "1er jour" à @GustaveRoussy !⌚️ Rdv demain de 10h à 17h.
— La Poste Groupe IDF (@LPNews_IDF) September 30, 2021
Passionné de #philatélie et patient de #GustaveRoussy, Bertrand Sinais est à l'origine de la création du #timbre dédié au Professeur #Roussy.@toutsurletimbre @TimbresFFAP @CNEP_Philatelie @Philamurat
Il témoigne👇 pic.twitter.com/6OOraGWVql
Le timbre a été dessiné par l’illustratrice et bédéiste Nancy Peña et gravé par Pierre Bara. Tiré à 495 000 exemplaires, il est vendu au prix de 1,28 euro, équivalant à sa valeur d’oblitération. Depuis le 1er janvier 2022, il faut donc lui ajouter 15 centimes pour le tarif prioritaire (passé à 1,43 €).
On peut l’acheter en ligne sur le site de La Poste.
Election du timbre 2021
Jusqu’au 3 avril, il est en lice pour être élu timbre de l’année, dans la catégorie timbres, où il est en compétition avec 40 autres vignettes qui à l’effigie de Simone de Beauvoir, Georges Brassens, Gustave Flaubert, Elsa Triolet, Charles Baudelaire, Giscard d’Estaing… des personnages de fiction comme Le Petit prince, The Kid, ou encore des causes comme la Liberté d’expression.
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