La maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis) compte 179 détenus positifs au Covid-19, a indiqué jeudi son directeur, soit le plus gros foyer actuel dans les prisons françaises où l’épidémie continue à progresser, selon la Chancellerie.
“Aujourd’hui, nous avons 179 personnes détenues qui sont positives. Nous sommes montés à 202 le 1er janvier”, sur un total de 988 détenus, à la suite d’une opération de dépistage massif menée deux jours plus tôt, a déclaré le chef de l’établissement, Michaël Merci, à l’occasion d’une visite de la prison.
Un total de 28 cas sont par ailleurs dénombrés parmi les salariés, a précisé le ministère de la Justice.
Le dépistage a été organisé après la détection de deux cas positifs le 22 décembre, avec présence du variant Omicron plus contagieux, a-t-il expliqué.
Sur 621 prisonniers testés, 168 se sont révélés positifs.
Dans la foulée, toutes les activités collectives (bibliothèque, salle de sport) ont été supprimées, tout comme le travail aux ateliers. Des combinaisons intégrales et des masques FFP2 ont été distribués aux surveillants lorsqu’ils sont dans les bâtiments de détention et aux détenus qui continuent à travailler (buanderie, cuisine, distribution des repas…)
Par ailleurs, les parloirs ont été supprimés pour les détenus positifs ou cas contact. Ils sont maintenus pour les autres, mais avec une paroi de plexiglas sur toute la hauteur.
Pour tous les cas détectés le 30 décembre, l’isolement prendra fin le 9 janvier. “Si d’ici 15 jours il n’y a pas de reprise épidémique, on pourra procéder à des allègements” des restrictions, a espéré Michaël Merci.
Au niveau national, 863 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus, et 1 029 parmi le personnel (sur environ 40 000), selon des statistiques communiquées jeudi par le ministère, arrêtées au 4 janvier.
Le précédent bilan communiqué le 27 décembre faisait état de 370 détenus et 448 agents contaminés.
A la prison de Perpignan, où 84 détenus étaient diagnostiqués positifs au 27 décembre, la situation est en revanche en amélioration, avec 40 cas au 4 janvier.
Au total, “31 établissements se trouvent en situation de cluster”, c’est-à-dire avec au moins trois cas simultanés, mais avec moins de contaminés qu’à Villepinte et Perpignan, selon le ministère.
Si elle ne dispose pas du taux précis de couverture vaccinale parmi les prisonniers, la Chancellerie reconnaît qu’il est “inférieur à celui de la population générale”, du fait d’une “réticence de la population pénale à se faire vacciner”.
Dans les services judiciaires (magistrats, greffiers…), 484 cas positifs ont été dénombrés, soit 1,6% des effectifs, a par ailleurs indiqué la Chancellerie. “Cette situation n’entraîne pas de paralysie de l’activité des juridictions. A ce stade la continuité des activités est assurée”, a-t-elle affirmé.
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