Le festival America fait son grand retour dès ce jeudi 21 septembre et pour tout le week-end à Vincennes. On y retrouvera une quarantaine d’auteurs américains en présentiel, à l’instar de l’écrivain multi-primé Richard Ford, mais aussi des plumes du Mexique, du Canada ou des Caraïbes. A noter également, dans cette édition 2022, un important focus sur les peuples premiers.
Ce fil rouge prendra la forme d’événements sur des thématiques contemporaines comme par exemple le changement climatique avec plusieurs tables rondes sur les combats actuels des peuples premiers pour protéger leur territoire des déforestations liées aux extractions minières ou forages pétroliers, ou encore les relations entre les 574 nations autochtones et le gouvernement américain. Se glisseront aussi des pastilles historiques comme la présentation par Charles C. Mann de son ouvrage de synthèse sur le travail des archéologues et historiens pour donner à voir et à comprendre les Amériques d’avant 1492. Place sera également faite aux enjeux sociétaux et culturels comme la place des femmes autochtones dans la littérature, ou la sauvegarde de la langue, la spiritualité et la culture. La question de l’acculturation de ces populations, sur plusieurs siècles, sera bien sûr très présente avec notamment la projection du documentaire de Gwenlaouen Le Gouil, “Tuer l’Indien pour sauver l’homme” (image de une), qui sera sur place pour débattre avec trois auteurs et historiens autochtones.
Au programme de ces voix de l’Amérique première : une trentaine d’auteurs, de journalistes, d’historiens, d’avocats, de cinéastes et de militants : Billy-Ray Belcourt, de la Driftpile Cree Nation (Alberta) ; Angeline Boulley, de la Sault Ste. Marie Tribe of Chippewa (Michigan) ; Norma Dunning, des Inuits du Canada ; Tara Houska, de la Première Nation Couchiching (Ontario) ; David Heska Wanbli Weiden, de la Rosebud Sioux Tribe (Dakota du Sud)…
A noter aussi une exposition de photographies de Maurice Rebeix, Rêveurs de tonnerre, prises entre 1994 et 2001 dans la réserve de Rosebud, des “Sioux brûlés”.
Voir le programme spécifique dédié au peuples premiers
Parmi les temps forts également, les rencontres, masterclass, expositions, débats, dialogues, comme celui entre Richard Ford et Russel Banks (ce dernier sera en visio), projections, comme le documentaire de François Busnel sur Jim Harrisson, la soirée Pride vendredi, et, bien sûr, le salon du livre, d’accès gratuit, avec tous les auteurs en dédicace, place du général Leclerc. Voir l’agenda des dédicaces.
Contraste étonnant : la facilité américaine à reconnaitre des peuples premiers, et l’obstination française (francilienne ?) à voir ici un seul peuple, un État, voire un chef.
Déni aussi des langues de nos provinces (on croirait qu’elles menacent l’unité de la République) présumées patois ; mais justement, les défenseurs du français se découvrent défenseurs du plurilinguisme, face à l’anglo-américain, il serait temps de l’être aussi en France, par cohérence. Et pas qu’en faveur de l’anglais.
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