Après l’implosion de sa majorité, le conseil municipal de Villeneuve-Saint-Georges devient incontrôlable et le climat n’est pas prêt de s’alléger alors qu’un conseil extraordinaire doit étudier le retrait de plusieurs délégations du maire dans les semaines à venir. Ce jeudi, c’est un conseil tendu qui s’est tenu, retoquant plusieurs délibérations. Reportage.
Après plusieurs rebondissements qui ont vu la création de trois groupes au sein de la majorité (lire notre article détaillé), le nouvel épisode de la série des déchirements politiques à Villeneuve-Saint-Georges a démarré ce samedi 24 septembre.
A cette date, les deux groupes d’élus dissidents de la majorité, respectivement menés par Emmanuelly Gougougnan-Zadigue et Kristell Niasme, ont adressé un courrier au maire, Philippe Gaudin (DVD), réclamant la tenue d’un conseil municipal extraordinaire avec trois points à l’ordre du jour : le retrait des délégation de pouvoirs du conseil municipal au maire (qui permet à ce dernier de gérer un certain nombre d’affaires courantes sans avoir à en référer au conseil), un changement du règlement intérieur pour donner plus de moyens humains et financiers aux groupes politiques du conseil ainsi qu’une protection fonctionnelle pour des élus victimes de menaces ou de harcèlement.
Pour l’heure, le conseil n’a pas encore été convoqué mais l’édile devra s’y conformer, la demande ayant été formulée par un tiers des élus. Au cabinet du maire, le retrait des délégations de pouvoir rendrait la ville ingérable. “Si la délibération de retrait est votée, nous devrons réunir des conseils municipaux tous les 15 jours pour passer des conventions, des bons de commande, prêter des salles, répondre à des questions d’élus.Ça va nous faire perdre du temps dans la prise de décision d’un certain nombre d’actes”, motive-t-on. “Il va falloir s’y habituer. Je préfère que l’on passe du temps dans ces séances pour éviter d’engager les deniers publics sur des projets qui ne servent à rien alors que nous pourrions consacrer cet argent à nos écoles ou à des heures supplémentaires pour les agents de la ville”, défend Kristell Niasme. “La situation est déjà compliquée avec des élus qui ne sont plus associés aux décisions de la mairie, des dossiers dont nous n’avons pas connaissance. Tout ce que nous voulons, c’est pouvoir travailler à nouveau en confiance, dans des bonnes conditions et conformément au mandat qui nous a été confié par les Villeneuvois”, ajoute Cindy Ladislas-Dalaize.
Deux délibérations ne passent pas, modification du budget d’un cheveu
En attendant, la séance du conseil municipal qui était prévue de longue date ce jeudi, s’est déroulée dans une ambiance pour le moins tendue, marquée en préambule par deux heures de discussions sur des thèmes non-inscrits à l’ordre du jour comme la rentrée des classes jugée calamiteuse (fournitures scolaires non reçues, problèmes d’accessibilité au élèves en situation de handicap,…), le contrôle de la vente d’alcool dans les épiceries de nuit, l’organisation d’événements pour la jeunesse, les manifestations d’agents… Les élus de la majorité et de l’opposition ont également posé des questions sur les délibérations prises par Philippe Gaudin au titre justement de sa délégation de pouvoir, notamment concernant l’emplacement du marché provisoire près de la gare du RER, la démolition-reconstruction de la cité Sellier, ou encore la transformation d’une pizzeria en kebab. Une entame laborieuse ponctuée d’une interruption de séance de quelques minutes.
La ville s’en prend à une journaliste
En parallèle de ces règlements de comptes politiques, la tension est aussi montée d’un cran entre la municipalité et notre consœur du Parisien qui couvre la politique villeneuvoise, à coup de communiqués au vitriol contre le travail de la journaliste. Des messages, provenant d’autres comptes, ont également circulé à son encontre sur les réseaux sociaux. A tel point que des moyens de police nationale ont dû être déployés ce jeudi soir, par mesure de précaution, pour assurer sa protection. La rédaction de 94 Citoyens apporte son soutien plein et entier à notre consœur.
Le projet du site Signify (ex Philips) retoqué
La suite n’a pas non plus été un long fleuve tranquille. Le maire a été mis en minorité une première fois sur une délibération visant à lancer un projet de conversion du site libéré par Signify (ex-Philips) dans la zone du Val-Pompadour. La société australienne Goodman souhaite récupérer le site et y créer un data center de 16 000 mètres carrés de surface de plancher ainsi qu’un hôtel industriel et logistique de 150 000 mètres carrés avec la promesse de créer entre 600 et 800 emplois. Ils tablent sur un flux d’une centaine de camions au quotidien et émettent l’hypothèse d’un report modal vers le ferroviaire pour soulager les voies routières. “Nous avons envie de garder de l’emploi industriel dans notre ville; Certes il y a le problème des nuisances engendrées par une telle activité et un dilemme se pose, mais j’y suis favorable”, a défendu Philippe Gaudin. “Nous émettons des réserves sur l’impact environnemental, a réagi l’opposante Tania Nioka. Et puis, ils ont beau vous faire de grande promesses de centaines d’emplois, ce sont des chiffres galvaudés. A ce stade, ils ont un prévisionnel et doivent pouvoir nous communiquer les types de métiers. Nous devons voir si les besoins à satisfaire correspondent aux qualifications de la jeunesse villeneuvoise”, Hubert Cherenne a pour sa part précisé que le report ferroviaire n’était pas d’actualité. “La SNCF ne s’est pas encore prononcée sur le sujet et des questions se posent sur leur capacité à absorber ce trafic routier. Il faut également préciser que ce projet prévoit un immeuble dont la taille avoisine les 35 mètres de hauteur !”. Pour Kristell Niasme encore, la balance avantage-inconvénient du projet est défavorable à Villeneuve-Saint-Georges. “C’est irresponsable de charger davantage nos routes de camions de 3,5 tonnes, nous n’avons aucune garantie sur les créations d’emploi local, les taxes versées iront directement au territoire, nous sommes déjà à saturation”. Le maire a tenté en vain de convaincre les élus. “Ils nous ont précisé qu’ils utiliseraient surtout l’A86 et la RN406, très peu la N6. Ils ne vont pas s’aventurer au cœur de Villeneuve-Saint-Georges. Nous pourrons leur poser toutes les questions que vous vous posées et leur demander des précisions, mais il faut voter le démarrage de la procédure”. Une plaidoirie infructueuse. Résultat des votes : 8 abstentions de l’opposition, 11 votes favorables et 20 votes contre.
Même échec pour la modification du nombre d’adjoints, que les élus ont refusé, réclamant un remaniement d’ensemble plutôt qu’une révision au coup par coup. Thiaba Bruni a par ailleurs rappelé que tous les services devraient avoir un élu référent et que ça n’est toujours pas le cas.
Les modifications du budget, elles, sont passées à un cheveu, grâce à l’abstention des groupes Niasme et Gougougnan. “Nous n’avions pas l’intention de bloquer la commune mais il nous était difficile de voter. L’adjoint aux finances (Emmanuelly Gougougnan-Zadigue) n’a même pas été consulté pour l’élaboration de cette modification”, motive Cindy Ladislas-Dalaize.
Prochain épisode d’ici quelques semaines, lors du conseil municipal extraordinaire.
Rappel des épisodes précédents
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Villeneuve-Saint-Georges : la majorité s’éclate en trois et met à nouveau le maire en minorité
bonjour, deux aspects
un aspect rétrospectif
dans son introduction aux études politiques ( cours du droit ) Monsieur Georges VEDEL
decrivait l’instabilité gouvernementale sous la 4* république.
la minorité de la MAJORITE rejoint la MINORITE ( opposition ) pour constituer une nouvelle Majorité pourrenverser la MAJORITE et la faire basculer dans L’opposition.
mais le local n’est pas le NATIONAL , rappelons les livres de Monsieur René REMOND
la droite les droites en france ( aubier montaigne)
en effet, la gauche est minoritaire en france ( c’est structurel ) mais elle gagne les élections en raison de la division des droites ( c’est conjoncturel ) deux exemples
les orleanistes et legitimistes sous la 3* republique
chirac – giscard en 1981
un aspect prospectif : il est aléatoire = deux aspects
l’etat jacobin centralisateur déconcentré fait glisser progressivement
l’impopularité vers les girondins de la décentralisation, deux exemples
d une part la gemapi augmente la fiscalité locale
d’autre part la suppression du fctva une recette en moins pour les collectivités locales
avec une difficulfé pour la péréquation horizontale entre les collectivités locales
l’état a intéret a diviser pour régner deux exemples
le chantier des communes nouvelles risque de constituer une source de dispute entre élus et d’impopularité par rapport aux citoyens
l ‘utilisation de la tarification ( la fin de la gratuité selon Raymond BARRE ) pour ne pas augmenter les impots locaux
mais il faut pas rever, il y a une hausse de l’impot foncier
bref sans etre le devin de la bande dessinée ASTERIX ET OBELIX la zizanie a vsg risque de profiter a la gauche car nous risquons de voir plusieurs listes de droite et en face une liste unique de gauche.
mais je dois me tromper, je ne suis pas roger gérard schwartzenberg.
On peut vraiment se poser la question de savoir si la décision concernant le site de signify, qui implique 600 à 800 emplois, doit relever de la commune, alors que son impact va bien au-delà…Toujours les incohérences de la décentralisation face aux réalités d’une métropole.
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